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Selon un organisme international: Maurice, oasis paisible mais dépensière

12 juin 2016, 20:02

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Selon un organisme international: Maurice, oasis paisible mais dépensière

L’île Maurice ? Un endroit de plus en plus dangereux, à lire les commentaires alarmés sur les réseaux sociaux. Un havre de paix durable, réfute l’Institute for Economics and Peace (IEP). Ce think tank international a remarqué que peu de pays ont été totalement en paix ces dix dernières années, c’est-à-dire non engagés dans un quelconque conflit, interne ou externe. La liste est même cruellement courte : ils ne sont que dix, dont Maurice (1)*. Notre pays est ainsi l’un des plus paisibles de la décennie. Bien. Mais aujourd’hui ?

Pays le plus pacifique d’Afrique

 Pour se faire une idée du «niveau de paix», l’IEP propose chaque année une mesure statistique unique en son genre : le Global Peace Index, dont l’édition 2016 a été dévoilée mercredi. Concrètement, il s’agit de mesurer les «indices de paix» de 163 pays pour les classer en fonction de leur pacifisme.

Pour cette étude, le think tank s’appuie sur 23 critères : le fait d’être ou non en guerre, le nombre d’homicides et de prisonniers dans le pays, l’accès aux armes à feu, l’impact du terrorisme, les dépenses militaires, etc. Le tout est compilé dans un score final qui détermine un classement. Et Maurice s’en sort très bien.

Positionné au 23e rang mondial (deux places de mieux qu’en 2015), notre pays distance largement la France (46e ), le Royaume-Uni (47e ) ou l’Inde (141e ), plombés notamment par leur industrie d’armement. À l’échelle du continent, c’est encore mieux puisque nous sommes les plus pacifistes d’Afrique, devant les Botswanais, les Malgaches et les Zambiens.

classement des pays

Rs 48 milliards, le prix de la paix

Dans le détail, Maurice obtient d’excellentes notes sur la moitié des critères : stabilité politique, bonnes relations avec les pays voisins, absence d’industrie d’armement, etc. Les résultats pour l’autre moitié sont plus nuancés, notamment le taux d’incarcération, le nombre d’homicides et l’accès aux armes de petit calibre. Un seul indicateur est dans le rouge : l’impact économique de la violence.

L’institut estime que les dépenses pour «containing, preventing and dealing with the consequences of violence» coûtent quelque 48 milliards par an à la société mauricienne *(2). Soit 6 % du PIB. À titre de comparaison, les investissements directs étrangers (IDE) dans le pays étaient six fois moins élevés l’an dernier. Autre point de repère, si les dépenses liées à la violence étaient 10 % plus faibles, Rs 4,8 milliards seraient économisées par an : c’est le solde actuel du Build Mauritius Fund…

Et sinon, comment va le monde ?

La mesure des évolutions révèle que la situation s’est améliorée dans 81 pays par rapport au rapport de 2015, mais s’est dégradée dans 79 autres. Sans surprise, la Syrie est à éviter pour vos vacances. Bon dernier du classement, ce pays est talonné par le Soudan du Sud, l’Irak, l’Afghanistan et la Somalie.

Il va falloir s’y habituer car l’IEP met une conclusion en évidence : les pays où règne la paix ont tendance à constamment s’améliorer, tandis que la situation des plus belliqueux ne fait qu’empirer. Le rapport souligne également l’impact des conflits moyen-orientaux sur le reste du monde. «Si nous sortons le Moyen-Orient de l’index, le monde serait beaucoup plus pacifique», résume Steve Killelea, le fondateur de l’institut.

À nouveau cette année, l’index cible l’Europe comme la région ayant le plus fort indice de paix. Seize des 22 pays qui devancent Maurice s’y trouvent (voir classement ci-dessus). Plus sympa, donc, pour les vacances.

* (1) Les autres pays sont : le Botswana, le Chili, le Costa Rica, le Japon, le Panama, le Qatar, la Suisse, l’Uruguay et le Vietnam. * (2) Ce chiffre comprend les coûts directs et indirects de la violence, définis comme suit dans le rapport : «Direct costs include the cost of violence to the victim, the perpetrator and the government. These include direct expenditures, such as the cost of policing. Indirect costs accrue after the violent event and include indirect economic losses, physical and physiological trauma to the victim and lost productivity.»