L'armée camerounaise a tué 27 membres de Boko Haram près d'une localité du nord du pays, a annoncé mercredi la radio publique, un nouveau signe du risque d'extension de la zone d'influence du groupe islamiste au-delà des frontières du Nigeria, son pays d'origine.

Les combattants de Boko Haram ont franchi la frontière camerounaise en début de semaine après avoir attaqué une base militaire et un commissariat de police au Nigeria, obligeant apparemment quelque 480 soldats nigérians à battre en retraite au Cameroun.

"Les soldats camerounais ont tué 27 éléments de Boko Haram au cours d'une attaque dans une localité proche de Fotokol, dans l'extrême nord", a rapporté la radio publique CRTV, ajoutant que ce bilan portait sur des combats qui ont eu lieu lundi et mardi. Elle n'a pas précisé si les troupes camerounaises avaient subi des pertes.

Un soldat camerounais basé dans la région a déclaré que les insurgés avaient été repoussés au Nigeria et que le calme était revenu dans la région mercredi.

Boko Haram, qui cherche à instaurer un Etat islamique de fait dans le nord du Nigeria, a intensifié ses attaques au Cameroun ces dernières semaines, ce qui a conduit les autorités à déployer des troupes près de la frontière avec le Nigeria.

Le président Paul Biya a démis de leurs fonctions deux officiers supérieurs de l'armée le mois dernier après des attaques de Boko Haram au cours desquelles sept personnes avaient été tuées et la femme du vice-Premier ministre enlevée.

Une source au sein des services de sécurité nigérians a déclaré à Reuters par téléphone mercredi que l'armée nigériane était en train de masser des troupes en vue d'une contre-attaque permettant de chasser Boko Haram des villes de Gwoza et Gamboru, dans le nord-est du pays.