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Ji Yun Knits montre du doigt le ministère du Travail

16 avril 2016, 15:50

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Ji Yun Knits montre du doigt le ministère du Travail

C’est le ministère du Travail qui a annulé le permis de travail des dix ouvriers bangladais déportés mercredi soir. Du moins, c’est ce qu’affirme la direction de Ji Yun Knits Ltd, l’ex-employeur de ces ouvriers. «On n’a pas eu d’autre choix que de mettre un terme à leur emploi et prendre la responsabilité de les renvoyer chez eux», explique-t-on à l’usine textile de Goodlands.

Or, au niveau du ministère concerné, l’on précise que celui-ci n’a agi qu’à la suite d’une demande faite par la direction de la compagnie. «On n’agit pas de notre propre chef, fait-on ressortir, sauf pour des raisons de sécurité ou quand le permis de travail d’un ouvrier est devenu invalide.» Notre source souligne qu’une fois que le ministère a donné son consentement pour l’annulation du permis de travail d’un ouvrier étranger, le bureau du Passeport et de l’immigration est informé. «Qui dit annulation du permis de travail dit aussi annulation du droit de résidence», affirme notre interlocuteur. Et c’est le Passport and Immigration Office qui s’occupe de la déportation.

Mauvaises conditions de vie

En effet, mercredi 13 avril, vers les 15 heures, une vingtaine de policiers ont débarqué à l’usine Ji Yun Knits Ltd et, selon les dires des dix ouvriers bangladais, ils ont confisqué leurs téléphones cellulaires avant de les embarquer. Ces travailleurs ont été emmenés à leurs dortoirs où ils ont été sommés de faire leurs valises. Ils ont, par la suite, été transportés à l’aéroport où ils ont été contraints de prendre l’avion pour regagner leur pays d’origine. Selon eux, ils n’ont reçu qu’une partie de leur salaire. Ce, alors que la direction de Ji Yun Knits Ltd déclare qu’ils «ont reçu la totalité de leur dû, selon la loi du travail».

D’après nos informations, les dix ouvriers déportés étaient des ringleaders, et ils avaient porté plainte auprès du ministère du Travail concernant les conditions dans lesquelles ils vivaient. Rappelons que la compagnie en question a fait parler d’elle à plusieurs reprises récemment concernant, notamment, l’insalubrité de ses dortoirs, les mauvaises conditions de vie ou encore, comme en janvier et mars derniers, les menaces de déportation qui pesaient sur leurs ouvriers étrangers.

Selon Fayzal Ally Beegun, président de la Textile and Manufacturing & Allied Workers Union, il est temps que la loi soit amendée afin que ce soit la cour, et non le patronat, qui décide de la déportation d’un ouvrier. «Bien sûr, après l’avoir écouté», précise-t-il.