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Rajaye Putanah, conseiller du village de Tyack: «Je suis inquiet pour la démocratie»

6 août 2015, 11:15

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Rajaye Putanah, conseiller du village de Tyack: «Je suis inquiet pour la démocratie»
C’est la déception mais surtout un sentiment de colère et d’inquiétude qui anime Rajaye Putanah, conseiller de district du village de Tyack. Il allègue avoir été «sanctionné» pour avoir contesté le président actuel. Pour appuyer ses propos, il soutient que son village n’a reçu aucun fonds du Local Development Projects pour mener à bien ses projets. Cela alors qu’une somme totale de Rs 12 millions aurait dû être répartie entre tous les villages. Mais, selon lui, la distribution aurait été faite de manière inégale.
 
Qu’est-ce qui vous turlupine en ce moment ?
C’est cette nouvelle qui est tombée : le village de Tyack n’a pas reçu un sou pour les projets de développement, tout comme celui de Saint-Aubin. Le conseiller de ce village m’avait soutenu quand j’ai challenge le président. Mon village sera pénalisé. J’ai osé m’élever en me basant sur un point de droit.
 
Mais qu’avez-vous fait au juste ?
J’ai soumis une motion le 3 juillet stipulant que le président ne commandait plus la majorité du conseil de district de Savanne. Je me suis basé sur plusieurs points : tout d’abord sur le fait qu’il n’a pas respecté l’accord passé avec le MSM, selon lequel il devait assumer la présidence pendant six mois seulement. Le deuxième point soulevé est que dans tout le district, la situation laisse à désirer : les rues ne sont pas asphaltées et la maintenance des infrastructures dans plusieurs villages ne se fait plus.
 
Qu’est-ce que le manque de financement implique pour votre village?
Tyack est un nouveau conseil de village, né de la scission avec Rivière-des-Anguilles. Le village manque  certaines infrastructures et il nous faut de l'argent pour faire aboutir les projets. C’est justement ces projets d’infrastructures qui ne pourront pas être entrepris et c'est tout le village en pâtira. D’autres villages, dont Saint-Aubin, n’ont rien reçu. Et pour ceux qui ont obtenu de l’argent, des sommes dérisoires ont été allouées à bon nombre d’entre eux.
 
Et qu’en est-il du district de Savanne?
Le district ne fonctionne plus comme il se doit. Prenez l’exemple du sport et de la culture. Nous avions fait des progrès dans ces domaines. Il y avait des tournois et des rendez-vous sportifs dans le district mais aussi des échanges culturels avec les îles de la région. Cependant, depuis quelque temps, on n’entend plus rien.
 
Mais ce qui m’inquiète le plus c’est le manque à gagner dont souffre le district, dû à une mauvaise gestion et à la lenteur administrative. Le marché de Rivière-des-Anguilles, qui a coûté Rs 64 millions, n’est toujours pas opérationnel. Il avait été inauguré en grande pompe en novembre 2014 mais il n’est pas encore opérationnel et les marchands envahissent toujours les rues. Le fait que ces marchands continuent à travailler illégalement dans les rues constitue un manque à gagner pour le district. On sera déficitaire de Rs 2 millions jusqu’à la fin de l’année. Pourtant rien que les frais d’opération payés par les marchands auraient généré des revenus d’environ Rs 1,5 million pour les caisses du district.
 
Tout avait déjà été fait pour l’ouverture sous l’ancien président, que s’est-il passé pour que le marché n’ait pas été mis en opération ? Il en est de même pour le projet d’acquisition d’un terrain pour la foire de Chemin-Grenier. C’était en bonne voie mais on n’entend plus rien.
 
Que pensez-vous de cette situation?
Je suis inquiet pour la démocratie et la gestion au sein du conseil de district de Savanne. Si on ne peut s’exprimer ou agir selon ce qui est prescrit par la Local Government Act de 2011 sans être sanctionné, c’est le principe même de la démocratie qui est menacé.
 
Que comptez-vous faire?
J’ai fait les choses selon les règles de la Local Government Act de 2011. Si ce que j’ai fait est interdit, cela ne se trouverait pas dans la loi. Je m’en remets donc aux instances supérieures du conseil de district pour que les conseillers puissent exercer ce pour quoi ils ont été élus sans parti pris ni de représailles.