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Dans le jardin de… l’École Père Henri Souchon
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Dans le jardin de… l’École Père Henri Souchon
Développé depuis janvier 2015 avec la collaboration d’Investec Bank (Mauritius) et d’Animaterra, le projet d’éco-jardin de l’établissement scolaire de Pointe-aux-Sables est porteur d’espoir pour la jeunesse et l’agriculture mauriciennes. Découverte.
L’École Père Henri Souchon/ Oasis de Paix a ouvert ses portes en 2013 sur la route côtière, à Pointe-aux-Sables, avec pour vocation d’offrir une seconde chance aux jeunes en difficulté scolaire. Ils sont quelque 200 élèves – filles et garçons – de 11 à 17 ans inscrits à l’établissement, nous dit la directrice et cofondatrice, Monique Leung. Parmi les activités visant à l’insertion socioprofessionnelle des adolescents, un projet d’éco-jardin a démarré début janvier grâce au parrainage d’Investec Bank (Mauritius) et à la collaboration de la compagnie Animaterra (voir hors-texte).
Lors de notre visite à l’École Père Henri Souchon, les élèves de 13 à 16 ans, en uniforme rouge et noir, s’activent dans le potager clôturé d’environ 1 600 m2. Pour les encadrer, leurs enseignants, incluant Jean-Noël Leste, Sports Officer et coordonnateur du projet avec Huguette Legrigore. À leurs côtés, entre les rangs qui fleurent bon la coriandre et le basilic, le Project Manager, Guillaume Maurel, directeur d’Animaterra. Spécialisé en agriculture nutritionnelle (Nutrition Farming), il représente à Maurice la société australienne Nutri-Tech Solutions (NTS). Avant le lancement du projet, fait-il ressortir, une dizaine d’enseignants ont été formés pendant quatre jours à ce type d’agriculture afin qu’ils puissent passer leurs connaissances aux élèves.
Guillaume Maurel nous explique par ailleurs qu’un échantillon du sol à cultiver, en l’occurrence, du sable, a d’abord été analysé par NTS, en Australie, en vue de déterminer quels étaient les carences en minéraux qu’il fallait combler ou les excès à rééquilibrer. Les rangs du potager ont ainsi été traités avec les amendements requis dans le but d’en optimiser la fertilité. Puis, pour que les légumes n’épuisent pas à nouveau le substrat, les plantes reçoivent une recette nutritive complète au sol et par pulvérisation sur les feuilles. Un moyen, également, d’appliquer des produits naturels comme l’extrait de neem et autres bactéries et champignons qui protègent les végétaux contre les insectes et maladies sans avoir recours aux pesticides chimiques.
Résultat : des légumes en pleine forme, gorgés d’éléments nutritifs – les brèdes ‘tom pouce’ pak choï) atteignent les 500 grammes ! – qui font le bonheur des jeunes cultivateurs et de toutes les parties prenantes du projet. Ainsi, Nicola Mckenzie, responsable du Corporate Social Investment (CSI) programme à Investec Bank (Mauritius), enthousiaste, salue le «fantastic team effort» fourni par élèves et professeurs. La finalité du projet, précise-t-elle, étant que d’ici trois ans, l’école puisse gérer de manière autonome l’éco-jardin. Monique Leung ne cache pas, pour sa part, sa reconnaissance envers Nicola Mckenzie qui «a mis beaucoup de coeur» dans ce projet. Ce qui, estime-t-elle, «a provoqué un déclic» chez les professeurs.
*L’éco-jardin de l’École Père Henri Souchon/Oasis de Paix n’en est qu’à ses premières récoltes mais les entreprises ou particuliers intéressés à constituer la future clientèle des jeunes agriculteurs peuvent déjà contacter Monique Leung, la directrice de l’établissement. Ils seront les bienvenus.
Animaterra : à la redécouverte du goût !
Détenteur d’une maîtrise en horticulture d’Afrique du Sud, Guillaume Maurel crée Animaterra en 2010 pour représenter à Maurice la compagnie australienne de renommée internationale Nutri-Tech Solutions (NTS). L’agriculture nutritionnelle (Nutrition Farming) proposée par NTS est une alternative saine et durable à l’agriculture conventionnelle qui favorise depuis 50 ans l’utilisation de pesticides et de fertilisants chimiques limités à l’azote, au phosphore et au potassium (NPK). Or, comme les êtres humains ont besoin d’une certaine balance d’au moins 18 minéraux dans leurs cellules pour être en bonne santé, le même principe s’applique au sol ainsi qu’aux plantes qui y poussent. En rééquilibrant le sol et en offrant une nutrition complète aux plantes cultivées, l’agriculture nutritionnelle permet donc de produire des fruits et légumes dont la valeur nutritive se mesure à leur richesse gustative, source de revenus pour les cultivateurs et de bonne santé pour les consommateurs.
Guillaume Maurel montrant le réseau de goutte-à-goutte qui irrigue chacun des légumes, évitant tout gaspillage.
Darlan : agriculteur en herbe
Du haut de ses 13 ans, Darlan ne s’intéressait à aucune des activités manuelles de l’école jusqu’à la création de l’éco-jardin qui a révélé chez lui «un vrai talent pour la terre», souligne Monique Leung, la directrice. Pour l’encourager, un rang entier du potager lui a été confié et il y fait pousser laitues, épinards, betteraves et brèdes de Chine.
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