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Barreau: 27 nouveaux avocats prêtent serment
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Barreau: 27 nouveaux avocats prêtent serment
Ils sont 27 jeunes avocats à avoir prêté serment devant le full bench de la Cour suprême aujourd’hui, vendredi 19 septembre. La prochaine étape ? Se faire un nom. Pas si simple que ça, lorsque l’on sait que le pays compte déjà plus de 600 avocats. A quel avenir peuvent-ils donc vraiment aspirer? Ceux qui sont passés par là et qui sont dans le métier nous en parlent…
> Me Sanjay Bhuckory, entouré de ceux faisant partie de la cuvée 2014 de nouveaux avocats.
«Dans un monde idéal, j’aurais ouvert ma propre étude et j’aurais eu du travail tous les jours, mais on parle bien ici d’un monde idéal», confieTeerasha Corceal, une jeune avocate en pupillage qui prêtera serment en janvier. Elle explique qu’elle n’a jamais pensé à ouvrir seule une étude. Peut-être y réfléchira-t-elle dans cinq ans, mais pas avant. Elle pense se joindre à une firme corporate dès le départ, afin d’avoir de la pratique, de l'expérience et des contacts avant de pouvoir bouger ailleurs.
Parhveena Gokhool, une jeune avocate qui pratique depuis cette année, explique, pour sa part, que la décision d’ouvrir une étude dépend réellement de la personne et de ce qu’elle désire. «Ceux qui en ont la capacité le feront», affirme-t-elle. Ceux qui recherchent un peu de stabilité rejoindront plutôt une firme corporate ou deviendront des avocats in-house. C’est la garantie d’un salaire stable.
Ketan Seeburrun, jeune avocat qui prêtera serment en janvier, souligne que les cabinets d'avocats offrent des facilités aux jeunes hommes de loi débutants : «Les chambers ne font pas un jeune avocat payer autant qu’un avocat senior», et le loyer peut varier entre Rs 5 000 et Rs 25 000.
Le jeune homme compte ouvrir son propre bureau dans son village du Sud, étant le seul avocat de la localité et, en même temps, en ouvrir un autre à Port-Louis. Il explique qu’il faut employer au minimum une secrétaire et faire provision pour la logistique, à savoir imprimante, ordinateur connecté à Internet et téléphone.
De son côté, Jessimee Mootoosamy, affirme qu’il faut compter au moins Rs 10 000 pour le loyer d'un bureau basique, qu’il faudra bien évidemment aménager et décorer. En sus, il faut compter les frais de logistique et les factures. «C’est très dur de se lancer, quand on pense que lors du pupillage, on n’a pas touché un sou. On n’a pas de fonds pour débuter et il faut déjà compter un minimum de Rs 10 000 de moins dans son budget.»
Apprendre la pratique
Quand elle a terminé son pupillage en juin, elle ne savait quelle voie emprunter, mais elle a été contactée par un avoué. Ainsi, elle a eu la possibilité de travailler en collaboration avec ce dernier, tout en conservant une certaine dose d’indépendance.
«Je peux choisir les affaires qui m’intéressent et qui me plaisent», souligne-t-elle. Et de préciser : «J’obtiens un montant minimum de professional fees et s’il y a des clients qui ont besoin d’un avocat, l’avoué le dirige vers moi et je peux donc toucher des frais professionnels additionnels.»
Me Sandilen Calliapen, qui compte presque deux ans de pratique, conseillerait à un jeune avocat de débuter comme independent practitioner dans un chambers, comme lui. «Il pourra ainsi être guidé par les seniors car lorsqu’on finit les études, on ne connaît que la théorie. Il faut alors apprendre la pratique»,souligne-t-il. Il est certain, pour le jeune avocat, que se lancer seul coûte cher. «Il faut embaucher une secrétaire, il faut compter les frais de dossier, le téléphone, l’électricité, entre autres», explique-t-il.
Mais même se joindre à un chambers peut coûter cher, selon l’accord que le jeune avocat aura passé avec le propriétaire du cabinet. Toutefois, Me Sandilen Calliapen souligne qu’on peut rentrer dans ses frais en une année. Pour lui, le début est, certes, difficile, mais ce n’est que le commencement d’une longue épopée, semée d’embûches.
27 nouveaux avocats ont prêté serment, ce vendredi 19 septembre.
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