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Marie-Aimée Thomas présidente du National Children’s Council: dédiée à l’encadrement des enfants
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Marie-Aimée Thomas présidente du National Children’s Council: dédiée à l’encadrement des enfants
Sympathique et dynamique, c’est la première impression que laisse Marie-Aimée Thomas, qui a été nommée à la présidence du National Children’s Council. Mais sous cette surface se cache une femme sensible au sort des enfants ainsi qu’à celui de leurs parents. Son but : apporter des solutions aux cellules familiales fragiles. «Je commencerai par un état des lieux afin d’établir une feuille de route. Ma priorité sera la maltraitance et les abus sur les enfants», dit-elle.
Marie-Aimée Thomas, 49 ans, s’attend à une collaboration fructueuse avec la ministre de l’Égalité du genre, du développement de l’enfance et du bien-être de la famille, Aurore Perraud. L’objectif, dans les mois à venir, sera de coordonner les activités liées à l’enfant, de protéger ses droits et d’assurer son bien-être conformément à la Convention des droits de l’enfant. Cette responsabilité demandera un travail en équipe avec tous les départements concernés, les familles et les écoles. «Chacun de nous a quelque chose à apporter aux enfants. Nous sommes tous concernés par leur épanouissement. Les enfants sont l’avenir du pays.»
Bénévolat auprès d’enfants admis en milieu hospitalier
Cette fille d’un employé de sucrerie a grandi à Rose-Belle et a fréquenté le SSS de Curepipe jusqu’à la Form V. Juste après l’école, elle se marie à Noël Thomas, qui est Medical Clerk Officer dans le service hospitalier. De tout temps attirée par les enfants et leur condition, elle trouve de l’embauche dans une école maternelle. Elle prend par la suite part à des formations dispensées par l’Organisation mondiale de l’éducation préscolaire.
Lorsqu’elle met au monde sa fille, elle arrête de travailler. Mais intéressée par le travail social, elle s’engage dans le bénévolat auprès d’enfants admis en milieu hospitalier. Elle assure un prolongement du travail accompli à l’hôpital en accompagnant les parents à domicile. C’est ainsi que Marie-Aimée Thomas se retrouve à suivre une jeune mère dont l’enfant souffre de malnutrition et est hospitalisé pour bronchite à répétition. «Sur demande du directeur de l’hôpital, j’ai commencé à rendre visite à la maman à son domicile, à lui expliquer comment donner les médicaments à son enfant, à lui faire respecter le calendrier des vaccinations, etc. Après le rétablissement de l’enfant, le Medical Social Worker me confie d’autres familles à visiter.»
«Sans le savoir, nous faisions office de familles d’accueil»
Parmi elles, une femme de 22 ans avec cinq enfants à charge et un concubin alcoolique et violent. Le couple et ses cinq enfants, dont des jumelles à la santé fragile, habitent un taudis. Elle prend en main les enfants. Et un soir, se trouvant dans une situation de grande détresse, la mère débarque avec ses cinq enfants au domicile de Marie-Aimée Thomas. «Là, il fallait parer au plus pressé et je suis venue en aide à cette famille.»
À la demande de la maman, elle et deux autres familles qui vivent à proximité accueillent et apportent leur aide à la maman et ses cinq enfants. Les jumelles et un petit garçon se retrouvent chez elle. «Sans le savoir, nous faisions déjà office de familles d’accueil», raconte-t-elle. «Nous avons continué à nous occuper des enfants comme s’ils étaient les nôtres. Les jumelles et leur frère ont grandi avec ma fille, mais je faisais tout pour que leurs parents gardent contact avec eux. Car pour moi, le lien biologique est primordial.»
Lorsque les enfants sont plus grands et que la situation familiale est rétablie, ils décident de rejoindre leurs parents. De son côté, Marie-Aimée Thomas poursuit ses visites à domicile auprès de familles dans le besoin. Elle se rendra même en Norvège et en France afin d’y suivre des formations sur l’encadrement des enfants en difficulté, parrainée par l’Association pour la promotion de la santé. En 1999, Marie-Aimée Thomas et quelques amies réalisent qu’il y a un besoin de crèches pour les enfants de mères actives. Elle ouvre alors, avec une autre amie, une crèche à Curepipe : «L’Arche de Zoé». La crèche commence d’abord avec neuf enfants. Le personnel suit des cours avec Sylvette Paris Davy, fondatrice de Bethléem.
Formation professionnelle continue
Aujourd’hui, cette crèche, qui a aussi sa maternelle, comprend 150 enfants. «Nous avons un psychologue, un pédiatre et nous travaillons avec le ministère de la Femme. Nous animons des cours de formation continue pour le personnel.»
En tant que responsable des ressources humaines, Marie-Aimée Thomas confie avoir bien vite réalisé le besoin de formation professionnelle continue pour le personnel intervenant auprès de la petite enfance afin d’apporter aux parents un vrai service de proximité comme les crèches sont appelées à le faire. Elle partage également son expérience par rapport au développement et au bien-être des petits en insistant sur le fait que tout se passe depuis la naissance jusqu’à cinq ans.
«On ne dira jamais assez à quel point c’est une période cruciale et quand la prise en charge est mal faite durant cette étape, cela a des conséquences graves sur la vie de l’adolescent et de l’adulte à venir.» Durant toutes ces années, Marie-Aimée Thomas et son équipe ont appris à travailler en collaboration étroite avec les ministères concernés à Maurice. «Notre récompense, c’est de voir les enfants qui rentrent au primaire en étant sûrs d’eux, stables, heureux et épanouis.»
«Il me faudra le coup de main de tous pour y arriver»
D’autre part, Marie-Aimée Thomas, qui a toujours aimé se consacrer à l’enfance en détresse, a également participé, avec toute une équipe, à la création d’une organisation non-gouvernementale appelée «Ti rayons soleil» qui a pour but de lutter contre la pauvreté en apportant soutien scolaire, encadrement éducatif, suivi psychologique et médical aux enfants vulnérables de la côte Ouest, des faubourgs de Vacoas, de Forest-Side et de 16e Mille.
C’est en décembre dernier qu’elle rencontre la ministre Aurore Perraud et partage sa vaste expérience avec elle. «Il y a plusieurs lois pour protéger les enfants à Maurice mais il faut accompagner tous les acteurs concernés pour qu’ils puissent appliquer les lois. L’état des lieux de la situation des enfants est crucial avant de définir des stratégies. Je dois savoir comment la structure du NCC fonctionne. Étant une femme de terrain, j’irai sur place voir ce qui a été mis en place et comment cela fonctionne. Mais d’emblée, je sais qu’il me faudra le coup de main de tous pour y arriver.»
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