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Atma Bumma (MMM) : «J’ai vu trop d’injustices»
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Atma Bumma (MMM) : «J’ai vu trop d’injustices»
Atma Bumma, membre du Mouvement Militant Mauricien, s’exprime sans ambages. Il confie ses ambitions et les espoirs qu’il nourrit pour l’île Maurice de demain.
En tant que sang neuf, qu’apportez-vous de nouveau à la politique?
Il y a toujours eu un renouvellement de la classe politique. En 2010 par exemple, 50 % des candidats du Mouvement militant mauricien étaient de nouvelles têtes. Cela parce que personne n’a le monopole des bonnes idées. Nous devons garder l’esprit ouvert, et utiliser au maximum les compétences dans le pays. Ceux qui se retrouvent à un poste de direction pensent tout savoir, mais cela n’est pas vrai.
Je veux être de ceux qui rassemblent les gens. Je fonctionnerai comme candidat dans le cadre d’un programme politique mais il faut garder l’esprit ouvert et accepter les compétences.
De plus, il faut savoir être all inclusive et ne pas laisser les gens sentir qu’ils sont mis à l’écart sinon, ils commencent à se poser des questions. Il faut savoir les rassembler.
Comment êtes-vous tombé dans la marmite politique ?
Tous les grands mouvements, tels que les conditions de travail et l’amélioration du système de santé, sont dérivés d’actions politiques. L’histoire en est témoin. Toutes les grandes avancées sont liées à la politique. Il faut des gens qui s’engagent. Je pense que quelque part, je peux apporter ma contribution dans différents secteurs. Il n’est pas possible de fonctionner sans la politique. On ne peut pas diminuer son importance et il est important que les citoyens s’y intéressent.
Sur un plan plus personnel, j’ai vu trop d’injustices. Mon engagement est d’apporter une meilleure justice sociale au pays.
Les jeunes ne s’intéressent que très peu à la politique. Comment redorer le blason de la politique auprès de jeunes désillusionnés ?
Il n’y a rien de nouveau dans le désillusionnement des jeunes. De tout temps, il y a eu des jeunes qui disent que cela ne les intéresse pas. Cependant, ce ne sont pas tous les jeunes qui ne s’y intéressent pas. Mais il y a moins de champs d’action et moins d’espaces à conquérir. Les jeunes d’aujourd’hui, et les moins jeunes aussi, se complaisent dans un easy life mode et veulent tout obtenir facilement. Les gens sont fondamentalement égoïstes et individualistes. Cela donne l’impression d’un désengagement. Toutefois, il faut créer et recréer des espaces politiques où il y a plus d’engagement. On parle alors de champs tels que l’écologie, la fraude et la corruption, et même de l’unité nationale. En voyant comment les gens s’entre-déchirent ailleurs, on constate qu’il n’y a pas de progrès sans stabilité sociale.
Il faut que les jeunes s’engagent pour changer les choses de l’intérieur. Ils pourraient ainsi changer le voting pattern traditionnel, où les gens votent uniquement pour les grands partis. Il y a un renouvellement sans cesse en dehors des grands leaders. Il faut que les jeunes démontrent une ouverture d’esprit afin de créer l’espace propice au développement.
Les partis traditionnels à Maurice donnent l’image de dynasties. Qu’en pensez-vous ?
Au sein du MMM, la question de dynastie ne se pose pas : tout doit être fait selon le mérite. On disait de Navin Ramgoolam autrefois, «garson bolom la». Or, il a démontré que seules les compétences comptent et il a prouvé sa valeur. Les dynasties politiques vont à l’encontre du mérite ; il faut qu’il y ait des débats d’idées pour l’avancement social plutôt qu’un leadership basé uniquement sur le patronyme. Ce n’est pas parce qu’on est le «fils de» ou le «petit-fils de» qu’on peut automatiquement diriger un parti : il faut démontrer ses compétences.
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