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Le voyage d’Arlo: un récit initiatique plutôt naïf
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Le voyage d’Arlo: un récit initiatique plutôt naïf
RÉSUMÉ
Nous sommes dans une autre version de la Préhistoire ; une version dans laquelle la fameuse météorite censée avoir causé l’extermination des dinosaures n’a, en fait, que frôler la Terre sans causer de dégâts. Deux millions d’années plus tard, au moment où commence notre histoire, les dinosaures sont toujours là. Arlo est un jeune apatosaure, craintif et maladroit, mais d’une grande générosité. Ses parents, Henry et Ida ont une ferme et alors qu’il les aide dans leurs travaux, un matin, il tombe sur une drôle de créature. Celle-ci ressemble à un singe, mais sans les poils, ni la queue, avec de la fourrure seulement sur le crâne et des membres bizarrement proportionnés. C’est un jeune garçon qui (aucun des deux ne le sait encore) finira par devenir son ami…
LA NOTE : 5/10
Annoncé depuis des années, repoussé d’une date estivale en 2014 à cette période de fêtes 2015, Arlo est la victime collatérale de différends artistiques qui ont précipité la sortie du réalisateur Bob Peterson, remplacé par Peter Sohn, arrivé bien plus tard aux commandes officielles de ce Pixar mal-aimé. Le Voyage d’Arlo arrive donc par la petite porte, alors que tous les Pixar à ce jour avaient connu des approches marketing plus démonstratives, ce qui ne laisse rien présager de bon…
Sur un scénario original, alors que le studio présentera bientôt Cars 3, Le Monde de Nemo 2, et encore Toy Story 4, cette épopée préhistorique faisait envie. Énormément. Son pitch malin, consistant à dévier la fameuse comète qui aurait précipité la fin des dinosaures et l’âge glaciaire, pour permettre aux majestueux reptiles de poursuivre leur domination du monde et rabaisser l’homme à une petite espèce dépourvue de langage audible, était une relecture de l’histoire de la Terre qui pouvait laissait présager un nouveau discours savoureux et unique de la part du studio.
Il n’en sera jamais ainsi. Mou, ennuyeux, en quête d’un récit palpitant, Le Voyage d’Arlo cherche une autre voie où l’animation servirait à brosser la peinture d’une Amérique profonde, à la Terrence Malick, misant davantage sur la majesté de paysages reconstitués époustouflants, que sur l’animation pertinente des personnages qui restent grossièrement définis, et parfois naïvement intégrés dans un cadre un peu country. Au coeur de ce temple naturel, ouvert sur la grandeur et l’esprit de découverte, les créatures du jurassique et humaines ont du mal à trouver leur légitimité d’être et donc de cohabiter.
L’initiation à la vie d’Arlo, petit dinosaure peureux, séparé de sa famille, passe par la cohabitation avec une créature bestiale et un peu crasseuse, qui grogne et se faufile avec dextérité sur ses quatre pattes, un petit homme… Le récit peu ambitieux s’inscrit dans la grande tradition narrative des productions Disney, entre Bambi ou Le Roi lion, avec une complicité naissante entre les deux personnages que tout oppose mais qui vont fondre l’un pour l’autre, jusqu’à un final qui replace chacun à sa place, confondant de prévisibilité.
Une narration calme souffle paisiblement sur ce voyage au grand air qui place la démesure visuelle, l’humour et même les dialogues en retrait, une audace qui avait fait le charme de la première partie de WALL-E, mais qui ici n’est que langueur.
À défaut d’être un grand Pixar ou même un grand ratage, Le Voyage d’Arlo est surtout une odyssée pleine de bonnes intentions. Au moins a-t-il le mérite d’être différent. À voir surtout par les enfants.
FICHE TECHNIQUE
Genre : Animation, aventure et famille.
Durée : 1 h 35.
De : Peter Sohn
Avec les voix françaises de : Jean-Baptiste Charles, Olivia Bonamy, Xavier Fagnon, Antonia Boisson et Mathys Thullier.
Salle : MCiné Trianon.
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