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La bande de Gaza célèbre le cessez-le-feu

27 août 2014, 07:36

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La bande de Gaza célèbre le cessez-le-feu
Personne ne sort vainqueur toutefois de ce conflit en forme de guerre d'usure entre le mouvement islamiste, qui administre seul l'enclave palestinienne depuis juin 2007, et la première puissance militaire de la région.
 
L'Etat hébreu, dont les bombardements ont causé de lourdes pertes en vies humaines et fait d'énormes dégâts, dit avoir infligé un coup sévère au Hamas, qui a perdu plusieurs de ses dirigeants et beaucoup de tunnels de contrebande.
 
Tsahal n'est toutefois pas venue à bout des tirs de roquettes, qui ont été continus pendant près de deux mois et qui ont provoqué l'exode de nombreux Israéliens installés dans la zone frontalière.
 
Quelques minutes avant l'entrée en vigueur, prévue à 16h00 GMT, du cessez-le-feu négocié sous l'égide de l'Egypte, l'un de ces tirs a fait un mort dans un kibboutz du secteur, selon la police.
 
Outre la trêve, l'accord conclu au Caire prévoit l'ouverture immédiate des points de passage entre Gaza, Israël et l'Egypte, ainsi qu'un élargissement de la zone de pêche palestinienne en Méditerranée, ont précisé des responsables palestiniens et égyptiens.
 
Dans un second temps, un mois après l'arrêt des combats, Israéliens et Palestiniens devraient entamer des négociations sur la construction d'un port à Gaza et sur la libération en Cisjordanie de membres du Hamas détenus par Israël, peut-être en échange de deux soldats israéliens vraisemblablement prisonniers du mouvement, ont-ils ajouté.
 
"Nous proclamons aujourd'hui la victoire de la résistance", a lancé Sami Abou Zouhri, porte-parole du Hamas.
 
"Nous ne demanderons la permission à personne. Nous allons construire notre port (...) Nous allons construire notre aéroport", a renchéri Mahmoud al Zahar, un dirigeant du mouvement.
 
Aucun responsable ne s'était montré en public depuis le début des hostilités.
 

MACHINE DE GUERRE

 
Le gouvernement israélien se contente quant à lui d'indiquer qu'il va faciliter l'acheminement de matériel civil et humanitaire, mais aussi de matériaux de construction, à condition que le cessez-le-feu "illimité" soit respecté.
 
"Nous n'avons aucun problème en ce qui concerne l'aide au civils de Gaza. Nous ne voulons pas voir le Hamas reconstruire sa machine de guerre", a souligné Mark Regev, porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
 
Saluant le cessez-le-feu qu'ils souhaitent "réellement durable et viable", les Etats-Unis ont prié les deux parties "d'appliquer pleinement ses dispositions et de s'y conformer".
 
"Nous considérons cela comme une occasion, pas comme un acquis. Il reste une longue route à faire, nous en sommes conscients et nous nous y engageons les yeux grand ouverts", a ajouté Jen Psaki, porte-parole du département d'Etat.
 
"Un avenir meilleur pour Gaza et Israël dépend d'un cessez-le feu durable", a pour sa part déclaré Ban Ki-moon, secrétaire général de l'Onu, invitant les parties "à être à la hauteur de cette responsabilité".
 
"Après la dernière vague meurtrière et les nouvelles destructions de maisons palestiniennes, les civils des deux côtés ont besoin d'un répit pour reprendre leur vie quotidienne, et pour permettre aux efforts humanitaires et de reconstruction de répondre aux besoins criants de la population de Gaza", a-t-il ajouté.
 
Mardi, le personnel médical de l'enclave faisait état de 2.129 morts, dont plus de 490 enfants, depuis le 8 juillet, date du début des hostilités. Côté israélien, le bilan s'élève à 64 soldats et quatre civils tués. Les Nations unies ont ouvert une enquête pour déterminer si des crimes de guerre ont été commis.
 
Des milliers d'habitations de la bande de Gaza ont été détruites ou endommagées lors de ce conflit d'une durée sans précédent depuis la dernière Intifada (2000-2005).
 
Le Centre palestinien des droits de l'homme évalue à 540.000 le nombre de déplacés dans ce territoire de 1,8 million d'habitants.
 
"Nos sentiments sont mitigés. Nous sommes peinés par les pertes, mais nous sommes aussi fiers d'avoir livré cette guerre seuls et d'être encore là", a commenté Ahmed Aouf, un enseignant de 55 ans interrogé parmi les Gazaouis qui célébraient le cessez-le-feu.
 
Haim Yalin, président du Conseil régional israélien voisin de la bande de Gaza, dit avoir invité les habitants à ne pas revenir trop vite.
 
"Je ne crois plus tout ce que dit le gouvernement. Plus du tout. Les gens ne reviendront pas ici avant que le Premier ministre m'ait montré qu'il y a un accord signifiant que (les Palestiniens) ne tireront plus" de roquettes, a-t-il déclaré à la 2e chaîne de télévision israélienne.