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Coopération aérienne régionale : l’Alliance Vanille prend son envol
14 septembre 2015, 14:23
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Coopération aérienne régionale : l’Alliance Vanille prend son envol
Air Austral, Air Mauritius, Air Seychelles, Air Madagascar et le ministère des Transports des Comores. Tous seront appelés le 22 septembre à signer l’accord officiel portant sur la création de l’Alliance Vanille des transporteurs aériens, un projet de la Commission de l’océan Indien (COI). La signature se fera au Palais présidentiel de Madagascar. Cette démarche marquera, dans la foulée, le début des opérations effectives de l’Alliance des transporteurs aériens de l’Indocéanie.
Pour Jean Claude de l’Estrac, le secrétaire général de la COI, cet accord témoigne de «l’engagement des États, au plus haut niveau, à cette initiative impulsée par la COI». À travers l’Alliance Vanille, les signataires, qui avaient déjà signé un Memorandum of Understanding en mai, s’engagent à défendre leurs intérêts communs et à accroître la connectivité inter-îles. Les objectifs principaux : augmenter les ventes, réaliser des économies, assurer l’attractivité des tarifs et enfin, développer tant le trafic régional qu’international.
Le secrétaire général de la COI tient, toutefois, à apporter des précisions quant à l’amalgame que font certains entre l’Association des Iles Vanilles et l’Alliance Vanille. La première est une association centrée exclusivement sur la promotion touristique des pays de l’ensemble de la région indocéanique. En ce qui concerne l’Alliance Vanille, il s’agit d’un partenariat entre quatre compagnies aériennes dans le but d’améliorer la connectivité dans la région avec, notamment, «des portes d’entrée multiples» sur les États-membres. Se basant sur une étude de KPMG, commanditée par la COI à ce sujet, Jean Claude de l’Estrac fait ressortir que les perspectives de développement sont énormes pour la région (voir encadré).
«UNE COMPAGNIE ‘LOW-COST’»
Pour la COI, l’Alliance Vanille pourrait mener à d’autres développements. Ce qui inclut la création d’une compagnie aérienne régionale, option déjà évoquée par la COI. À Maurice, le gouvernement a tenu plusieurs réunions à ce propos afin d’étudier les avantages qu’implique la création d’une telle société.
D’ailleurs, vendredi dernier, une réunion a été organisée sous l’égide du Prime Minister’s Office, en présence de conseillers en aviation, de représentants des ministères concernés ainsi que du secrétaire général de la COI. Le but : approfondir les discussions sur le sujet.
Lors de la Commission mixte Maurice-Réunion, Didier Robert, le président de la Région Réunion et principal actionnaire chez Air Austral, avait évoqué la possibilité de créer une «compagnie low-cost en concertation avec les compagnies régionales qui se regrouperaient pour encourager les déplacements. L’objectif : faire chuter les prix des billets d’avion Réunion-Maurice et vers les autres îles ainsi que vers les pays d’Afrique». C’est un peu dans cette veine qu’Air Mauritius (MK) se positionne pour créer une compagnie aérienne régionale.
Toutefois, celle-ci ne devrait être, dans un premier temps, qu’une filiale d’Air Mauritius. Selon Jean Claude de l’Estrac, bien que l’initiative ne vienne pas des États-membres de la COI, le projet de MK reste le bienvenu. «Si Air Mauritius veut aujourd’hui prendre le leadership du projet, il n’y a pas de contradiction, tant que les autres compagnies aériennes de la région sont parties prenantes de l’opération», souligne-t-il. Avis partagé par Didier Robert. Ce dernier avait, en effet, insisté pour que la compagnie aérienne régionale soit lancée sous l’Alliance Vanille.
FAIRE DE L’INDOCÉANIE UN «CORRIDOR» ENTRE L’ASIE ET L’AFRIQUE
Selon une étude de KPMG intitulée «Indian Ocean Aviation – The Way Forward», commanditée par la COI en juillet 2014, le marché asiatique représente une véritable manne. Toutefois, précise l’étude, celui-ci reste, pour l’heure, sous-exploité par les pays de l’Indocéanie. Jean Claude de l’Estrac souligne qu’une compagnie aérienne régionale pourrait aider à attirer ce marché touristique en forte croissance. «L’idée est de créer les conditions idéales pour que ces touristes voyagent dans les îles de la région avant de se rendre en Afrique», explique-t-il. Avant d’ajouter que la finalité c’est de faire de l’Indocéanie, «une destination globale avec de multiples portes d’entrée» ou un «corridor entre l’Asie et l’Afrique». Le rapport de KPMG indique que l’industrie de l’aviation et du tourisme contribue à 27,2 % du Produit intérieur brut (PIB) global des pays de la région ainsi qu’à hauteur de 24,6 % de l’emploi dans la région. Cependant, le rapport fait également état du coût élevé des taxes aéroportuaires, qui constituent 35 % à 51 % du prix des billets d’avion. Autre constat que dresse le rapport : un marché fragmenté. KPMG préconise ainsi la création d’un seul marché aérien régional. Il suggère aussi une coopération entre les compagnies aériennes de la région de même que la création d’une compagnie d’aviation régionale. L’objectif étant, à terme, de faciliter la croissance des économies de la région à travers une connectivité bien structurée.
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