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Journée de la solidarité humaine: seules 16% des femmes donnent leur sang
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Journée de la solidarité humaine: seules 16% des femmes donnent leur sang
Subhanand Seegoolam, président de la Blood Donors Association (BDA), en est convaincu: «Si 5% de la population donnait son sang, il n’y aurait pas de problème.» Son inquiétude est due au fait qu’à ce jour, moins de 2,5% de la population fait des dons de sang. Comment expliquer ce faible taux? Les Mauriciens sont-ils assez solidaires pour donner leur sang? Autant de questions qui revêtent toute leur importance alors que l’on célèbre aujourd’hui, samedi 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine.
Les chiffres ne sont guère encourageants. Cependant, Subhanand Seegoolam affirme que le nombre de donneurs volontaires a considérablement augmenté, par rapport à il y a dix ans. Ce que confirme Janaki Sonoo, directrice de la Banque de sang. «Avant 1998, seulement 25% de la population étaient des donneurs volontaires. Mais en 2013, on a noté que 90% du sang collecté provenait de donneurs volontaires.» Or, fait-elle ressortir, ce n’est toujours pas suffisant.
À ce jour, la Banque de sang compte 42 000 personnes enregistrées comme donneurs. Parmi, 85% ne donnent leur sang qu’une fois par an. Janaki Sonoo estime que «si ces personnes le faisaient au moins deux fois par an, il n’y aurait aucun manque de ce liquide précieux».
Elle explique que les hôpitaux et cliniques font face à des insuffisances périodiques, comme cela a été le cas durant les élections. Et d’ajouter que c’est surtout pour les fêtes, durant les vacances scolaires et lorsque le temps est mauvais que les dons de sang se font rares.
Il faut en moyenne 125 à 150 pintes de sang par jour dans les hôpitaux et les cliniques. Elles sont principalement utilisées par les 1 050 patients de dialyse, les victimes d’accidents de la route, les femmes qui subissent un accouchement difficile sans compter les 200 à 300 patients cancéreux et ceux qui sont atteints de thalassémie. Elles sont aussi utilisées au cours des 350 à 400 interventions chirurgicales qui se font quotidiennement.
Afin de pourvoir à ce besoin, la Banque de sang et la BDA se sont imposées comme objectif annuel de collecter 50 000 pintes. L’an dernier, elles avaient frôlé ce chiffre, atteignant les 49 000 pintes. Cette année, les réserves en ont contenu 41 705.
La majorité de ce sang provient de personnes âgées entre 25 et 44 ans. Dans ce groupe, on compte 85% d’hommes. «Les statistiques démontrent que seulement 16% des femmes donnent leur sang. Les jeunes aussi n’en donnent pas beaucoup», souligne Subhanand Seegoolam. Pour preuve, lors de la Mega Blood Donation annuelle qui a eu lieu le jeudi 18 décembre au bâtiment Emmanuel Anquetil, à Port-Louis, la majorité des donneurs n’étaient pas si jeunes.
Subhanand Seegoolam énumère trois types de donneurs. Il y a d’abord les volontaires qui donnent leur sang sans rien recevoir en contrepartie. S’ensuivent les remplaçants qui donnent leur sang à un proche qui a besoin d’une transfusion.
Enfin, les paid donors qui sont des individus qui reçoivent de l’argent de personnes qui en ont besoin pour qu’ils fassent un don de sang. Sauf qu’ils sont considérés comme des risky donors, leurs antécédents médicaux n’étant pas toujours connus par les personnes qui font appel à eux.
La BDA a toutefois pu combattre le concept de paid donors en inversant la tendance. Aujourd’hui, ce sont les donneurs volontaires qui sont en majorité. Il y a également certaines personnes qui font provision de leur propre sang en vue d’une opération.
Subhanand Seegoolam concède qu’il y a eu des magouilles, dans le passé, au sein de cliniques qui stockaient des pintes de sang. Mais il assure que le problème a été résolu grâce à l’imposition d’une politique gouvernementale. Afin d’encourager les gens à donner de leur sang, Subhanand Seegoolam soutient: «On testera leur sang et à la moindre maladie décelée, on les appellera et ils pourront bénéficier de conseils médicaux. De plus, des recherches ont démontré qu’il y a moins de risques de maladies cardiaques lorsqu’on donne son sang. Finalement, l’avantage le plus évident est que le donneur peut connaître son groupe sanguin.»
Le président de la BDA souligne que seulement 4% de la population est sur le registre des groupes sanguins de type négatif. Il y a ainsi un registre spécial des donneurs de ces groupes et la Banque du sang n’hésite pas à les appeler si nécessaire.
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