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Questions à Nicolas Staub : « Ce n’est pas une course que nous proposons : c’est une rencontre avec l’île Maurice dans toute sa splendeur »

16 juillet 2015, 13:22

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Questions à Nicolas Staub : « Ce n’est pas une course que nous proposons : c’est une rencontre avec l’île Maurice dans toute sa splendeur »
Le coup d’essai a été un coup de maître il y a un an. L’Ultra-Trail Raidlight Beachcomber (UTRB) a prouvé dès sa première édition qu’il était possible de concevoir un ultra-trail de 120 km à l’île Maurice et d’emmener les coureurs de l’extrême à différents degrés d’altitude, du battant des lames au sommet des montagnes. Qui plus est, l’épreuve est qualificative pour l’Ultra-Trail du Mont Blanc et le Grand Raid de La Réunion, référencée par l’International Trail Running Association (ITRA). Elle poursuit allègrement ce changement de paradigme de destination plage à une destination orientée également vers l’intérieur contribuant ainsi à l’enrichissement de l’offre de la destination Maurice, comme le souligne avec force Nicolas Staub, « Group Head of Sales » de Beachcomber Hotels, dans l’entretien qui suit.
 
Organiser la deuxième édition d’un événement, c’est un pas important vers sa pérennisation. Le défi est-il plus grand cette fois qu’il ne l’était il y a un an pour ceux qui s’attellent à la réalisation de l’Ultra-Trail Raidlight Beachcomber (UTRB) ? 
- En effet, organiser une deuxième édition montre déjà que la première a suscité de l’intérêt et a convaincu les parties concernées, aussi bien les participants que les sponsors et les organisateurs eux-mêmes.
 
L’édition 2014 de l’UTRB a été un beau coup d’essai. Nous avons su intégrer et coordonner les atouts de Beachcomber et de Raidlight, les deux principaux partenaires, avec ceux de nos collaborateurs, dont nos amis experts, Français et Réunionnais, qui ont aidé à définir les parcours des courses. Cette expertise est venue s’ajouter à celle disponible à Maurice même pour doter l’UTRB d’un label élevé sur le plan sportif et d’autres plans, dès cette première édition. La course principale, le Trail de 7 Couleurs, est le seul ultra-trail de plus de 100 km couru à Maurice. C’était déjà un atout. La course de 42 km était aussi un véritable défi sur distance intermédiaire et la course de 10 km a surtout été une belle aventure en groupe et en famille dans un des paysages les plus époustouflants de l’île.
 
Cette année, nous voulons mettre la barre encore plus haut et le défi est donc plus grand. L’UTRB a pour slogan « Le trail 5-étoiles », pour le niveau et la qualité des parcours, du service, de l’hébergement et de l’assistance. Nous voulons que ce label soit encore plus perceptible pour cette deuxième édition. L’expérience de 2014 nous a donné les repères nécessaires pour améliorer les différents éléments de cet événement international.
 
Nous tenons à faire aussi bien, sinon mieux. Plusieurs coureurs présents l’année dernière seront à nouveau au départ cette année et nous tenons à ce qu’ils découvrent des choses différentes. De toute façon, il y aura de belles surprises pour les participants sur les parcours du 120 km et du 42 km surtout. Nous en dirons plus en temps et lieu…
 
Le premier ultra mauricien a-t-il trouvé sa place dans le paysage du trail et de l’effort vert ? 
- Oui, il a clairement trouvé sa place et pas seulement en tant qu’épreuve sportive mais aussi comme atout pour le tourisme mauricien. Notre vision de l’UTRB est d’en faire une expérience et une aventure sportive et humaine qui soit unique. Ce n’est pas une course que nous proposons : c’est une rencontre avec l’île Maurice dans toute sa splendeur et une rencontre avec soi-même en tant que participant. Notre objectif n’est pas de rechercher systématiquement le plus grand nombre d’inscrits dans ce paysage du trail mauricien déjà riche mais de faire vivre et faire vibrer les participants tout en valorisant la destination mauricienne. 
 
Nous avions déjà plusieurs grosses pointures régionales et internationales du trail l’année dernière et de nombreux inscrits venant de notre région et d’Europe. Cette année, nous attendons encore plus de champions et de championnes de premier plan, qui aideront à faire encore mieux connaître l’île Maurice « verte », nos montagnes, nos plages et la qualité de nos prestations hôtelières. Plusieurs centaines de visiteurs, participants à l’UTRB, ainsi que leurs proches et accompagnateurs, sont venus à Maurice l’année dernière pour des séjours de plusieurs jours grâce à l’UTRB. La MTPA est d’ailleurs un de nos partenaires de choix et elle a exprimé, au cours de notre conférence de presse de présentation, ce que l’approche adoptée par l’UTRB pouvait apporter à la diversification et l’enrichissement de l’offre de la destination Maurice.
 
L’UTRB ne compte qu’un an d’âge et il est déjà qualificatif pour l’Ultra-Trail du Mont Blanc (Ndlr : 24-30 août 2015) et le Grand Raid de La Réunion (Ndlr : 22-25 octobre 2015), deux courses qui figurent au programme de l’Ultra-Trail World Tour 2015. C’est tout de même un exploit…
- L’UTRB 120 km était déjà qualificatif pour ces grandes courses mondiales l’an dernier. Le fait que cela soit le cas à nouveau en 2015 démontre que l’International Trail Running Association (ITRA), instance internationale suprême du trail, estime que l’UTRB a rempli les conditions de qualité et de technicité du parcours qui sont nécessaires pour un tel référencement.
 
Ce référencement ajoute, bien sûr, à la réputation de l’événement. Encore une fois, ceci profite à la mise en valeur de la destination mauricienne, déjà connue pour ses plages, ses lagons et son hébergement, mais qui acquiert ainsi plus de visibilité sous un cachet « sports et nature », y compris à un haut niveau.
 
En termes de visibilité internationale, l’épreuve phare de 120 km ne pouvait rêver mieux…
- En effet, être référencé par l’ITRA est un atout indéniable. Le fait que l’UTRB de 120 km apporte des points pour pouvoir participer aux mythiques UTMB et Grand Raid rend donc plus visible notre toute nouvelle épreuve mauricienne car les trailers de nombreux pays peuvent y voir une occasion de décrocher leurs tickets pour ces courses du World Tour. 

« Le tourisme « nature et montagne » apporte un complément séduisant et certainement porteur. » 

Quels étaient les objectifs que vous vous étiez fixés il y a un an ? 
- Dès le départ, nous avons voulu apporter une aventure nouvelle et différente aux trailers dans le contexte mauricien. Et ce, en nous attachant à offrir, sur tous les plans, la qualité pour laquelle les deux principaux partenaires, Beachcomber et Raidlight, sont connus. Pour les visiteurs, c’est une découverte de notre destination dans toute la beauté de sa nature, des plus hautes montagnes aux plages et au lagon, en passant par les champs de canne et de thé, les savanes et les forêts, mais aussi nos hôtels et notre accueil. Pour les trailers mauriciens, c’était la possibilité de faire des parcours inédits, dont la seule course de 120 km dans l’île, avec un dénivelé positif de 4 500 mètres, qui passe par les pentes les plus réputées du pays dont la montée du terrible sentier de Gollum qui est d’habitude emprunté en descente.
 
Ces objectifs seront-ils les mêmes cette année ? 
- Oui, les objectifs restent les mêmes et s’y ajoute notre volonté d’innover, avec des nouvelles propositions au niveau des courses et de l’organisation cette année et encore les années suivantes. Sous notre label 5-étoiles, nous proposons par exemple un ravitaillement de qualité, y compris avec service par un chef en toque. Cette année, il y aura encore des nouveautés.
 
De 272 participants en 2014, vous espérez atteindre le nombre de 300 cette année. Vous fixez-vous une limite à ne pas dépasser au fil des années ?
- Nous ne faisons pas une course au nombre d’inscrits. L’UTRB permet de mettre les atouts de notre pays en évidence et à des sportifs de différents niveaux de s’éclater sur des parcours qu’on a peine à imaginer à Maurice. Mais évidemment, plus le nombre de demandes d’inscriptions augmente, année après année, plus cela nous encourage à développer cet événement 5-étoiles. 300 coureurs, ce n’est pas la limite que nous nous fixons pour l’instant, mais l’UTRB est encore une nouvelle épreuve, avec cette deuxième édition, et nous avons le temps de grandir. N’oublions pas, par ailleurs, que l’UTRB est aussi un événement touristique. Comme je l’ai indiqué précédemment, les participants viennent rarement seuls et l’année dernière, nous avons accueilli plusieurs centaines de visiteurs dans le cadre de l’UTRB uniquement. 
 
L’UTRB est déjà connu dans le monde entier grâce au réseau du sponsor principal Raidlight et à celui de Beachcomber. Le sport vert peut-il permettre à Maurice de proposer une autre forme de tourisme ?
- Le sport vert ou tout autre événement de qualité apporte un coup d’œil différent sur la destination et nous permettra d’attirer une nouvelle clientèle. On le voit déjà avec des propositions d’activités et d’hébergement autour de divers sports, nautiques ou sur terre. L’UTRB s’inscrit dans cette optique de valoriser et proposer une autre façon de découvrir et de « vivre » l’île Maurice.
 
L’UTRB a tous les atouts pour séduire. Sa riche palette de topographies passe des champs de thé et de canne à sucre aux sommets, à la forêt tropicale, à la savane, aux falaises et au littoral. Le visiteur qui associait Maurice à la mer uniquement ne peut qu’être agréablement surpris… 
- C’est vrai, l’intérieur de l’île a beaucoup à offrir et l’UTRB est une occasion de découvrir bien d’autres facettes de notre île. Les participants à la course de 120 km par exemple passeront par plusieurs sommets qui offrent des vues imprenables sur une bonne partie de l’île, dont le sommet du Piton de la Petite Rivière Noire. Ils pourront aussi traverser des terrains de chasse rarement ouverts, ou encore traverser le parc de crocodiles de la Réserve des Mascareignes ! Nous avons aussi monté des offres avec notre partenaire Mautourco pour que les participants et leurs proches puissent avoir des tarifs spéciaux pour des excursions à travers l’île.
 
Ce changement de paradigme de destination plage à une destination orientée également vers l’intérieur, le vert et les hauteurs a-t-il été réussi selon vous ? Ou y a-t-il encore du travail à faire pour sortir des sentiers battus ? 
- L’île Maurice reste pour beaucoup une destination plage et cette image associée à la plage, au soleil et à la mer restera un atout indéniable, que nous devons exploiter, pour notre destination. Mais le tourisme « nature et montagne » apporte un complément séduisant et certainement porteur. Il est donc un ajout à l’offre traditionnelle et nous devons savoir l’exploiter au mieux. Nous avons d’ailleurs la chance d’être une île de dimensions relativement réduites, ce qui permet de profiter aussi bien de l’offre « plage » que de la proposition « verte » pendant un même séjour, même court. Il faut maintenant développer ce potentiel et cela demandera bien sûr du travail. Je suis confiant que nous y arriverons et l’UTRB tente d’y contribuer, à sa façon. 
 
L’histoire de l’UTRB a failli prendre une tournure dramatique toutefois dès ses premiers balbutiements en raison d’actes de sabotage sur le parcours. Le débalisage sciemment orchestré aurait pu occasionner des accidents. Comment avez-vous géré cet aspect négatif du premier ultra mauricien de plus de 100 km ?
- Dès que nous avons été mis au courant du débalisage en 2014, nous avons pris des mesures pour en modérer les effets et surtout pour sécuriser les coureurs. Hormis cela, Beachcomber n’a fait aucun commentaire au sujet du débalisage ! La polémique aurait été néfaste à la destination Maurice et aux autres évènements sportifs de notre pays, y compris d’autres trails connus.
 
Nous avons préféré consacrer toute notre énergie à des choses positives : faire de la course une réussite, une fête du trail pour nos visiteurs et les Mauriciens et communiquer sur les points positifs de l’événement. Nous avons été très heureux de la cascade d’excellents commentaires sur l’UTRB 2014 sur les réseaux sociaux, après la course, et nous avons profité de ces retours très positifs des participants, des accompagnateurs et des sponsors pour bâtir une édition 2015 qui s’annonce captivante.
 
Etes-vous confiant que cette fois l’aventure sera sans risques pour les coureurs ? La présence de jalonneurs assurera-t-elle une sécurité maximale ? 
- Déjà l’année dernière nous avons minimisé rapidement les risques. Le parcours avait été rebalisé en quelques heures et tous les coureurs sont arrivés au Shandrani, où était la ligne d’arrivée, avec le sourire aux lèvres. S’il y a eu envie de nuire, ça a échoué ! Cette année encore tout sera mis en place pour la sécurité des coureurs et la présence accrue de jalonneurs en fait partie.
 
En tout cas, la présence de coureurs de renommée internationale propulse Maurice dans la cour des grands. Freddy Thévenin, vainqueur de l’édition 2014 et 16e de l’Ultra-Trail World Tour 2014, Christophe Le Saux, 11e de l’Ultra-Trail World Tour 2014, Uxue Fraile-Azpeita, 5e de l’Ultra-Trail World Tour 2014, Alexandra Clain, 6e de la Diagonale des Fous 2014 sont des garanties de prestige en soi…
- Le plateau international, et même mauricien, sera encore plus relevé cette année. Cela nous démontre que l’UTRB semble ainsi commencer à réaliser, peu à peu, son objectif d’être une épreuve de référence et capable d’attirer l’attention internationale sur l’île Maurice et sur son offre touristique globale.
 
N’oublions pas que plusieurs trailers mauriciens de renom, et des trailers la région aussi, seront aussi au départ de l’UTRB. Ainsi, Jeni Smith participera au 120 km et Vishal Ittoo défendra son titre sur 42 km. Les grands champions mauriciens auront donc l’occasion de se frotter à de grosses pointures internationales, ce qui ne sera que bénéfique pour le sport mauricien et ne rendra qu’encore plus prestigieux leurs victoires ou leurs classements.
 
L’association avec Raidlight, marque française pionnière du trail qui développe des chaussures, vêtements, sac-à-dos et bâtons toujours plus légers, ajoute quelques galons de plus à une épreuve qui regorge d’atouts à tous les niveaux…
- Raidlight est un partenaire de choix pour l’UTRB. Cet équipementier français est à la pointe de la technologie et a une véritable empreinte internationale, qui a aidé à la visibilité de l’UTRB et à sa réussite sportive. Benoît Laval, son fondateur et directeur général, est aussi impliqué dans l’organisation même de l’épreuve mauricienne, car il a tracé les parcours. Nous saluons aussi tous nos partenaires mauriciens, experts du trail et sponsors, sans lesquels les courses de l’UTRB n’auraient pas lieu.
 
Rendez-vous est pris pour le 1er août à 2h du matin au Domaine de Saint-Aubin…
- Ce sera le départ de la course de 120 km, au milieu de la nuit et pour un véritable défi sportif et humain. Rendez-vous est donc pris pour le démarrage de deux jours de trail dans ce que ce sport a de plus captivant. L’équipe de l’UTRB sera présente pendant les deux jours, les 1er et 2 août, pour offrir aux participants une expérience que nous espérons extraordinaire pour tous.