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Bhanoodutt Beeharee, président de l'ICTA : «Il y a encore de la place pour quelques radios libres»

13 juin 2015, 07:15

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Bhanoodutt Beeharee, président de l'ICTA : «Il y a encore de la place pour quelques radios libres»
Bien qu’il soit un nominé politique, Bhanoodutt Beeharee n’est pas peu fier que sous l’ICTA Act, il ait été nommé par le Premier ministre après consultation avec le leader de l’opposition. Et puis, souligne-t-il, «je ne suis pas un misfit mais bien dans mon domaine de prédilection. Personne ne pourra me mener en bateau ou m’embêter».
 
Ce sexagénaire est né à Flacq d’une mère femme au foyer et d’un père religieux de l’Arya Samaj et enseignant d’hindi et de sanskrit qui croyait beaucoup en l’émancipation des filles à une époque où l’éducation n’était pas gratuite. Il dispensait d’ailleurs gratuitement des cours d’hindi, de sanskrit, de géographie et de mathématiques aux filles dans les baïtkas.
 
C’est au Bon Accueil RCA que notre interlocuteur est scolarisé et réussit son cycle primaire. Son éducation secondaire se fera dans deux écoles dont le collège Royal de Port-Louis. Après quoi, il part étudier l’électronique et les communications à Londres. À son retour, il est employé comme enseignant d’électronique par le ministère de l’Éducation. Il est alors affecté dans plusieurs écoles des régions rurales.
 
Sa vraie carrière dans les télécommunications commence en 1990, lorsqu’il est embauché comme Controller par le précurseur de l’ICTA, soit la Mauritius Telecom Authority. Il gravit les échelons et est nommé assistant manager puis manager et Senior Manager. Lorsque l’autorité régulatrice change d’appellation en 2002, il occupe le poste d’Officer in Charge. Il décide peu après de prendre avantage d’un poste de consultant à Mauritius Telecom.
 
Durant son parcours, il voyage beaucoup et est impliqué dans divers projets avec l’International Telecommunication Union (ITU) en Suisse. Il a aussi l’occasion d’actualiser ses connaissances en suivant des formations compactes en gestion au Canada, aux États-Unis et même à Singapour. Il se retire il y a deux ans mais continue à aller en mission pour l’ITU tant à Maurice qu’à l’étranger.
 
Au cours de sa carrière professionnelle, il a eu l’occasion de côtoyer trois Premiers ministres. De sir Anerood Jugnauth, qui a fait de la libéralisation des ondes une réalité, il dit que celui-ci examine les options qui sont mises sous ses yeux et se décide rapidement. De Paul Bérenger, il a retenu le côté «hard worker» et «méticuleux». Nous n’en saurons pas davantage.
 
Cet homme est marié à Lalita, enseignante au collège Notre-Dame, qui lui a donné deux enfants, Anshu Devi, lauréate, employée chez Deloitte à Londres, qui a obtenu une distinction lors de sa maîtrise en management auprès du University College of London, et Deepesh.
 

La régulation est son domaine

 
La famille vit un terrible drame en 2011. Le fils unique, qui est promis à un bel avenir dans l’informatique qu’il étudie à l’université de Maurice, se promène avec des amis à Réduit lorsqu’il glisse et tombe dans un lac 25 mètres plus bas et se noie. C’est la spiritualité et la prière qui aident la famille à ne pas sombrer.
 
Si Bhanoodutt Beeharee a accepté de présider le conseil d’administration de l’ICTA, dit-il, c’est parce que la régulation est son domaine. Y a-t-il encore de la place pour des radios libres à Maurice et à quand les autorisations pour la télévision privée ? Bhanoodutt Beeharee, qui est avare de commentaires, déclare qu’il y a encore de la place pour quelques radios libres. Pour ce qui est de la télévision privée, il préfère attendre la «policy decision».
 
Tous les jours, il passe deux ou trois heures dans la salle de réunions de l’ICTA. Il a refusé que l’instance mette à sa disposition une voiture pour les fonctions officielles. «J’ai la mienne et je l’utilise.» Il a aussi mis fin à quelques situations d’abus et de gaspillage mais il préfère rester discret à ce sujet.
 
Ce qui lui tient à coeur, c’est d’exercer un contrôle réel sur la vitesse de l’ADSL et veiller à ce que le public en ait pour son argent. «Je vais mettre mon nez dans le dossier des opérateurs et m’assurer qu’il existe un level playing field. Il faut augmenter la vitesse de l’ADSL et baisser le prix d’Internet. Je conseillerai le ministère concerné dans les jours à venir pour qu’au final, le public en sorte gagnant…»