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Grand-Baie: des pratiques illégales dénoncées par un marchand de plage
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Grand-Baie: des pratiques illégales dénoncées par un marchand de plage
Certains des colporteurs qui écoulent leurs produits sur la plage publique de Grand-Baie auraient trouvé un moyen d’arrondir leurs fins de mois. Cela fait plus d’un an, estime Rossan Noorally, marchand de plage vendant de la nourriture vis- à-vis de la State Bank du village, que quelques-uns de ses confrères se livreraient, en effet, à une pratique illégale. Ils loueraient leur permis d’opération à d’autres marchands qui s’en servent durant la journée et le récupéreraient l’après-midi, prenant alors le relais.
«En général, les colporteurs qui travaillent comme moi sur la plage publique commencent leurs activités à 16 heures. Or, les marchands dont je vous parle louent leur permis d’opération à d’autres colporteurs qui vendent eux aussi de la nourriture mais en journée», déplore Rossan Noorally. Ce dernier, qui compte sept ans de métier, s’insurge contre cette concurrence déloyale n’arrangeant guère ses affaires. Les colporteurs qui travaillent en journée, explique-t-il, mettent en vente des aliments similaires aux siens et «si les gens ont consommé le même repas au déjeuner, les après-midi, ils ne reviendront pas», dit Rossan Noorally.
Pour faire un constat de la situation, l’express-Nord s’est rendu au lieu indiqué par notre interlocuteur à midi et 17 heures. Nous avons effectivement vu les mêmes tricycles utilisés par des marchands différents à ces deux moments de la journée.
Rossan Noorally dénonce une autre pratique non conforme à la loi et à laquelle se livreraient impunément des colporteurs de la plage publique de Grand-Baie : la vente de cigarettes et de boissons alcoolisées en soirée. «Notre permis d’opération nous autorise, en tant que ‘beach hawkers’, à vendre seulement des pains, des plats cuisinés ainsi que de l’eau et des boissons non alcoolisées», précise le marchand, qui est sur place jusqu’à une à deux heures du matin.
Les colporteurs auxquels il fait allusion mettraient en vente leurs produits après la fermeture des restaurants avoisinants, certains n’attendant même pas que ces commerces aient terminé leurs activités pour approvisionner une clientèle «fidèle». Notre interlocuteur affirme, en outre, que cette situation trouble l’ordre public car les personnes ayant consommé de l’alcool demeureraient sur la plage jusqu’aux petites heures du matin et se bagarreraient entre elles régulièrement. «À ces heures-là, il est très rare que nous voyions des patrouilles de police. Ces marchands et leurs clients en profitent. À plusieurs reprises, des colporteurs se sont même fait agresser», témoigne Rossan Noorally.
Las d’un état de choses qui va en empirant, notre interlocuteur a fait parvenir une lettre à la Beach Authority le 11 avril dernier mais il n’a obtenu aucune réponse jusqu’ici. «Dans ma lettre, j’ai mentionné les quatre noms des marchands et des tricycles afin que les inspecteurs puissent vérifier ce qui se passe mais rien n’a été fait jusqu’à l’heure», déclare-t-il.
Souhaitant poursuivre ses activités en toute sérénité sans avoir à subir la concurrence déloyale de marchands qui opèrent illégalement ou craindre pour sa sécurité et celle de ses confrères, Rossan Noorally lance un appel à la Beach Authority. Il espère qu’elle interviendra avant que la situation ne s’aggrave davantage.
Contacté au sujet des problèmes évoqués par Rossan Noorally, un cadre de la Beach Authority nous a confirmé que l’instance a pris acte d’une lettre dénonçant les activités illicites ayant lieu à la plage publique de Grand-Baie. La Beach Authority, poursuit-il, n’a pas tardé à réagir et le 10 mai, l’affaire a été référée au commissaire de police. Une enquête est en cours.
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