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Grégory de Clerck: «Depuis 2008, c’est la première fois que le taux d’occupation dépassera les 65%»
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Grégory de Clerck: «Depuis 2008, c’est la première fois que le taux d’occupation dépassera les 65%»
Les hôtels goûtent enfin à de meilleures recettes… C’est ce que confie Grégory de Clerck, le président de l’AHRIM. Ce dernier affirme qu’en tant que destination touristique, Maurice est redevenue attractive aux yeux des lignes aériennes.
Sur quelle note les membres de l’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice (AHRIM) clôtureront-ils l’année 2015 ?
Sur une note très positive et résolument optimiste pour l’avenir. L’année a été meilleure que nos différentes prévisions, que ce soit celles des autorités ou celles des opérateurs. En tant que destination touristique, nous sommes redevenus attractive aux yeux des lignes aériennes et plus compétitive que certains de nos concurrents directs.
Quels sont les facteurs qui y ont contribué ?
La baisse du prix du baril de pétrole, la compétitivité de l’euro face au dollar qui rend notre destination moins chère et les tensions géopolitiques qui affectent de grandes destinations touristiques. Notre politique nationale de tourisme qui, en 2015, aura aussi été plus forte, plus affirmée et plus orientée vers du concret dans les résultats.
S’attaquer à la basse saison, reconnaître les efforts à faire sur le prix du billet d’avion ainsi que la disponibilité de sièges d’avion, relancer le produit et ses différentes offres touristiques, remettre la culture et l’authenticité au centre de la destination, rééquilibrer notre offre en fonction de la demande qui évolue, nous avons été présents, sous le leadership du Premier ministre adjoint et ministre du Tourisme, pour apporter des réponses à nos problématiques internes à la destination. Nous restons optimistes pour la suite.
Quel a été l’impact de la croissance dans les arrivées touristiques sur le taux de fréquentation des hôtels ?
Très positif également. Il faut savoir que la dernière fois où le taux d’occupation des chambres d’hôtel a été supérieur à 65 % remonte à 2008. Sept ans après, nous pouvons enfin passer à autre chose, à 73 % au moins, je l’espère en tout cas. À ce taux, la majorité des hôtels goûtent enfin à de meilleures recettes. Mieux encore, nos nouveaux touristes optent davantage pour l’hébergement hôtelier. Ce qui vient en quelque sorte renforcer l’hôtellerie au premier plan de la vitrine de la destination. Ce qui est une bonne chose dans la pratique pour l’ensemble de l’industrie, y compris pour les opérateurs non hôteliers.
En parallèle, la révision salariale de 7 à 20 % et des conditions de travail des employés du secteur pèse-t-elle lourd dans la balance ?
Il y a eu une mauvaise interprétation des récentes annonces concernant le Remuneration Order. Cette révision en fait date de 2014 et a été bien mise en oeuvre depuis fin 2014 par la grosse majorité des membres de l’AHRIM, qui représentent environ 85 % des opérateurs hôteliers du pays. Dans le même ordre d’idées, la semaine de 45 heures était déjà effective depuis cette même date. Or, notre procès en cour est centré entre autres sur la date de mise en oeuvre de la semaine de 45 heures. L’intervention du ministère du Travail vient apporter une réponse à notre affaire mais, en même temps, vient réaffirmer la mise en oeuvre obligatoire à partir du 8 novembre 2014.
Les prestations hôtelières sont-elles aujourd’hui pleinement adaptées pour répondre aux besoins des nouveaux marchés tels que la Chine et l’Inde ?
Oui, nous sommes très satisfaits à ce niveau. Il y aura toujours d’améliorations possibles mais les opérateurs qui se sont engagés dans cette voie d’adaptation réussissent dans leurs différentes initiatives. Dans les différentes prestations au sein d’un hôtel, le client indien ou chinois est traité selon un même cahier des charges clientèle, avec tous ses aménagements et suppléments si nécessaire. Je pense que nous avons franchi une étape malgré certaines critiques.
Combien de nouveaux hôtels ont ouvert leurs portes cette année et combien d’autres sont in the pipeline ?
Il n’y a pas eu de nouvel entrant dans le parc hôtelier en 2015. D’autres hébergements non hôteliers ont ouvert mais je crois que le nombre n’est pas très significatif. Cet état de choses nous satisfait car il contribue à un rééquilibrage entre l’offre et la demande. Il y a eu cependant de nombreux hôtels, plus de dix, qui se sont rénovés, et certains ont rouvert sous de nouvelles identités et marques. Je ne vais pas commenter les projets annoncés régulièrement dans la presse et, en se fiant uniquement sur le pipeline officiel au ministère du Tourisme, je n’y vois que deux projets susceptibles de se concrétiser en 2017.
Quelle sera la priorité de l’AHRIM en 2016, sachant que le ministre du Tourisme s’attelle déjà à préparer la prochaine basse saison ?
Oui, la basse saison, bien illustrée, par exemple, par le mois de juin, qui accueille deux fois moins de touristes qu’en décembre, va être mieux appréhendée en 2016. La réflexion collective a déjà commencé avec le directeur de la Mauritius Tourism Promotion Authority et le ministère du Tourisme, entre autres. Nous sommes certains de pouvoir dégager des actions plus fortes et plus efficaces encore, en combinant l’aérien, les événements et les incitations aux voyageurs. L’AHRIM en interne aura pour priorité l’augmentation et l’enrichissement des compétences de l’industrie. Nous matérialiserons autant d’initiatives que nous le pourrons sur la mise en adéquation des produits de nos formations avec les besoins de l’industrie, sur la valorisation de nos ressources existantes et sur la caractérisation internationale de nos collaborateurs – mauriciens et étrangers compris.
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