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Nouvel an chinois: la force des symboles
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Nouvel an chinois: la force des symboles
«Dans la culture chinoise il y a un temps pour chaque chose, un temps pour travailler et un temps pour s’amuser», soutient Ah Kwet Li Kwong Ken, ancien président de la Chambre de commerce chinoise, qui nous explique les différents symboles entourant cette fête.
LE DÎNER DE LA VEILLE : AVANT TOUT UNE RÉUNION FAMILIALE
La famille tient une place prépondérante dans la culture chinoise. Le dîner de la veille qui réunit tous les membres de la famille autour d’un repas est sacré.
Il ne commence que quand toute la famille est réunie. «La presse internationale qualifie ce retour des Chinois chez eux pour la fête du Printemps comme étant la plus grande migration humaine. Cette année 2,9 milliards de voyages seront entrepris par les Chinois pour être en famille.»
Lors du dîner de la veille, le menu est composé de mets recherchés tels des abalones et des ailerons de requins. «Autrefois c’étaient des mets attendus mais maintenant les choses ont changé parce qu’on les mange souvent même quand il n’y a pas de fête.»
En Chine, le yusheng, soit un menu composé de poissons crus et de légumes, est consommé durant le dîner de la veille. Cette pratique fait son entrée dans les coutumes mauriciennes, signale Ah Kwet Li Kwong Ken.
Le yusheng est un plat qui se mange en commun. Tous autour de la table plongent leurs baguettes dans le plat en mélangeant les aliments et en prononçant des vœux pour la famille.
DES CADEAUX EN SIGNE DE RESPECT ET DE PORTE-BONHEUR
Après le dîner place à la distribution de cadeaux. Des fung pao, soit de petites enveloppes rouges contenant de l’argent, sont privilégiés. La couleur rouge symbolise la chance et le montant d’argent est souvent un nombre favorable. Le nombre composé de beaucoup de huit sera privilégié car la prononciation de ce chiffre en chinois est proche de celle du mot prospérité.
«Les fung pao sont offerts par les grands-parents aux petits-enfants qui ne travaillent pas et les parents en donnent aux grands-parents et aux enfants. Par contre si un petit-enfant travaille il remettra un fung pao à ses grands-parents. Ce don d’argent est un signe de respect», fait valoir notre interlocuteur.
Des fruits sont également offerts. Parmi eux, il y a l’orange dont le nom en chinois signifie «prospérité », la pomme qui veut dire «bonne santé» et l’ananas «peuplé», «dont la prospérité que vous souhaitez à la personne est décuplée si vous offrez de l’ananas», indique Ah Kwet Li Kwong Ken.
LE JOUR DE L’AN DÉDIÉ AU VÉGÉTARISME
Une fois le dîner de la veille terminé, il convient, le même soir, de nettoyer la maison et surtout la cuisine afin d’enlever toute trace de viande car le lendemain, soit le jour de l’An, personne ne consommera de la viande. «Le végétarisme est nécessaire pour la purification de l’âme, ce qui est primordial avant de commencer une nouvelle année.»
Aucun grand nettoyage ne peut être entrepris le jour de l’an. «C’est un jour où la prospérité et le bonheur visitent les maisons et si on nettoie on repousse le bonheur», déclare Ah Kwet Li Kwong Ken.
Ce jour-là c’est un mets préparé à base de champignons, de graines de lotus séchées et de soja qui sera servi. En guise de dessert, une soupe composée de graines de lotus, de pétales de fleur de lis, de kaki séchés et de jujube rouge sera consommée.
LA VISITE À LA PAGODE POUR REMERCIER LES DIEUX
Le jour de la fête, chaque personne devra se rendre à la pagode à une heure précise dépendant de son signe astrologique. Ce jour-là, «les dieux se reposent, il ne convient donc pas de leur demander des grâces. Les prières qui sont faites seront essentiellement des remerciements aux divinités pour l’année écoulée», souligne Ah Kwet Li Kwong Ken.
Les prières se font à l’aide d’encens pour qu’avec la fumée qui s’en dégage elles puissent monter rapidement au ciel. À la pagode, certains croyants brûlent également de faux billets de banque. «La croyance veut que si nous brûlons ce que nous possédons ici-bas, nous le retrouverons au ciel.» Tout un symbolisme qui se transmet de génération en génération.
Les bienfaits de la danse du lion et du dragon
Le regard concentré, Darren, 18 ans, s’élance avec une agilité déconcertante... Et hop ! C’est sur les hanches de son partenaire qu’il appuie les pieds, tout en gardant l’équilibre. Cela fait six ans que ce jeune homme fait partie de la Chinese Wushu et Lion Dance Association. «Cette formation en danse du lion me permet de rester connecté à la culture chinoise. Ici je me fais des amis et je développe mon esprit d’équipe», nous confie-t-il.
Un peu plus loin, Ryan, un adolescent de 15 ans, s’improvise chef d’orchestre. «Quand je vais commencer à jouer, vous devez applaudir en suivant le son.» D’emblée, il bat le tambour avec fougue pendant que les autres tapent des mains. S’ensuit alors le claquement des cymbales. Ce jeune a intégré l’association à l’âge de sept ans. Tambours, arts martiaux et danses du lion n’ont plus de secret pour lui.
«Mon frère faisait ces activités, ma maman m’a ensuite encouragé à rejoindre le groupe. Je ne savais pas du tout ce qui m’attendait»,raconte Ryan. Mais il est heureux d’avoir sauté le pas.«Cela m’apporte beaucoup de choses telles que la santé, le sens de la responsabilité, l’équilibre… Si je joue au basket par exemple, j’arrive à faire de grands sauts.»
Il y a bien sûr le revers de la médaille. Darren, par exemple, estime que les entraînements sont parfois contraignants. «C’est dur, mais petit à petit, on y arrive. Il faut persévérer… mais j’aime ce que je fais.» Même son de… tambour du côté de Ryan : «C’est une activité très fatigante mais cela vaut le coup.»
L’endurance et l’équilibre sont d’ailleurs les maîtres mots de la Chinese Wushu et Lion Dance Association, qui compte une quarantaine de membres, filles et garçons âgés entre six et cinquante ans. Avant de se lancer dans la danse du lion et du dragon qui requiert beaucoup d’efforts physiques, les membres doivent d’abord maîtriser le Wushu, c’est-à- dire l’art martial. Une alimentation saine est aussi de rigueur. «Il faut qu’ils mangent au moins une heure avant les répétitions. Je leur conseille de manger plutôt de la nourriture saine», fait ressortir Dan Yong, qui a fondé l’association en 1988.
De même, à l’école Attila qui existe depuis 1987 et qui initie aujourd’hui 40 personnes de huit à 70 ans à la danse du lion et du dragon, le responsable Andy Chi Sun Wah est d’avis qu’une bonne forme physique est nécessaire au préalable. «Si on est en bonne forme, on peut débuter la danse du lion et du dragon à l’âge de six ans.»
Andy Chi Sun Wah explique qu’«ici à Maurice nous pratiquons la danse du lion du Sud, vu que nos ancêtres sont originaires du sud de la Chine». Il est tombé dans la marmite il y a une vingtaine d’années. À travers cette activité, il a eu l’occasion de parcourir le monde. Il a par la suite voulu partager sa passion aux autres.
Dan Yong, qui depuis tout petit pratiquait la danse du lion et du dragon, a également voulu transmettre le flambeau aux autres. «La danse du lion et du dragon symbolise la prospérité et le bonheur. C’est important de vivre sa culture.
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