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Secteur Manufacturier : AfricAsia relance l’assemblage de téléviseurs

30 août 2015, 12:44

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Secteur Manufacturier : AfricAsia relance l’assemblage de téléviseurs

Le textile ou la menuiserie, on connaît. Mais le segment que l’on connaît moins dans le secteur manufacturier local, c’est celui de l’électronique. Or, depuis quelques mois, une entreprise s’est lancée dans la fabrication et l’assemblage de téléviseurs. Installée au port franc, AfricAsia Electronics Manufacturing Ltd opère principalement pour le marché de l’exportation, plus précisément pour le marché sud-africain. Et à en croire le directeur Jonid Dowlut, les affaires marchent bien.

 

«L’entreprise a été enregistrée en 2014, mais la production n’a véritablement commencé qu’en avril 2015», note Jonid Dowlut. Il a passé de longues années aux États-Unis avant de revenir à Maurice il y a quatre ans. Avec une expérience professionnelle dans les secteurs automobile et électronique, mais aussi dans le management, il avait déjà un pied dans le secteur manufacturier. Et c’est en partenariat avec un ami en Afrique du Sud qu’il décide de lancer sa propre affaire l’année dernière.

 

Le marché de la fabrication et de l’assemblage de téléviseurs pour le marché africain, il l’a choisi parce qu’il offre de bonnes perspectives pour les années à venir. «Il faut savoir que dans certaines parties du continent, certains utilisent encore des téléviseurs à écran cathodique alors que d’autres régions n’ont toujours pas encore été raccordées à l’électricité», rappelle notre interlocuteur.

 

Ce qui pousse le directeur d’AfricAsia à se projeter plus loin dans l’avenir. «Le continent africain est en train de traverser les mêmes étapes de développement qu’a connues l’Europe il y a plusieurs décennies. Les conditions sont donc réunies pour que l’on puisse intervenir sur les différents marchés qu’offre le continent»  soutient-il.

 

Utiliser Maurice comme un tremplin vers l’Afrique

 

Son objectif est d’utiliser Maurice comme un tremplin vers l’Afrique. Sa participation à la foire Saitex en Afrique du Sud sous la bannière d’Enterprise Mauritius il y a un mois lui a donné raison. «Nous avons pu entrer en contact avec des clients potentiels au Mozambique. Notre objectif, c’est le marché de l’Afrique de l’Est.»

 

Qu’en est-il alors de ces entreprises qui opéraient dans le même créneau dans le passé, mais qui ont fini par fermer, à l’instar de Blytronics dans les années quatre-vingts ? Comment compte-t-il faire la différence cette fois-ci ? «Nous préférons miser sur l’exportation pour ses nombreuses opportunités, ce qui ne veut pas dire que nous écartons complètement le marché local», souligne t-il. À savoir que dans le passé, les entreprises visaient le marché local.

 

Commentant la qualité des produits fabriqués à Maurice, notre interlocuteur relève la bonne réputation dont jouit notre pays sur le continent noir. «Si l’on établit une comparaison avec le ‘Made in China’, il faut dire que le ‘Made in Mauritius’ jouit d’une très bonne perception en Afrique.» AfricAsia produit et monte des téléviseurs pour les marques Sansui ainsi que pour la marque allemande Blaupunkt, dont elle a la licence exclusive pour l’Afrique.

 

L’aménagement de son unité de production de 2 000 m2 au port franc a nécessité un investissement global de 1,5 million de dollars (Rs 53,7 millions). Certains produits sont par la suite vendus à de grandes surfaces très connues comme Walmart et Pick n Pay pour n’en citer que quelques-unes.

 

L’avantage pour Maurice, rappelle-t-il, c’est sa présence dans les différents blocs économiques africains, comme la SADC et le COMESA. «Si l’on parvient à produire selon les normes, on peut exporter sur ces marchés en duty free», avance-t-il à cet effet. Pour l’heure, l’entreprise produit en moyenne des conteneurs de 1 300 à 2 000 téléviseurs par semaine.

 

Seule ombre au tableau : le manque de main-d’œuvre qualifiée. Si son entreprise emploie à ce jour une trentaine de personnes, Jonid Dowlut explique avoir interviewé pas moins de 200 personnes afin de trouver ses trente employés. Or, pour parvenir à attaquer le marché africain, dit-il, il faut pouvoir faire du volume. Et pour ce faire, l’une des conditions sine qua non est d’avoir la main-d’œuvre nécessaire. «Nous comptons ouvrir une deuxième chaîne de production à la fin du mois et à terme, devrons recruter 100 personnes de plus, ce qui est un exercice difficile pour l’heure.»

 

Des employés ont été formés au sein de l’usine

 

Ce ne sont pas le travail et la formation qui manquent. Plusieurs employés ont été formés au sein de l’usine. Les postes à pourvoir concernent notamment les electronics assemblers ou encore les nontechnical jobs comme l’emballage à titre d’exemple. Mieux encore : Jonid voudrait recruter plus de femmes dans ce secteur qui reste très masculin. Pour l’heure, l’unité de production n’en compte qu’une.

 

«Il faudrait promouvoir les métiers du secteur manufacturier auprès des écoles secondaires, faire découvrir ce secteur qui a la capacité de devenir un grand pourvoyeur d’emplois. Cela aiderait aussi à faire taire les préjugés qui prévalent sur le fait de travailler dans les usines», soutient Jonid Dowlut. Il souligne que l’entreprise entend bien se lancer dans d’autres créneaux, notamment la fabrication de «household goods».