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L'Etat islamique dit avoir décapité un 2e journaliste américain
3 septembre 2014, 08:01
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L'Etat islamique dit avoir décapité un 2e journaliste américain
Sur la vidéo, un homme cagoulé menace également d'exécuter un otage britannique, qu'il nomme David Haines, et met en garde les Etats contre tout soutien à "l'alliance diabolique de l'Amérique contre l'Etat islamique".
Les djihadistes justifient l'exécution de leurs otages comme une mesure de représailles aux frappes aériennes menées depuis la mi-août par les Etats-Unis contre les combattants djihadistes sunnites dans le nord de l'Irak.
Le bourreau de l'exécution semble être le même que celui qui était apparu dans une vidéo le 19 août, celle de la décapitation de James Foley. Il a le même accent britannique, le décor désertique est également similaire et les captifs portent à nouveau des combinaisons orange.
"Je suis de retour, Obama, et je suis de retour en raison de ta politique étrangère arrogante envers l'Etat islamique, en raison de ton entêtement à poursuivre tes bombardements (...) sur le barrage de Mossoul, en dépit de nos sérieuses mises en garde", dit l'homme.
"Tout comme tes missiles continueront à frapper notre peuple, notre couteau continuera à frapper les nuques de ton peuple", ajoute-t-il.
Dans la vidéo, Steven Sotloff dit lui-même "payer (de sa vie) le prix" de l'intervention américaine en Irak.
"RÉPUGNANT ET ABJECT"
Dans la vidéo du 19 août, Steven Sotloff était vivant, mais des experts américains ont émis récemment l'hypothèse qu'il ait été tué peu après Foley.
Steven Sotloff, un journaliste freelance, avait été enlevé en août 2013 dans le nord de la Syrie.
La Maison blanche a dit procéder à des vérifications afin d'authentifier l'enregistrement, mais des sources américaines n'ont guère de doute sur sa véracité.
"Nous avons vu une vidéo qui prétend montrer le meurtre du citoyen américain Steven Sotloff par l'Etat islamique en Irak et au Levant. Les services de renseignement travaillent aussi vite que possible pour déterminer son authenticité", a dit Bernadette Meehan, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.
"Si elle est authentique, nous sommes horrifiés par le meurtre brutal d'un journaliste américain innocent et adressons nos plus profondes condoléances à sa famille et ses amis."
Le Premier ministre britannique, David Cameron, a condamné, s'il est avéré, "un acte absolument répugnant et abject".
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a dénoncé quant à lui "un crime abominable". "C'est une nouvelle illustration de la barbarie sans limite de ce califat de la terreur qui doit être combattu avec la plus grande détermination", a-t-il dit dans un communiqué.
Le ministre irakien sortant des Affaires étrangères, Hochiar Zebari, a condamné un "exemple de sauvagerie". "Nous avons un ennemi commun", a-t-il dit en s'adressant aux Occidentaux, "et le monde entier doit se tourner dans la même direction pour faire cesser cette sauvagerie et cette brutalité."
Sami Askari, un responsable chiite proche du Premier ministre sortant Nouri al Maliki, a estimé que l'Etat islamique "essayait d'effrayer les Américains afin qu'ils n'interviennent pas". "Je ne crois pas que cela effraiera Washington", a-t-il jugé.
FRAPPES AMÉRICAINES
Une personne ayant des liens avec l'Etat islamique dans la province de Diyala a déclaré que le groupe radical islamiste avait beaucoup souffert des frappes américaines, avant l'exécution filmée de James Foley et la vidéo macabre de la décapitation d'un combattant kurde.
"La défaite de l'Etat islamique dans la bataille du barrage de Mossoul a contribué à dégonfler le moral des combattants et les frappes américaines sont également parvenues à restreindre leurs opérations sur le terrain", a dit cet homme sous le sceau de l'anonymat.
"L'initiative n'est plus du côté de l'Etat islamique, elle est maintenant du côté de son ennemi", a-t-il ajouté.
Les Etats-Unis prennent les insurgés de l'EI bien plus au sérieux qu'il y a six mois lorsque le président Barack Obama les comparait dans le New Yorker à une "JV Team", une équipe junior d'université.
Le 27 août dernier, la mère de l'otage, Shirley Sotloff, s'était adressée directement au chef de l'Etat islamique, Abou Bakr al Bagdadi, dans un message vidéo, pour demander sa libération.
Le 24 août, des combattants du Front al Nosra, affiliés à Al Qaïda, ont libéré en Syrie un écrivain américain, Peter Theo Curtis, enlevé depuis 2012, grâce à une médiation du Qatar.
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