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Facettes cachées de… Shirin Aumeeruddy-Cziffra: une femme d’honneur

8 novembre 2015, 10:55

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Facettes cachées de… Shirin Aumeeruddy-Cziffra: une femme d’honneur

Après avoir été très active en politique pendant une vingtaine d’années, Shirin Aumeeruddy-Cziffra, présidente du Public Bodies Appeal Tribunal, qui recevra cette semaine l’insigne de la Légion d’honneur française des mains  de l’ambassadeur Laurent Garnier, savoure la vie, notamment en chantant.

 

Vous avez été députée, ministre de la Justice, des droits de la femme et de la famille, «Ombudsperson for Children» et là, vous présidez le «Public Bodies Appeal Tribunal». Que signifie pour vous cet insigne de la Légion d’honneur française ?

On m’a dit que c’était pour «récompenser les services éminents rendus par mon activité professionnelle ou associative». Je pense que c’est autant pour mon engagement civique en matière de droits humains, en particulier en faveur des femmes et des enfants, que pour ma carrière juridique, dont l’objectif premier a toujours été de rechercher plus de justice et d’égalité.

 

Lorsque vous regardez le niveau de la politique aujourd’hui, ne vous dites-vous pas qu’il est temps pour vous de revenir dans l’arène ?

Non, j’ai déjà donné. Vingt ans en politique, des années ’70 à ’90, c’était fabuleux. Mais il faut laisser la place à d’autres, et en particulier à de jeunes femmes qui peuvent s’engager dans un esprit de service et non avec une quelconque envie de pouvoir et de tout ce que cela comporte de négatif. Je veux bien être un mentor, mais la politique partisane ne m’attire plus. Je suis quand même toujours dans la vie publique, persuadée que de nos jours, on peut peser sur le cours des choses sans nécessairement être politicien.

 

Que faites-vous durant votre temps libre ?

J’échange avec les membres de ma famille, surtout Claude, mon époux, qui est une petite encyclopédie à lui tout seul. Mes enfants, aujourd’hui adultes, me parlent, bousculent mes idées et me taquinent. Ma petite fille Paloma, qui est âgée de deux ans et demi, me fait des coucous par Skype. Je lui apprends à chanter La Métisse de Zulu, chanteur que j’aime beaucoup et à danser le séga. Je regarde aussi la télévision.

 

Et pendant vos week-ends ?

Du shopping, des promenades au bord de la mer, des soirées entre amis.

 

Cuisinez-vous ?

Oui un peu plus maintenant et souvent avec Claude. Mais je ne tiens pas à y passer trop de temps, même si j’ai fait «cookery» jusqu’à la Form V et que j’aimais ça.

 

Gourmande ou gourmet ?

Les deux mais malheureusement, j’ai des restrictions alimentaires à cause du diabète.

 

Un péché mignon ?

J’adore le chocolat noir, sans sucre bien sûr.

 

Pratiquez-vous du sport ?

Je devrais mais c’est mon point faible. 

 

Quels livres lisez-vous actuellement ?

Je lis un livre de Jean Echenoz qui m’a été offert pour mon anniversaire récemment et qui s’intitule Cherokee.

 

Votre émission de radio préférée ?

Je n’ai pas de préférence, mais à l’époque où mon mari faisait Le mot du jour sur Radio One et que cette chronique était reprise dans l’express, ça me faisait chaud au cœur.

 

Votre émission de télé préférée ?

Pour les jeux, j’aime beaucoup Questions pour un Champion, animé par Julien Lepers sur France 3, et N’oubliez pas les paroles et Taratata avec Nagui sur  France 2. Sinon, j’aime bien les films policiers, surtout quand il y a des avocats comme dans New York District ou New York unité spéciale et en particulier quand il y a des points de droit et des enquêtes liées à la violence contre les enfants. J’avoue que je reste un peu dans mon domaine de recherche. Sinon, je cherche de bons films et j’aurais du mal à les énumérer. Pour rire, j’adore Gad Elmaleh.

 

Quelle musique écoutez-vous ?

Tout sauf la techno, car pour moi la musique doit adoucir les mœurs. Quand mes enfants étaient petits, je leur proposais les Danses hongroises de Brahms, qui avaient le don de les calmer. Selon mon humeur, j’écoute du classique, du jazz, du blues, des chansons de Brassens, de Brel, de Maxime le Forestier, de Cabrel ou de Nilda Fernandez ou alors des Beatles, de Leonard Cohen, de Barbara Streisand. Mais j’aime aussi beaucoup Mario Ramsamy et Eric Triton.

 

Vous chantez toujours ?

Plus que jamais. J’ai retrouvé un ami guitariste qui m’accompagnait quand on était à Londres dans les années ’70. On chantait dans notre maison d’étudiants, qui était aussi un club pour jeunes. Maintenant que cet ami est rentré à Maurice, on a repris le fil et rien n’a changé, sinon qu’on doit adapter notre répertoire. Récemment, j’ai essayé la version anglaise de Dans le port d’Amsterdam de David Bowie. Très bonne traduction qui rend parfaitement l’esprit de Jacques Brel.

 

Le bonheur pour vous, c’est...

C’est exactement ça, le «bœuf». J’arrive à faire chanter des amis timides, qui croient qu’ils n’ont pas de voix. Mais très vite, on est entraîné et on oublie les soucis, les choses négatives, le  malheur autour de nous, et dans le monde. La béatitude, très peu pour moi. Mon idée du bonheur, c’est le partage avec les autres.

 

Qu’auriez-vous voulu accomplir avant de quitter ce monde ?

Il y a encore tant à faire en matière de justice et de droits humains qu’on ne peut qu’espérer contribuer un peu plus au progrès dans ces domaines. J’ai la chance de pouvoir encore conseiller ceux qui me sollicitent à Maurice comme à l’étranger. J’espère avoir ne serait-ce qu’une petite influence, pour aider à réaliser quelques avancées significatives.