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Marie-Lourdes Marcel, le rythme dans la peau
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Marie-Lourdes Marcel, le rythme dans la peau
Depuis toujours, le contact avec les autres, l’échange et le partage ont été au centre de sa vie. Si bien que ces caractéristiques ont orienté sa carrière. Marie-Lourdes Marcel, surnommée Laura, mauricienne de 48 ans, est une artiste accomplie en France. D’une part, elle anime une émission radiophonique en ligne pour faire découvrir les musiques des îles. Et d’autre part, elle n’hésite pas à se déhancher sur des airs de séga pour mettre de l’ambiance aux fêtes parisiennes. Un quotidien façonné par une enfance bercée par le rythme familial.
«Dans la famille, on aimait bien se réunir en musique, chanter et danser. Mes parents jouaient de l’harmonica et du benjo. Quant à mes frères, ils faisaient vibrer la batterie et la guitare. Ces derniers sont d’ailleurs devenus des musiciens professionnels. Et finalement, ma sœur et moi, on chantait et on dansait le séga», raconte la mauricienne. C’est son papa l’a encouragé dans cette voie. Et aujourd’hui, elle n’a pas lâché la cadence.
Après ses études jusqu’à la forme V au collège Eden, Marie-Lourdes Marcel commence à travailler. Elle est successivement vendeuse et responsable du magasin Flamingo à Rose-Hill et au Quilter’s Shop à la Maison Eureka de 1986 à 1989. Parallèlement, elle donne des cours de soutien aux enfants de son quartier avec une association bénévole. À 19 ans, elle prend part aux élections villageoises. Son équipe est victorieuse et lui permet de travailler pour la région pendant quelques années. En 1989, elle se marie. Puis, un an plus tard, elle quitte Maurice pour vivre en France.
Rythme de vie à Paris
«Au départ, c’était dur de s’adapter. J’étais un peu perdue. Ce n’est pas le même rythme de vie à Paris. Dans l’immeuble, c’était chacun pour soi. On ne connaît pas vraiment ses voisins. Mais heureusement, je n’étais pas seule», confie-t-elle. Le froid hivernal nécessite également une adaptation, surtout vestimentaire. Marie-Lourdes Marcel se familiarise graduellement à son environnement. Elle habite désormais dans la région du Maine et Loire, à l’ouest de la France. Selon elle, il s’agit d’une belle ville aussi connue comme ‘La Douceur Angevine’. Très humide mais tout aussi agréable, elle regorge de châteaux, de vignobles, d’espaces verts, de parcs, de jardins divers et de maisons dotées de toit en ardoise.
Sur le plan professionnel, la mauricienne ne peine pas à trouver du travail. « Quand on veut travailler, il n’y a pas de sot métier. On en trouve», déclare-t-elle. Elle prend de l’emploi comme assistante à la maternelle et se charge de la garde d’enfants. Rentrant à Maurice en 1996, elle occupe le poste de responsable de crèche chez Sweet Nest au Bocage où elle encadre les enfants en difficulté. «J’étais contente d’apporter du bonheur à ces enfants. Parfois, il fallait aller les chercher à leur domicile en taxi, appeler le médecin et même faire à manger pour certains. Par amour pour les autres, je ne comptais pas mes heures de travail », explique notre interlocutrice. Deux ans plus tard, la mauricienne repart en France.
Maman de deux enfants, Aurélie, et Baptiste, âgés de 19 et 13 ans respectivement aujourd’hui, elle change ensuite de cap professionnel. Elle décroche un contrat à France Télécom avec une formation interne comme agent technique. Suivant cette expérience, elle est recrutée par Stream International, un prestataire de services, pour occuper le poste de technicienne de support informatique. Marie-Lourdes Marcel exerce cette profession depuis 7 ans. Celle-ci consiste à gérer des pannes techniques des réseaux téléphoniques au sein des aéroports de Paris. Sa passion pour le contact avec les autres constitue un atout dans ce métier puisqu’au quotidien, la mauricienne est appelée à être à leur écoute et à leur apporter des solutions.
Aider les Mauriciens et Réunionnais à s’intégrer
Dans la même veine, le sens du partage pousse notre interlocutrice aux portes de l’Association Interculturelle Maurice Métropole et Réunion (AIMMER). Marie-Lourdes Marcel en est actuellement la vice-présidente. Éxistant depuis 20 ans, cette organisation œuvre à aider les Mauriciens et Réunionnais à s’intégrer en France, ceci à travers des activités et événements. Le mardi, des ateliers de bricolage, couture et jeux de société sont organisés. Et le samedi, place à des cours de danse, notamment le séga et le maloya. C’est d’ailleurs dans cette optique que la mauricienne crée sa troupe de danse – Fleurs des îles – en l’an 2000. «Depuis 15 ans, j’encadre une équipe de 15 danseuses. Nous sommes très sollicitées par la mairie et d’autres organismes pour des spectacles. Du fait que nous sommes originaires d’îles multiculturelles, notre équipe propose également d’autres types de danse, comme la danse indienne, orientale etc», indique Marie-Lourdes Marcel. Elle confectionne elle-même les costumes et tenues de danse avec l’aide de bénévoles de la Réunion et de la Métropole. La troupe a également accompagné le chanteur Bruno Malcolm récemment lors de son passage à Angers.
Outre la danse, Marie-Lourdes Marcel est aussi entrée dans le monde de l’animation. Depuis 2009, elle anime une émission sur une radio associative locale – Radio G – le dimanche. Ainsi, de midi à 14 heures, elle procède à un programme musical axé sur les tubes des Caraïbes et de l’océan Indien. Puis en janvier 2015, elle a créé une nouvelle émission baptisée ‘NouKiltir’. Celle-ci est focalisée sur la musique de l’océan indien et est diffusée en ligne sur le site de Flywebtropical. Il s’agit également d’une radio associative qui vise à faire connaître le séga et le maloya aux auditeurs et à soutenir des artistes de cette région. Souhaitant désormais faire des échanges entre les radios, Marie-Lourdes Marcel entend également organiser des concerts sur Angers. «À l’avenir, je voudrais réunir des artistes de l’île Maurice, de la Réunion et des Antilles et les produire en métropole», souligne-t-elle.
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