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Case-Noyale: préserver à tout prix le site du débarcadère

25 mars 2016, 08:09

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Case-Noyale: préserver à tout prix le site du débarcadère

L’odeur de l’herbe fraîchement coupée et une tranquillité que presque rien ne vient perturber. C’est ce qui frappe de prime abord lorsque l’on se rend au débarcadère de Case-Noyale. Les racines plongeantes des imposants banians forment un rideau entre la route et la mer.

Avec les ruines du bâtiment colonial qui abritait le bureau de l’état civil et la poste, ce lieu est empreint d’une riche histoire. Plus près de la mer, des filets sont étendus sur l’herbe. Assis à l’ombre des banians, un groupe de pêcheurs reprisent leurs filets. Appliqués, ils restent silencieux. Les poules et leurs poussins piaillards circulent librement à la recherche de quelque nourriture.

Les arbres séculaires ajoutent à la beauté du site. Les habitants n’en démordent pas : ces banians étaient là bien avant que Case-Noyale n’accueille ses premiers habitants. «Plis ki 260 banané sa bann pié la éna sélon bann istoriens», avance Francis, un vieux pêcheur. Pour lui, ces banians font partie intégrante de la vie des habitants. «Li enn gran zafer pou nou bann zabitan sa», dit-il avec une note de tendresse dans la voix.

Pourtant, certains n’ont pas hésité à abîmer les arbres en 2015. Ils y ont mis le feu, causant la chute de deux d’entre eux, au grand dam des habitants. Julien Desalles, autre villageois, parle, lui, du défilé de visiteurs qui viennent admirer ce site. Il y a ceux qui font le déplacement jusqu’au débarcadère pour voir les couchers de soleil et d’autres pour la vue splendide donnant sur la montagne du Morne. «Mé kitsoz ki tou dimounn pli kontan, se vinn tir zot bann foto mariaz isi. Péna rélizion, touris ou Morisien, zot tou kontan sa kad la», fait-il ressortir avec fierté.

Julien Desalles montrant les arbres brûlés.

C’est ce coin de paix et de beauté que les villageois souhaitent préserver. Cependant, comme le dit Julien Desalles, «les choses ne sont plus comme avant», l’entretien laissant à désirer. «Sa fer 58 an ki mo viv isi. Sa plas la zamé inn osi sal ek abandoné ki dépi enn an edmi», déplore cet homme qui vit juste en face. C’est pour cette raison que le conseiller du village Emmanuel Reine de Carthage a choisi de prendre les choses en main. «Les conseillers du village, avec l’aide de bénévoles de la localité, ont nettoyé le site, surtout là où se trouvait l’ancien Fisheries Post, qui a été rasé», explique le conseiller.

Laissé en friche, ce terrain gâchait la magnifique vue. «Nous avons pris de notre temps et de notre poche car les habitants tiennent à ce lieu. C’est le seul endroit où tous se retrouvent le dimanche, par exemple», souligne Emmanuel Reine de Carthage, qui souhaite un entretien plus régulier du site.