Publicité
La semaine vue par Gilbert Ahnee
Par
Partager cet article
La semaine vue par Gilbert Ahnee
04 janvier 2016
Quatre ans ! Morte d’avoir vécu dans un cube de tôle cannelée, sans électricité. Quelle croissance si toutes ces personnes étaient logées ?
The house of the rising Sun…
On a attendu la fin de l’année. Pour enfin comprendre : la MBC n’est pas vraiment une institution de service public, elle est une organisation socioculturelle. Elle en a les principales caractéristiques : budget hors de contrôle, dépendance des subventions d’État, absence de redevabilité financière, soumission spontanée aux puissants du jour. Il n’y a plus l’ombre d’un doute, se donner les moyens d’une vraie viabilité est le cadet de ses soucis.
Que se passera-t-il au plus dans cinq ans ? Mesure-t-on combien il sera facile et courant de s’informer et de se divertir, de chez soi ou dans les gorges de la Rivière-Noire ?
L’année dernière, en France, Orange a été autorisé à tester ses technologies 5G sur trois bandes de fréquences. Deux ans plus tôt, en mai 2013, en Corée du Sud, Samsung avait testé sa technologie 5G propre, prévoyant qu’elle pourrait être opérationnelle commercialement en 2020. En mars 2013, l’Union européenne, elle, avait annoncé des subventions de 50 millions d’euros pour des projets liés à la 5G, soit à une téléphonie sans fil capable de transmettre des données à très haut débit. En 2014, Ericsson a fait la démonstration d’une technologie soutenant déjà un débit de 5Gbit/s.
Réalisé, certes, dans des conditions de laboratoire, mais donnant une indication de ce que sera fait notre futur : l’université de Surrey a atteint, sans fil, un débit de 1 Tbit/s, autant que la fibre optique. Et un petit homme veut encore d’une télé aux ordres. Même sans plus aucune audience.
Mardi 05 Janvier 2016
Ce dont nous avons aussi été victimes : les Ponzi intellectuels. Beau diplôme, cravate en soie, pochette flamboyante mais aucun dividende…
Très moyen argentier
Pravind peut-être ? Bhadain ? Qui donc le remplacera ? La majorité pourra-t-elle se satisfaire, jusqu’à la fin de la législature, de l’actuel ministre des Finances ? Le flamboyant jeune Grand argentier de 1983, irrévocablement associé au prétendu miracle de cette décennie, est-il suffisamment équipé aujourd’hui to weather the storm ? Outre d’arriver à faire oublier ses récents propos malencontreux - il ne s’intéresse pas aux chiffres, Maurice est un paradis fiscal, le ministre parviendra-t-il à projeter l’image d’un responsable économique compétent ? Sera-t-il capable de construire une stratégie sur plusieurs années - à la manière de la réforme fiscale de Sithanen – et proposer une ingénierie financière pensée pour déclencher notre future dynamique de croissance ?
Maurice a replacé aux Finances l’homme qui a audacieusement libéré les quelques roupies que nous avait laissées Ringadoo du carcan fiscal qui étouffait l’initiative. C’est également lui qui a entrevu ce que nous apporterait le port franc, qui a favorisé le passage de la vieille Chambre des courtiers à la Bourse des valeurs, qui a lancé l’idée de ce qu’on appelait alors offshore banking. Nul ne mettra en doute la contribution de Lutchmeenaraidoo à la mutation de l’économie mauricienne dans les années 80. La question est de savoir s’il est encore capable de penser une transformation économique. Certains disent de l’homme qu’il est aujourd’hui plus mystique que pragmatique, s’en remettant peut-être trop aux termes du contrat qu’il croit avoir signé avec les hauteurs célestes.
Le problème de la croissance, c’est qu’elle n’est pas que spirituelle.
Mercredi 06 Janvier 2016
Que d’accidents ! Faut-il brider les véhicules ? Ou carrément décourager l’importation de grosses cylindrées ? Questions de vie ou de mort…
Change has changed…
Passera ou passera pas ? Cela peut être lié au charisme de la personne et aux valeurs qu’elle promeut : le nouveau PM canadien, Justin Trudeau, provoque aujourd’hui un mouvement mondial d’adhésion. Sa gouvernance et le projet de société qu’elle reflète semblent en phase avec l’époque. Il ne faut pas croire que c’est uniquement une question d’âge. En France, c’est un homme de 70 ans, Alain Juppé, qui prend la tête des sondages, loin devant deux candidats beaucoup plus jeunes, Hollande et Sarkozy, qui paraissent déphasés. Au niveau de l’opinion publique mondiale, on aura noté également la transformation de l’image du No 1 russe, Vladimir Poutine, encore croque-mitaine en mars 2014, au moment du référendum d’autodétermination en Crimée, devenu le joker international, en fin de négociations avec l’Iran, puis par rapport à la Syrie et l’État islamique. Tout change si vite. Les opinions mondiales se font, aujourd’hui, indépendamment de l’analyse des États.
Parmi les divers acteurs qui observent le changement – et sa nature – à notre époque, l’International Civil Society Centre, agence de soutien aux ONG, note que ces 20 dernières années “change itself has changed : it has become faster, more fundamental and more surprising”. Parce que des technologies inédites deviennent des game changers absolus, parce que cela agit en profondeur sur la culture des sociétés, les décideurs traditionnels sont de plus en plus pris au dépourvu. Nos leaders politiques – Bérenger, Ramgoolam, SAJ, les successeurs potentiels de ce dernier – sont-ils conscients de ce qui advient ?
Jeudi 07 janvier 2016
Interviewé limpide ! 114/million : notre mortalité routière a 13 ans de retard sur l’Europe. Mais le rattraponsnous ou s’accentue-t-il ?
Est-ce un problème économique ?
Créer 25 000 emplois. Suffira-t-il d’investir ? Ces jobs seront-ils à la hauteur des attentes qualitatives de nos compatriotes ? Ils seraient dédaignés s’ils étaient proches de ceux, faiblement rémunérés, que les Mauriciens laissent aux Bangladeshis, Indiens, Chinois, Sri Lankais.
Qu’aucun nationalisme, qu’aucune préférence nationale ne nous infligent une lecture imbécile de notre monde global. En sachant prendre avantage de la diversité humaine et culturelle de la planète, le plus chaleureusement nous accueillerons médecins indiens, ingénieurs singapouriens, architectes espagnols, enseignants malaisiens, designers japonais, informaticiens coréens, metteurs en scène français, le plus notre imaginaire sera riche, le plus notre esprit et nos entreprises seront innovants. Nous sommes ouverts à la différence, à toutes les différences. En revanche, lorsqu’on recrute des pauvres du Sud, en nombre presque égal à celui de nos nationaux au chômage, avec pour résultat que leur faible coût retarde la hausse de productivité nationale attendue, il n’est pas certain que cette reproduction irréfléchie de l’engagisme nous vaille une quelconque stimulation par brassage culturel.
Est-ce à la fière industrie textile mauricienne que nous destinons ces étrangers ou à quelque chose qui ressemble plus à des ateliers de misère, à de honteux sweatshops ? En maintenant des conditions de travail qui repoussent les Mauriciens sans formation, cette gestion à coûts minimaux a aussi des effets pervers collatéraux, dont l’encouragement d’une culture de l’oisiveté chez certains de nos compatriotes. Ces emplois 2016 vont-ils rétablir un équilibre socioéconomique soutenable entre profitabilité, productivité, travail et qualité de vie ? C’est l’équation à résoudre.
Vendredi 08 janvier 2016
MBC ! Contrairement aux Saoudiens, nous n’avons pas de pétrole. Le monde ne fermera pas indéfiniment les yeux sur nos penchants sauvages…
Pourquoi tant de cruauté ?
Avis partagés sur quelquesuns. Mais très large consensus, unanimité même, sur les autres : Choonee (MSM), Gowressoo, Choonee (PTr), Baboo étaient mieux prédisposésà être ministre des Finances, si ce n’est Attorney General, que pour avoir quoi que ce soit à faire avec le monde des arts et de la culture. Pourquoi alors, pourquoi au moins deux Premiers ministres successifs se sont-ils livrés à cette cruauté sans nom, exposant – assez plausiblement en connaissance de cause – ces pauvres hommes aux féroces moqueries du monde de la culture ? C’est la prolongation de l’esprit Best Loser…
For the purposes de la première annexe à la Constitution, the population of Mauritius shall be regarded comme appartenant à quatre communautés. Cela est appliqué pour la composition corrective de l’Assemblée nationale. Mais la garantie de représentation des minorités au sein du Cabinet tient compte d’un nombre encore supérieur de catégories d’élus et nommés. Trois régions de l’Inde – Tamil Nadu, Andhra Pradesh et Maharashtra – ainsi que deux familles hindi speaking sous-représentées sont également prises en compte. En début d’exercice, lorsqu’on attribue, disons, les Finances à Sithanen, l’Éducation à Mme Dookun ou à Steve Obeegadoo, l’ethnicité compte mais c’est la compétence qui prime. En fin d’exercice, lorsqu’il s’agit de nommer un ministre de la Culture, seule la fonction de satisfaction communale compte, nul ne se préoccupe des aptitudes du bouche-trou choisi.
Comme précédemment Gowressoo et Choonee, Baboo fait rire ceux qui l’entendent. Mais y a-t-il matière à rire ? N’est-ce pas à pleurer plutôt.
Samedi 09 janvier 2016
Jules a écrit La guerre des Gaules, Woody Allen Dieu, Shakespeare et moi. Raj Dayal ne pouvait pas en faire moins. Selvon aussi sans doute…
À ce compte…
L’homme est-il fiable ? l’express de ce samedi note que le journaliste réunionnais Mont- Rouge «a concédé que son article reposait sur peu d’éléments» ! Pour dire le moins. Le 8 janvier, paraît un édito sur clicanoo.re, le site du Journal de l’île de la Réunion, sous le titre informatif Un prisonnier à Maurice en contact avec les terroristes du 13 novembre. Dans l’article, rien susceptible de crédibiliser ce titre effectivement audacieux, que des spéculations. Avec pour chute cette sorte d’obsession que certains ne cachent pas à La Réunion : «Pourquoi ce silence autour de cette affaire ? Pour protéger le tourisme mauricien en particulier et celui des îles Vanille en général» Pathologique !
lexpress.mu fait oeuvre utile en permetttant à Mont- Rouge de nous exposer ses normes professionnelles.
Dans un son enregistré par la radio en ligne, l’homme déclare : «J’ai pas toutes les infos… j’ai des bribes d’informations… j’ai essayé de recouper un peu les informations mais c’était hyper compliqué… j’ai interrogé des personnes qui ont vu des mouvements de voitures… j’ai même interrogé quelqu’un au niveau de la prison de Beau-Bassin mais qui m’a dit qu’il ne pouvait rien dire… C’est pour ça que je reste très évasif, je ne peux pas être affirmatif… tout cela reste à confirmer…» Ce monsieur nous donne ici toutes les bonnes raisons qu’aurait un journaliste pour ne pas publier ces bruits, du moins pour attendre de disposer de faits confirmés. Et pas uniquement de bavardages insignifiants.
Publicité
Les plus récents