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Michel de Spéville, président du groupe Food and Allied: Réussir et faire réussir
20 juillet 2015, 07:54
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Michel de Spéville, président du groupe Food and Allied: Réussir et faire réussir
Michel de Spéville, fondateur et président du groupe Food and Allied, vient de se voir décerner la médaille de Chevalier de la Légion d’honneur française. En un demi-siècle, ce brasseur d’affaires a eu pour principale motivation la réussite de ce qu’il entreprend et celle des autres. Portrait d’un patriote.
Cette médaille est la quatrième distinction que Michel de Spéville reçoit, après avoir été fait Commander of the British Empire, Docteur Honoris Causa en agro-industrie de l’université de Maurice et Chevalier de l’Ordre du Mérite de Madagascar. «Je suis honoré car c’est une très haute distinction française. La plus grande satisfaction cependant est qu’elle peut réconforter mes interlocuteurs, principalement français, qui peuvent se dire qu’ils ne se sont pas trompés et qu’ils n’ont pas eu affaire à un truand.»
Ses valeurs, qui lui ont été inculquées par ses parents, reposent sur la simplicité, le travail bien fait, le savoir, l’intégrité et la confiance. Neuvième des onze enfants de Spéville, il grandit dans la maison familiale La Carrière à Moka qui abrite aujourd’hui temporairement les bureaux du groupe.
Amoureux des bêtes, il vit au grand air, nourrissant des pigeons et élevant quelques poulets à l’exemple de son père, qui est avocat et Queen’s Counsel. En l’absence de poulaillers, il fait les volailles dormir sur les arbres et veille sur leur sommeil à la lueur d’une torche.
Son premier emploi est chez De Chazal Du Mée. Il gravit les échelons, tout en prenant des cours d’ACCA par correspondance auprès de la London School of Accounting. Bien qu’il soit nommé manager associé, il sait qu’il ne fera pas carrière dans la comptabilité car il veut «entreprendre, construire et pérenniser».
Il lance son propre élevage et importe en 1968 des poussins de souches parentales du Canada, achète un arpent de terre à Moka sur lequel il fait construire trois bâtiments, un petit bureau et un minuscule abattoir et démarre son élevage, tout en poursuivant son travail à DCDM. Il rêve de permettre à chaque famille de mettre la poule au pot plusieurs fois par semaine.
C’est ainsi qu’il jette les bases du groupe Food and Allied. À aucun moment, il n’est hanté par l’idée d’un échec car la conjonction «si» et le verbe «essayer» ne font pas partie de son vocabulaire.
De 400 poulets par semaine, la filière avicole s’agrandit à tel point qu’aujourd’hui, Avipro produit 30 000 poulets par jour et opère sur 25 fermes. Dès que cette filière se développe, Michel de Spéville fait aboutir ses autres idées et crée des sociétés afin de préserver la dimension humaine dans toutes ses entreprises. En 1969, il met sur pied une entité de Management et Développement afin que chaque unité à venir soit autonome. Et il fonde La Maison du Petit Aviculteur qui assiste des milliers d’éleveurs.
«SE RENDRE UTILE»
En 1972, c’est Maurifoods, producteur d’aliments surgelés qui voit le jour. L’année suivante, c’est Maurilait qui signe un contrat avec Yoplait. Maurifoods, qui était en avance sur son temps, ferme au bout de trois ans pour renaître sous le nom de New Maurifoods. Panagora Marketing est fondée en 1974. Si au départ, cette société démarre avec un van, deux employés et ne vend que du poulet, aujourd’hui, elle comprend 550 employés, tourne avec 4 500 clients et distribue annuellement 40 000 tonnes de produits, dont 25 marques.
Michel de Spéville multiplie les sociétés, tout en n’oubliant pas la dimension humaine. Livestock Feed est mise sur pied, puis le Centre de Promotion de la Petite Entreprise qui aide des centaines d’entrepreneurs en herbe à démarrer. Viennent ensuite KFC en 1983, LMLC, en 1987, ou encore Avitech, l’agence Circus, le transitaire Freight and Transit Co. Ltd et Agro Bulk. Une société qui lui tient à coeur parce qu’elle a permis à des petits entrepreneurs de réussir, est la franchise Chantefrais.
Le groupe Food and Allied est aussi dans les Business Services et depuis 1996, il a fait une entrée remarquée dans l’hôtellerie avec l’hôtel Labourdonnais puis Le Suffren, le rachat du Hennessy Park Hotel et la gestion de Port-Chambly. L’éducation formelle est aussi à l’agenda avec New Skills en interne et le rachat de l’Institut Charles Telfair l’an dernier. Sans compter les fondations mises sur pied pour venir en aide aux plus démunis.
Michel de Spéville a toujours cru en l’avenir du pays, qui passe par des jeunes formés. Voilà pourquoi en 1980, alors que le pays faisait face à d’énormes problèmes, il a fondé et présidé la Jeune chambre économique.
S’il a passé le témoin à son cadet Cédric, qui est directeur général du groupe, cet homme marié à Geneviève et père de trois enfants ne veut plus être dans l’opérationnel. «Cédric me consulte, oui mais le plus important est qu’il s’épanouisse librement et sereinement. Nous avons encore beaucoup de projets en hibernation où la pédagogie, mêlant savoir et plaisir, aura une place de choix. Cédric s’en chargera. Désormais, moi je travaille à me rendre inutile…»
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