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Khalil Elahee, Associate Professor à l’UoM : «Le potentiel des énergies renouvelables pas pris en compte»

3 septembre 2015, 08:15

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Khalil Elahee, Associate Professor à l’UoM : «Le potentiel des énergies renouvelables pas pris en compte»
Que pensez-vous des recommandations faites par la Banque mondiale (BM) ?
Elles confirment l’essentiel de ce que disait la National Energy Commission (NEC) en 2013 déjà. C’est du temps perdu car on aurait dû mettre ces mesures en pratique depuis longtemps. Sur le long terme, je pense que la BM ne propose pas de mesures concrètes mais très justement nous demande de faire preuve de plus de rigueur dans l’élaboration de notre plan énergétique et, surtout, dans son application. Toutefois, je suis déçu car la BM ne prend pas en considération le potentiel des négawatts ou la maîtrise de la demande.
 
Pensez-vous que les mesures de la BM sont réalisables sur le long terme ?
Justement, la BM ne se prononce pas sur les technologies à être utilisées. Elle n’est pas en mesure de le faire car elle ne dispose pas de suffisamment d’éléments. Les projections faites par la BM pour le long terme sont fondées sur une approche topdown et celle-ci présente des lacunes. Une marge d’erreur de plus ou moins 75MW est présentée par rapport à la projection de 2022. Cependant, la BM demande que les énergies renouvelables soient prises en considération, contrairement au plan du CEB.
 
La BM a été critique vis-à-vis du CEB. Votre opinion ?
La BM a critiqué le CEB sur plusieurs points, notamment sur l’entretien des centrales, les prévisions ou encore sur le manque de consultations publiques. La NEC en a fait de même. Mais il faut comprendre que le CEB a souffert de trop d’ingérences politiques et a aussi fait face à une culture d’opacité. La modernisation du réseau reste un sujet crucial qui a été négligé alors qu’ailleurs, l’on se tourne vers le Smart Grid.
 
Que pourrait-on faire, outre les recommandations de la BM, pour une meilleure distribution d’énergie ?
La BM ne fait pas de la gestion de la demande une priorité. Elle se base plus sur ce qu’a fait le CEB. Mais il faut savoir qu’il y a un potentiel significatif d’efficacité énergétique et d’économie d’énergie. La BM aurait pu prendre en considération, par exemple, ce que l’Energy Efficiency Management Office est appelé à faire pour baisser la demande et soutenir cette instance. Il semble que le potentiel des énergies renouvelables, dont celui venant de l’océan, n’est pas pris en compte. Mais je pense que la BM devrait surtout se concentrer sur la question de black-out. Comme la NEC, la BM a conclu que ce risque n’existe pas mais il peut y avoir un déficit.