Publicité
Les sunnites, victimes collatérales des raids américains
Par
Partager cet article
Les sunnites, victimes collatérales des raids américains
Ils sont quelques-uns à chercher leurs proches parmi les corps putréfiés gisant au bord de la route, près de Souleiman Beg, ville du nord de l'Irak, reprise la semaine dernière à l'Etat islamique.
Les djihadistes "l'ont exécuté seulement parce qu'il était chiite", s'indigne Djomaa Djabratollah, en transportant la dépouille de son ami dans un cercueil. "Nous devons nous venger", ajoute-t-il.
Avec l'aide des Etats-Unis et de l'Iran, les forces kurdes et les milices chiites sont parvenues à faire reculer localement le mouvement islamiste, qui a pris en juin, une bonne part du nord et de l'ouest de l'Irak, mais les raids de l'aviation américaine ont eu d'autres conséquences inattendues.
Les pershmerga kurdes et les miliciens chiites ont, certes, regagné du terrain, mais les sunnites de la région qui ont fui les combats y sont devenus indésirables.
Les frappes aériennes censées éviter l'éclatement de l'Irak pourraient en fin de compte exacerber les tensions intercommunautaires qui ont favorisé l'émergence de l'Etat islamique et alimenter le discours des djihadistes, qui accusent les Etats-Unis de s'en prendre directement à la minorité sunnite.
L'alliance improbable des peshmerga, des milices chiites et de l'aviation américaine a notamment permis de chasser les extrémistes qui assiégeaient Amerli, ville à dominante chiite, et de leur reprendre 25 localités sunnites de la région.
Depuis, beaucoup de maisons qui ont été incendiées par les combattants chiites et autres, et dont les murs sont couverts de slogans hostiles aux sunnites, sont désormais abandonnées.
Publicité
Les plus récents