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L'Ukraine accuse la Russie d'ouvrir un nouveau front
25 août 2014, 23:20
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L'Ukraine accuse la Russie d'ouvrir un nouveau front
Le président ukrainien a exprimé son "extrême inquiétude" lors d'une conversation téléphonique avec le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, à la veille du sommet de Minsk, en Biélorussie, où Petro Porochenko doit retrouver son homologue russe, Vladimir Poutine, et les dirigeants de l'Union européenne.
Selon Kiev, les soldats russes ont franchi la frontière avec dix chars et deux véhicules de transport de troupes blindés près de la ville de Novoazovsk, sur le littoral de la mer d'Azov. "Ce matin, il y a eu une tentative de la part de forces russes se faisant passer pour des combattants du Donbass visant à ouvrir une nouvelle zone de confrontation militaire dans le sud de la région de Donetsk", a déclaré le porte-parole de l'armée, Andriy Lissenko, .
Semen Sementchenko, chef d'une milice pro-gouvernementale, dénommée Azov, a évoqué pour sa part la présence d'une cinquantaine de blindés venant de Russie. Selon lui, une quarantaine d'entre eux se dirigeaient vers Marioupol, tandis que les autres s'orientaient vers Amvrosievka, plus au nord.
"L'invasion des occupants russes a lieu", a-t-il déclaré, ajoutant que les forces russes étaient pour le moment "localisées et facilement neutralisables" et qu'aucun combat n'avait été signalé aux environs de Marioupol.
"Novoazovsk n'a pas été prise. L'autoroute (qui rejoint Novoazovsk à Marioupol) est sous le contrôle des forces antiterroristes, a cependant assuré Andriy Lissenko. Nous avons les ressources suffisantes à Marioupol pour repousser toute attaque."
L'armée ukrainienne avait auparavant annoncé que des gardes-frontières avaient stoppé une colonne de blindés des séparatistes pro-russes à cinq km au nord-est de Novoazovsk.
Les combats étaient jusqu'à présent concentrés autour des deux fiefs séparatistes de Louhansk et Donetsk, un peu plus au nord.
MOSCOU VEUT ENVOYER UN SECOND CONVOI D'AIDE
Lioudmila, une résidente de cette localité a témoigné par téléphone : "Tout a commencé à 08h00 ce matin (05h00 GMT). On a vu apparaître des tanks, pas moins de sept, ainsi que des (roquettes de type) Grad et des véhicules blindés."
"Novoazovsk est morte. Les gens cherchent à se mettre à l'abri (des bombardements). Le bruit d'une invasion courait il y a deux jours. Le drapeau ukrainien a été retiré des bâtiments municipaux."
Des drapeaux aux couleurs d'un groupe séparatiste se faisant appeler "Armée de libération orthodoxe" décoraient certains tanks, a-t-elle raconté, ajoutant que les forces rebelles avaient occupé le village de Markine, à environ sept km de Novoazovsk, et y avaient ouvert le feu.
Interrogé sur des rumeurs d'incursion russe en Ukraine dans la région de Markine, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dit "ne pas être au courant". "Mais il y a énormément de désinformation là-bas au sujet de nos 'incursions'."
Le chef de la diplomatie russe a annoncé lundi l'intention de Moscou d'envoyer un deuxième convoi humanitaire dans l'est de l'Ukraine, malgré les protestations de Kiev et des puissances occidentales après l'envoi du premier, qui a passé la frontière sans autorisation.
"La situation humanitaire ne s'améliore pas mais se détériore. Nous voulons parvenir à un accord sur toutes les conditions nécessaires à l'envoi d'un second convoi par la même route (...) dans les jours qui viennent", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Le premier convoi de quelque 200 camions russes est entré sur le territoire ukrainien vendredi et le chef du service ukrainien de la sécurité d'état (SBU), Valentin Nalivaïtchenko, avait dénoncé une "invasion directe".
Sergueï Lavrov a également mis en garde les responsables occidentaux qui seront présents lors du sommet à Minsk, mardi, les invitant à ne pas attendre que les solutions ne viennent que de Moscou.
"J'espère sincèrement que nos collègues occidentaux (...) ne s'attendront pas simplement à ce que nous résolvions les choses pour eux, d'une manière ou d'une autre, comme par magie. Cela ne fonctionnerait pas."
L'Occident devrait exhorter Kiev à "reconnaître sa responsabilité (...) et à comprendre qu'il ne s'agit pas d'un combat entre l'Ukraine et la Russie mais d'une lutte pour un Etat ukrainien dans lequel chacun pourrait vivre confortablement", Russes, Ukrainiens et membres d'autres minorités, a ajouté Sergueï Lavrov.
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