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L'Ecosse attend fébrilement le résultat de son référendum
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L'Ecosse attend fébrilement le résultat de son référendum
Les Ecossais retiennent leur souffle au lendemain du référendum d'autodétermination auquel ils ont participé en nombre et dont le résultat devrait être connus vendredi en début de matinée.
Selon les premiers résultats partiels, le "non" l'a emporté dans la région de Clackmannanshire, ainsi que dans les îles Orkney, Shetland et Hébrides, qui sont pourtant un fief nationaliste. Au total, ces circonscriptions ne représentent que 2,3% de l'électorat écossais. Il faudra attendre 04h00 GMT pour avoir ceux, plus significatifs, des grandes villes.
Un sondage de l'institut Yougov réalisé pendant le scrutin auprès de 1.828 personnes qui avaient déjà été interrogées crédite par ailleurs les unionistes de 54% des voix.
"Ce sondage indique que l'Union l'a emporté", a commenté Laurence Janra-Lipinski, responsable des recherches chez Yougov, interrogée par Reuters. "On dirait que l'Union va rester intacte pour le moment", a-t-elle ajouté, parlant d'un "revirement modeste mais significatif et tardif" après l'enquête d'il y a dix jours donnant le "oui" vainqueur.
La livre sterling, qui restera la monnaie écossaise quelle que soit l'issue du scrutin, a atteint son cours le plus haut depuis deux semaines face au dollar après la publication du sondage.
Pour beaucoup d'Ecossais, il s'agit d'un choix entre "le coeur et la tête", entre l'émotion et le saut dans l'inconnu que représente la rupture d'une union vieille de 307 ans. Peu avant la fermeture des bureaux de vote, à 21h00 GMT, les indépendantistes ont reçu le soutien de dernière minute de la star du tennis britannique Andy Murray qui a twitté : "Faisons-le".
Les derniers sondages publiés avant le scrutin donnaient un avantage de un à trois points aux unionistes, mais 600.000 électeurs se disaient toujours indécis quelques heures avant de se rendre dans l'isoloir.
Il s'agissait de répondre par "oui" ou "non" à la question : "L'Ecosse doit-elle être un pays indépendant ?" Un "oui" mettrait fin à 307 années d'union avec l'Angleterre.
Signe des passions suscitées par ce référendum, la participation serait supérieure à 80%.
Les résultats complets sont attendus en début de matinée, mais ceux des grandes villes telles que Glasgow, Edimbourg ou Aberdeen, qui représentent au total près du quart de l'électorat, devraient donc être annoncés vers 04h00 GMT.
Le Lanarkshire et l'Aberdeenshire, où le Premier ministre écossais Alex Salmond, chef de file du camp indépendantiste, a voté jeudi, seront également très important.
"C'est une opportunité qui ne se présente qu'une fois dans une vie et nous devons la saisir à deux mains", a-t-il lancé lors d'un meeting à Perth, dans l'est de l'Ecosse, moins de douze heures avant l'ouverture des bureaux de vote.
"L'AVENIR DE L'ÉCOSSE ENTRE LES MAINS DE L'ÉCOSSE"
"L'avenir de l'Ecosse doit être entre les mains de l'Ecosse", a insisté Alex Salmond, qui a terminé son discours en reprenant le slogan de la première campagne du président américain Barack Obama: "Yes we can".
Confronté à la menace de partition la plus importante depuis l'Indépendance de l'Irlande, il y a près d'un siècle, l'establishment politique et économique britannique a lui aussi tenté jusqu'au dernier moment de convaincre les Ecossais de rester au sein du Royaume-Uni. Quel que soit le résultat du référendum, Londres s'est notamment engagée à revoir les structures de l'union et a accorder davantage de pouvoirs à l'Ecosse.
Le Premier ministre David Cameron sait son poste menacé en cas de victoire du "oui". Absent de la campagne, il a délégué à Gordon Brown, chef de file du Parti travailliste, le soin de mobiliser l'électorat unioniste.
Le chancelier de l'Echiquier George Osborne a annulé sa participation au G20 des ministres des Finances en Australie. Le gouverneur de la Banque d'Angleterre Mark Carney sera lui aussi à Londres pour attendre le résultat de cette consultation historique.
Quand à la reine Elisabeth II, qui, comme la première du nom au XVIIe siècle, pourrait assister à une partition du royaume, elle se trouve dans son château écossais de Balmoral, où elle a l'habitude de passer ses étés.
Tenue à la neutralité, la souveraine a invité dimanche dernier les Ecossais à réfléchir soigneusement à leur décision.
Si le "yes" l'emporte, des négociations étalées sur 18 mois débuteront pour décider notamment du sort du pétrole de la mer du Nord, de la flotte de sous-marins nucléaires qui stationnent à Faslane, dans l'embouchure de la Clyde, où des relations avec l'Union européenne.
Interrogé jeudi sur le référendum écossais, François Hollande a dit craindre une "déconstruction" de l'UE et de ses Etats membres.
"L'Europe n'est plus ressentie comme une protection et le risque est que le projet européen se dilue, ce qui ouvre la voie aux égoïsmes, au populisme et au séparatisme, a déploré le chef de l'Etat français lors d'une conférence de presse.
"Voilà ce qui se produit en ce moment, cette conjugaison de forces centrifuges qui ont fini par perdre ce qu'était l'enjeu européen", a-t-il poursuivi. "Nous rentrons, en tout cas c'est un danger, dans un processus de déconstruction, pas simplement de l'Union européenne mais des Etats eux-mêmes."
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