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Lalini Veerassamy: «Le Canada compte pas moins de 30 000 Mauriciens»

26 septembre 2015, 12:10

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Lalini Veerassamy: «Le Canada compte pas moins de 30 000 Mauriciens»

Entre les changements apportés au système d’entrée au Canada et les escrocs à chaque coin de rue, Lalini Veerassamy, ancienne chargée de bureau à l’Organisation internationale des migrations (Maurice) et directrice de RAC (Mauritius) Consultancy Services, se livre sur les pièges à éviter pour ceux qui veulent accéder à l’eldorado canadien.

 

Une migrante qui rentre au bercail pour proposer des services aux Mauriciens désirant émigrer au Canada. Vous êtes dans votre élément…

Cela m’a paru tout à fait naturel lorsque Yuliya Balina, une consultante canadienne accréditée en immigration, m’a contactée pour être sa représentante à Maurice. Avec l’expérience acquise ces dernières années dans le domaine de la migration de travail et ayant passé autant d’années au Canada, je suis confiante que nous allons pouvoir continuer à aider ces nombreux Mauriciens qui cherchent à découvrir d’autres opportunités en Amérique du Nord. 

 

Le moment n’est-il pas mal choisi vu que le Canada est en pleine campagne électorale ?

Le Canada vivra ses élections le 19 octobre. La question de l’immigration est bien entendu sujette à des débats politiques surtout avec la crise migratoire que vit l’Europe, avec le nombre de Syriens, d’Iraquiens et d’Érythréens fuyant des contextes très difficiles dans leurs pays respectifs. Même si on verra des changements dans la politique migratoire canadienne, l’immigration demeure un pilier important de l’économie canadienne. Ces changements viseront à améliorer un système pour répondre aux besoins socio-économiques du pays et de manière différente en fonction des besoins de chaque province canadienne. 

 

 Quels sont les principaux changements apportés au système d’entrée au Canada ?

Le nouveau système d’Entrée Express introduit en janvier 2015 vise à accélérer le processus de sélection des travailleurs qualifiés. Les candidatures sont classées en fonction des intérêts des employeurs canadiens alors qu’auparavant, la sélection était fondée sur un modèle de capital humain axé sur l’offre du travail. Calqué sur les modèles australien et néo-zélandais, ce nouveau système permet à un étranger remplissant le nombre de points requis de présenter une demande de résidence permanente dans un délai de six mois. Il permet d’avoir accès à des offres d’emplois sur une Job Bank, chose qui n’existait pas dans l’ancien système où il fallait chercher un emploi une fois sur place et faire face aux défis d’équivalences de diplômes. L’Entrée Express vous impose de faire une demande d’équivalence de diplômes avant d’aller vers l’enregistrement sur le système.  

 

 En quoi ce que vous proposez aux Mauriciens est-il différent de la panoplie de services existante ?

Nous opérons depuis des années dans le domaine du recrutement des travailleurs étrangers avec une accréditation du Conseil de réglementations des consultants en immigration du Canada. Même s’il est clair que toute personne peut faire sa demande seule, un représentant accrédité peut vous aider à optimiser vos chances. Même s’il a la vocation d’être plus rapide, le nouveau système d’Entrée Express a mis en place une série de critères stricts d’éligibilité et il est important qu’une bonne évaluation individuelle soit effectuée et que les documents soient bien remplis pour s’assurer d’être présélectionné. Par exemple, une bonne identification de votre classification nationale des professions est cruciale. 

 

Il s’agit surtout d’un secteur d’activités qui bouillonne d’arnaques, à voir les cas rapportés dans la presse…

Absolument. Je me rappelle avoir reçu beaucoup de Mauriciens lorsque je gérais le bureau de l’Organisation internationale des migrations ici. Des gens qui avaient vécu toute sorte de déboires tels que les frais payés à des agents sans retour de services adéquats, documents et passeports perdus.

 

Quels sont les pièges à éviter ?

Le Canada a mis en place un système d’accréditation pour les Canadiens souhaitant offrir un service de consultant en immigration à tout étranger. Il faut donc s’assurer en premier lieu que toute personne offrant des services pour le Canada soit autorisée par l’organisme de réglementation national. Ces personnes ont suivi une formation accréditée et ont dû remplir des exigences élevées d’accès à la pratique et doivent également respecter un code d’éthique professionnelle. 

 

Quelle est la bonne marche à suivre pour espérer voir sa demande être considérée ?

Il faut comprendre le nouveau système d’Entrée Express et s’assurer qu’on ne s’investit pas dans un processus auquel l’on n’est pas éligible. C’est pourquoi nous avons mis en place des consultations individualisées avant d’aller vers l’enregistrement sur le système. Le plus important est de s’assurer que l’on réponde aux nouveaux critères tels que le parcours académique, l’expérience professionnelle, le niveau de langue française et anglaise et les équivalences de diplômes.  

 

À quoi doivent s’attendre les Mauriciens une fois au Canada ? 

Une période d’adaptation est inévitable comme dans tout nouveau contexte, surtout lorsque vous arrivez en hiver. Le plus important est que tout nouvel arrivant doit avoir l’assurance d’obtenir un travail. L’identification de la région de destination est aussi importante. Beaucoup de gens optent pour l’Ontario et le Québec mais il existe plusieurs autres possibilités aujourd’hui et la demande de travail est plus importante pour les étrangers. Je pense notamment aux provinces de l’Ouest.

 

 Le Canada compte combien de Mauriciens ?

Statistiques Canada comptait officiellement 1 203 résidents permanents en 2013 et 419 en 2014. De plus, 685 étudiants auraient étudié au Canada en 2014. À mon avis, il faut compter pas moins de 30 000 personnes d’origine mauricienne au Canada. Compter les membres de la deuxième génération s’avère plus difficile car ceux-ci n’ont pas toujours la double nationalité et sont donc comptabilisés comme Canadiens.