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Elle ne peut payer sa dot: une Indienne se retrouve à la rue
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Elle ne peut payer sa dot: une Indienne se retrouve à la rue
Il lui aurait promis «le paradis» à Maurice. Mais cette Indienne, originaire de Surat, a vite déchanté six mois après son mariage. Dans une déposition consignée au poste de Rivière-du-Rempart le 20 septembre, elle accuse sa belle-famille de l’avoir torturée physiquement et psychologiquement. Pour cause : elle lui réclame une dot de Rs 300 000, soutient Sajeda Rojah, âgée de 36 ans. Elle a trouvé refuge chez son beau-frère à Camp-de-Masque-Pavé.
C’est le 4 janvier 2014 que la trentenaire s’est liée civilement à Maurice à Azaad Rojah, 48 ans. Cela, après avoir contracté le nikah en Inde, explique-t-elle dans sa déposition. C’est un imam qui aurait joué les entremetteurs, soutient l’Indienne. Il lui aurait dit que son futur époux possédait un bungalow et qu’il était issu d’une famille aisée.
Toutefois, à peine quelques jours après son arrivée à Maurice, son mari lui aurait réclamé une dot de Rs 300 000. Aurait alors commencé le harcèlement, dit Sajeda Rojah. «J’ai été torturée et traitée comme une esclave chez mon mari à Plaine-des-Roches. Il m’a forcée à travailler dans une usine du matin au soir pour rapporter de l’argent à sa famille», raconte-t-elle. Elle avance que même si c’est elle qui faisait la cuisine pour sa belle-famille, on la privait de nourriture. On lui aurait aussi interdit de parler aux gens.
Au bout de six mois d’un mariage qui n’aurait pas été consommé, selon Sajeda Rojah, son mari serait revenu à la charge. Il lui aurait demandé de se rendre dans son pays natal pour rapporter la dot. Le 7 juillet 2014, elle aurait effectué le voyage en Inde dans ce but.
«Mon père, qui est dactylographe, n’a pu me donner une telle somme. Ma mère est femme au foyer. Je suis rentrée bredouille à Maurice après quelques semaines car ma famille n’avait pas les moyens de payer la dot», indique l’Indienne. Une fois rentrée, Sajeda Rojah aurait été contrainte de dormir à même le sol dans la chambre de son beau-père.
Le mari se défend
Le 20 septembre, c’est le point de non-retour pour la trentenaire. Elle allègue avoir été expulsée de chez elle sans passeport ni billet d’avion pour regagner l’Inde. «Ils ont même volé mes bijoux. J’ai dû mendier pour payer les frais de bus pour me rendre chez mon beau-frère à Camp-de-Masque Pavé.»
Sans un sou en poche, l’Indienne rompt le silence en portant plainte à la police. Mis au courant des faits qui lui sont reprochés, Azaad Rojah, chômeur pour des raisons de santé, livre un récit différent. «C’est tout à fait faux ce qu’elle a rapporté à la police», s’offusque-t-il.
Le quadragénaire soutient que c’est son épouse qui a déserté le toit familial sans fournir d’explication. Il aurait même signalé sa disparition à la police. Il ajoute qu’il a rompu le mariage religieux.
La famille Rojah est, quant à elle, révoltée par les accusations faites par Sajeda Rojah. Elle affirme que c’est l’Indienne qui leur réclame une dot de Rs 100 000 pour pouvoir rentrer chez elle. «C’est une femme ingrate. Nous l’avons tirée de la misère en Inde et aujourd’hui elle ose faire des accusations non fondées contre nous», s’insurge Parveen Rojah, la belle-sœur. Elle affirme que c’est la famille Rojah qui a financé le mariage, y compris les bijoux.
Pour ce qui est du voyage en Inde, selon Parveen Rojah, sa belle-sœur l’a effectué «pour des démarches légales en vue d’obtenir son permis résidentiel». La police a initié une enquête afin de démêler le vrai du faux.
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