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Les Ecossais dans le doute sur leurs relations avec l'UE

16 septembre 2014, 05:15

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Les Ecossais dans le doute sur leurs relations avec l'UE

Si les Ecossais optent pour l'indépendance jeudi, ce sera sans doute avec l'idée qu'un divorce du Royaume-Uni ne signifie pas une sortie de l'Union européenne et de son cadre rassurant. A Bruxelles, on ne voit toutefois pas les choses du même oeil.

 

José Manuel Barroso, président de la Commission européenne sortante, a prévenu en février dernier que l'indépendance entraînerait automatiquement l'exclusion de l'Ecosse et rendrait sa réintégration "extrêmement difficile, pour ne pas dire impossible".

 

La légalité des deux points de vue suscite un vif débat entre spécialistes du droit constitutionnel et parlementaires et jusque dans les pubs d'Ecosse.

 

Entre autres précédents, on invoque le cas de l'Algérie, qui a conservé pendant un temps un accès privilégié aux marchés européens après son indépendance, celui du Groenland, sorti de l'Union alors que le Danemark en fait partie, ou de la reconnaissance contestée du Kosovo et de l'intégration sans coup férir des 16 millions d'Allemands de l'Est après la réunification.

 

Reste que les arguments légaux, aussi fermes soit-ils, risquent fort de ne pas peser lourd face à la souplesse de la politique.

 

Un compromis pourrait ainsi permettre à cinq millions d'Européens de ne pas être coupés de Bruxelles contre leur gré tout en évitant un précédent à même d'alimenter d'autres velléités d'émancipation, catalanes, basques, flamandes, lombardes ou corses (la Catalogne veut elle aussi son référendum d'indépendance, théoriquement prévu le 9 novembre, mais se heurte au refus de Madrid).

 

"Quoi qu'en dise les juristes, ce sera une affaire politique (...) Ce que les politiques négocieront pourra être adapté aux textes", confirme un membre de l'administration européenne.

 

Difficile toutefois d'imaginer qu'un tel compromis puisse être négocié en 18 mois pour coïncider avec une éventuelle proclamation d'indépendance, comme le souhaite les partisans du divorce, d'autant que les Britanniques pourraient eux-mêmes être appelés à se prononcer sur leur maintien au sein de l'UE si David Cameron est reconduit en mai.

 

"Tout cela prendra plus de temps qu'on ne le pense", écrit John Kerr, unioniste écossais qui a représenté la Grande-Bretagne à Bruxelles, dans un article du Centre pour la réforme européenne.