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Ian Jacob, membre de Rezistans ek Alternativ: «Des germes d’instabilité au sein du gouvernement»

28 mars 2016, 20:15

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Ian Jacob, membre de Rezistans ek Alternativ: «Des germes d’instabilité au sein du gouvernement»

L’affaire de Rezistans ek Alternativ contre l’État sur la déclaration de l’ethnicité des candidats aux élections a été renvoyée au 7 avril. Que comptez-vous faire ?
L’État, par l’entremise de son représentant légal, a informé la cour qu’un comité ministériel a été mis sur pied sur la question de la réforme électorale. Ce comité ministériel s’est rencontré jusqu’ici à quatre reprises. L’homme de loi a souligné la bonne foi du gouvernement en reprenant la déclaration du Premier ministre lors de la Journée de la femme et a affirmé qu’une réforme électorale est à l’étude.

Ce n’est rien de concret. Dans sa dernière déclaration, le représentant de l’État avait pris l’engagement de nous consulter. Il n’y a eu aucune communication avec nous jusqu’ici. C’est à travers la cour que nous avons appris que le comité ministériel s’est réuni à quatre reprises. L’affaire a été renvoyée au 7 avril et je suis persuadé que pendant ces deux prochaines semaines, il n’y aura aucune action de la part du gouvernement.

Vous êtes d’avis que l’État est en train de gagner du temps ?
C’est ce que tous les gouvernements ont fait. De beaux discours, des déclarations d’intention, mais rien dans le concret. Oui, ce sont des delaying tactics. Nous demeurons déterminés dans notre combat. Avec la situation politique actuelle, où il existe des germes d’instabilité au sein du gouvernement, nous pouvons être appelés aux urnes du jour au lendemain. Qu’arrivera-t-il alors ? Ce seront des élections où il faudra décliner son appartenance ethnique. Rien n’aura changé.

Estimez-vous que cette action judiciaire est une impasse ?
Je ne peux pas le dire. Mais cette action, à elle seule, ne suffit pas. Nous allons poursuivre la campagne au niveau politique. Il faut constamment rappeler aux citoyens la pertinence de notre action qui est de remettre la citoyenneté en avant, au-delà de toute considération ethnique ou religieuse. Il s’agit de se débarrasser des vestiges du colonialisme.

Que se passera-t-il le 7 avril ?
L’affaire doit être prise sur le fond. L’État doit présenter des arguments solides pour défendre l’indéfendable.

N’est-il pas un peu naïf de croire que les politiques vont changer une situation qui les arrange tous ?
Le changement ne sera pas facile. Notre action judiciaire n’est pas l’axe principal de notre combat. Il nous faut créer les conditions pour une pression citoyenne. C’est sous la pression de la rue que les politiciens devront changer de point de vue. Il est vrai que les politiciens ne croient pas dans ce combat. D’ailleurs, des deux côtés de l’hémicycle, ils ont bénéficié de ce système et n’ont pas l’intention de s’en défaire. Prenons, par exemple, l’engagement pris par l’actuel gouvernement d’instaurer un État séculier lors des dernières élections. Aujourd’hui, le même gouvernement s’affiche lors des fonctions religieuses. Nos politiciens sont l’otage des lobbies religieux. Nous croyons dans la République et dans une République citoyenne.