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Vol d’eau: comment la CWA récupère des millions de roupies

21 mars 2016, 09:30

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Vol d’eau: comment la CWA récupère des millions de roupies

 

 

Bien que le tarif de l’eau à Maurice compte parmi les moins chers au monde, certains citoyens n’hésitent pas à contourner la loi pour se procurer cette ressource. Entre alors en jeu l’équipe anti-fraude de la Central Water Authority (CWA) qui, depuis sa création en 2004, a permis à l’organisme de récupérer un manque à gagner de Rs 50 millions, en termes d’eau volée. Alors que la Journée mondiale de l’eau sera célébrée le mardi 22 mars, l’express a accompagné une équipe de cette brigade sur le terrain pour voir comment se déroulent les opérations.

Vendredi, midi. Après avoir pris connaissance d’un cas dans les hautes Plaines-Wilhems, l’équipe anti-fraude de la CWA, sous la supervision du superintendant Prithviraj Kissoon, se rend sur place. Selon les premières informations, un snack est concerné. La distribution d’eau a été coupée depuis le mois dernier mais tout porte à croire que le gérant a «trafiqué» le tuyau et continue à avoir accès à de l’eau potable.

Justement, comment les officiers obtiennent-ils ces informations ? «Nous recevons des courriers anonymes, des appels téléphoniques, mais il y a aussi un travail de terrain», explique-t-on.

Sur place, un bâtiment avec plusieurs locataires. Un seul compteur de la CWA alimente tous les locaux. L’autorité l’avait fait enlever à cause d’arriérés impayés. Mais on constate que la pièce placée pour stopper la fourniture d’eau a été enlevée et qu’un tuyau a été connecté au tuyau principal. Voilà comment les locataires ont pu continuer à s’alimenter en eau potable.

Le gérant d’un des locaux est interpellé. Visiblement pris de panique de se retrouver en eaux troubles, il présente ses excuses. «Mo dan problem, sa mem monn fer sa», se défend-il.

«Ces cas d’interférences manuelles sont assez courants. D’abord, nous demandons aux contrevenants s’ils acceptent de payer les arriérés. Nous essayons, dans la mesure du possible, de régler ces infractions de façon civilisée», signale Prithviraj Kissoon. Et d’ajouter que ce n’est que lorsque les fraudeurs refusent de payer que les cas sont rapportés à la police. Dans ce cas, le gérant se défend en affirmant payer sa part de la facture. «Bann lezot lokater-la ki pa payé. Mwa mo payé mo éna reçu», insiste-t-il.

La brigade se tourne vers le propriétaire des lieux, qui habite à deux pas de là. Le compteur est à son nom. Un accord est vite trouvé, il accepte de payer dès lundi. «Pour faciliter les choses, nous vous conseillons de faire une demande afin que chacun de vos locataires obtienne un compteur», déclare Prithviraj Kissoon. Le propriétaire acquiesce.

Néanmoins, la CWA est dans l’obligation de lui donner un avertissement. Et des techniciens coupent le tuyau. «Nous avons coupé l’alimentation des Road Reserves, indique le superintendant de la brigade. Si aucun paiement n’est effectué, dans quelques jours nous viendrons fermer le tuyau principal

L’équipe doit encore s’atteler à deux autres cas de tuyaux trafiqués. «Cette fois-ci, cela a été une intervention facile», lâche un des membres de l’équipe avec un sourire. Car la brigade est souvent très mal accueillie et doit solliciter l’aide de la police. «Les gens se montrent agressifs, nous faisons face à des injures, certains essayent même de nous agresser physiquement», nous dit-on.