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Dawood Rawat : comment «l’Etat a orchestré la chute du groupe BAI»
12 novembre 2015, 08:30
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Dawood Rawat : comment «l’Etat a orchestré la chute du groupe BAI»
Rs 35 milliards. C’est ce que réclame Dawood Rawat à l’Etat après que celui-ci ait «orchestré la chute du groupe BAI», écrit-il dans une plainte en réclamation adressée à l’Attorney General.
Cinq mois après avoir déclaré litige à l’Etat mauricien, Dawood Rawat passe à l’action. Il a envoyé une plainte en réclamation de dommages et intérêts à l'Attorney General, le 9 novembre. C’est par le biais de l’arbitrage privé qu’il réclame 1 milliards de dollars, soit Rs 35 milliards à l’Etat.
Dans sa réclamation de 57 pages, l’ancien patron du groupe BAI raconte ce qui a mené à la fin de son empire. Il évoque notamment le retrait massif d’argent de la Bramer Bank. Dans sa plainte, il soutient qu’il y a eu des retraits prématurés des fonds et des placements par l’Etat mauricien. Selon Dawood Rawat, c’est cela qui a provoqué la crise de liquidités. «Tout cela a été orchestré», allègue-t-il.
Il met en avant des relevés effectués par la Banque de Maurice entre le 22 janvier et le 20 février pour étayer ses dires. Ce sont des membres même du gouvernement qui ont effectué ces retraits importants, affirme l’ex- patron de la BAI. L’on parle notamment des retraits d’une somme allant de Rs 741 000 à Rs 6 million, retraits effectués entre le 9 janvier et le 18 février.
Ainsi, pour Dawood Rawat, le gouvernement fraîchement élu, il y a onze mois, a sciemment pris des mesures pour «mettre fin au groupe en s’appropriant ses avoirs et ses compagnies».
«Des pressions pour céder mes parts dans Seaton Investment à l’Etat»
L’ex-patron du groupe BAI soutient également avoir subi des pressions venant du gouvernement pour céder les parts de Seaton Investment dans le groupe BAI pour Re 1. Selon lui, la police et des ministres du gouvernement ont mis des scellés sur les compagnies. Sans compter que ses proches, ses cadres et certains employés étaient sous la menace d’une arrestation.
Dans le cadre de ce «deal» : deux conditions avaient été imposées : céder le groupe BAI et donner des informations sur les fonds allégués, transférés sur le compte de Navin Ramgoolam pour sa campagne électorale de décembre 2010. L’ancien patron de la BAI souligne qu’il a dû signer le « Deed of Undertaking », soit un engagement formel de céder sa compagnie le 2 avril 2015. Selon lui, cette action l’a privé de son droit et aussi, sans prendre en compte les circonstances négatives, avec le groupe BAI placé sous administration judiciaire.
L’ancien nº 1 de la BAI accuse ainsi le gouvernement d’avoir provoqué la chute du groupe ces derniers six mois. Il s’interroge également sur la révocation de la licence d’opération de la BAI.
Revenant sur cet épisode, il explique que la Banque de Maurice l’avait sommé le 2 avril de trouver 3, 5 milliards de roupies avant la fin du mois. Entre-temps, la Banque de Maurice allait injecter de l’argent pour la crise de liquidités. Mais la licence a été révoquée le même jour que le «Special accommodation» a été octroyée, soutient Dawood Rawat.
Pour ce dernier, la révocation de la licence par la Banque de Maurice - et de placer le groupe BAI sous administration judiciaire - est illégale. Tout comme le fait que l’Insurance Act a été amendée spécialement pour la création d’une fonction : celle de Special Administrators pour s’occuper de toutes ses compagnies.
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