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Savy Ramburrun, directrice de Jardin de St Julien Ltée: un business de fruits qui a la pêche
12 novembre 2014, 06:57
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Savy Ramburrun, directrice de Jardin de St Julien Ltée: un business de fruits qui a la pêche
Voilà une femme d’affaires qui n’a pas froid aux yeux. Savy Ramburrun, directrice de Jardin de St Julien Ltée, n’a pas hésité un instant à utiliser le plus grand tremplin mondial de l’agroalimentaire pour faire son entrée dans ce secteur. «SIAL (NdlR, le Salon international de l’Agroalimentaire) est décrit comme le plus grand observatoire de l’innovation alimentaire au monde», dit-elle, précisant qu’elle s’y est rendue sans grande conviction d’abord.
«Mais une fois sur place, j’ai réalisé que même la plus petite des entreprises peut susciter de l’intérêt. La preuve : j’ai décroché une belle commande d’ananas qui sera expédiée cette semaine à mon client», se réjouit-elle.
C’est une bouffée d’oxygène pour elle, les derniers mois n’ayant pas été des plus roses. En effet, après le grand coup d’accélérateur à son projet d’exportation de fruits exotiques l’an dernier, Savy Ramburrun a été rattrapée par une période creuse durant quatre à cinq mois cette année. «L’hiver a été rude et mon business a stagné», raconte la businesswoman. Si les grosses pointures de l’industrie se sont tirées d’affaire, les petits exportateurs sont restés à la traîne, commente-telle encore.
Cette fonceuse ne pouvait pas rester les bras croisés. «Quand j’ai pris connaissance de l’embargo annoncé sur les produits agricoles américains et des fruits et légumes de l’Union européenne vers la Russie, et que j’ai réalisé que cela pouvait ouvrir la voie aux exportateurs mauriciens, j’ai sauté sur l’occasion», soutient-elle.
Savy Ramburrun fera d’une pierre deux coups : partie en vacances en famille durant le mois d’août, elle en a profi té pour rendre visite à ses contacts russes. Un choix qui s’est avéré payant. «Depuis, mes exportations vers Moscou ont doublé», nous dit la femme d’affaires. Sa tournée en Europe, en août dernier, lui a aussi permis de consolider son carnet d’adresses en France, en Angleterre et en Hollande. «Cela fait tout juste un mois que je livre à mon premier client hollandais», dit-elle.
Mais le tableau n’est qu’à moitié peint. SIAL lui a ouvert les yeux sur d’autres possibilités d’affaires. Les fruits transformés sont en grande demande, «avec un intérêt accru pour les pulpes et purées de fruits exotiques : ananas, letchis ou fruit de la passion. J’ai eu environ 25 à 30 distributeurs intéressés par ces produits», explique Savy Ramburrun.
SOUS-TRAITER DES COMMANDES
C’est un nouveau créneau qu’elle compte bien exploiter, même si les moyens financiers font encore défaut. Elle a fait appel au Mauritius Business Growth Scheme (MBGS) : «Pour l’instant, il me faut trouver un consultant pour monter ce projet, mais il faut admettre que cela demande un investissement non négligeable pour une PME qui démarre à peine», explique la businesswoman. Entretemps, elle ne veut surtout pas louper cette ouverture des affaires.
Savy Ramburrun a pris le taureau par les cornes, approchant une société malgache qui est actuellement prête à soustraiter ses commandes. «Je suis attristée de voir que la demande est là, et il me faut un simple coup de pouce pour lancer cette opération à Maurice, qui peut par la même occasion créer des emplois. Ce genre d’aubaine, on n’en a pas tous les jours, autant la saisir.»
L’industrie agro héberge de plus en plus de petits business comme Jardin de St Julien Ltée, qu’il s’agisse d’approvisionner le marché local ou international. L’Agricultural Research and Extension Unit et Enterprise Mauritius offrent un soutien de taille. N’est-il pas temps, dit-elle, d’accompagner davantage ces entrepreneurs qui apportent une valeur ajoutée à l’industrie et assurent la transition de la canne à sucre à d’autres produits agricoles plus porteurs.
L’idée de monter Jardin de St Julien Ltée a d’ailleurs pris racine à partir de là, dans la mesure où son époux est héritier de plusieurs arpents de terrain, qui étaient jusqu’ici sous culture de canne à sucre «et qui ne rapportent plus. Aujourd’hui, nous transformons ces terrains en des vergers de fruits exotiques, avec des ananas, fruits de la passion, melon d’eau, bananes… Et nous avons déjà exploité à ce jour quelque 9 arpents de terre», nous dit la jeune femme. Passée de l’industrie de la maille fi ne à l’exportation de fruits exotiques, elle n’a pas dit son dernier mot.
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