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Ilot Gabriel : la renaissance d’un sanctuaire

2 octobre 2015, 15:16

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Ilot Gabriel : la renaissance d’un sanctuaire
Depuis que le site a été repris à la compagnie Blue Ocean, il a été nettoyé et des centaines de kilos de déchets devront être acheminés vers Maurice. Le but du ministère de l’Agroindustrie est d’en faire un havre de l’écotourisme.
 
IL faudra plusieurs mois, voire plusieurs années, avant de restaurer l’îlot Gabriel. Cette réserve naturelle ouverte d’une superficie de 42 hectares a, selon le ministre de l’Agroindustrie Mahen Seeruttun, subi de nombreuses dégradations depuis qu’elle a été louée à bail à la compagnie Blue Ocean Co Ltd. Maintenant que ce bail a été résilié et que le gouvernement a repris possession de l’îlot, des travaux ont été enclenchés pour que ce site retrouve sa splendeur naturelle. Et devienne un havre de l’écotourisme.
 
C’est en tout cas l’objectif du ministre, qui a visité le site hier. Ainsi, l’îlot Gabriel devrait devenir un lieu totalement protégé. Des mesures seront prises pour s’assurer que les futurs visiteurs n’introduiront aucune espèce végétale ou animale invasive, et qu’ils ne laisseront sur place aucun déchet. «Nous allons voir comment se comportent les visiteurs et peut-être ouvrir d’autres sites à l’écotourisme», laisse entendre Mahen Seeruttun.

RECENSEMENT DES ESPÈCES

La première phase de la restauration est déjà achevée. Il s’agissait de nettoyer l’îlot et de le débarrasser des déchets qui s’y étaient accumulés et des infrastructures installées par Blue Ocean. Les employés du service des bois et forêts et du National Park and Conservation Service (NPCS) se sont lancés à la chasse aux ordures et en ont amassé des centaines de kilos, qu’ils acheminent petit à petit vers Maurice. Des déchets qui proviennent aussi des bateaux de plaisance. Ce faisant, ces infirmiers au chevet de l’îlot Gabriel traquent aussi les espèces invasives.
 
Actuellement, la restauration est dans sa deuxième phase : le recensement des espèces animales et le repeuplement des plantes endémiques, comme le baume de l’île Plate – qui, comme son nom ne l’indique pas, se trouve en majorité sur l’îlot Gabriel – et le vacoa bleu.
 
Quant aux animaux, les officiers s’intéressent aux oiseaux marins et aux trois espèces de reptiles présentes, dont le orange-tailed skink qui a été importé de l’île Plate, où il était menacé par les musaraignes. Environ 500 reptiles ont été dénombrés pour le moment.
 
«Les officiers du NPCS et le service des bois et forêts ont placé des panneaux pour conscientiser les touristes», a déclaré Vishnu Tezoo, Forest Conservator au ministère.
 
Le bail alloué à Blue Ocean avait expiré en 2014, a expliqué Mahen Seeruttun. Puis, «le contrat a été étendu jusqu’en 2035 mais nous avons découvert que certaines clauses importantes n’étaient pas respectées». Le ministère a donc donné trois mois à la compagnie pour qu’elle se conforme aux conditions énoncées. «Finalement, elle ne l’a pas fait et nous avons pris possession de l’île en résiliant le contrat en juin.»