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Saisies de drogues: Où vont la cocaïne, l’héroïne et les drogues synthétiques ?

4 juillet 2016, 21:00

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Saisies de drogues: Où vont la cocaïne, l’héroïne et les drogues synthétiques ?

Régulièrement, les journalistes reçoivent des cartons d’invitation émanant des Casernes centrales. Ils sont gentiment conviés à venir assister à l’incinération de plantes de cannabis, déracinées çà et là par des policiers. Question pour des curieux : mais alors que fait-on de la cocaïne, de l’héroïne, du haschich, des drogues synthétiques, du Subutex, saisis ? Nous avons interrogé l’Assitant surintendant de police (ASP) Imambaccus et  la chef inspectrice Ramlochun, de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU), pour savoir ce qui se cache là-dessous.

Déjà, pour commencer, précisent les enquêteurs, les plantes de gandia que l’on détruit ont été déracinées au flanc des montagnes, au fond des vallées, etc. «Elles ne sont pas des pièces à conviction et ne seront pas présentées en cour.» Ok, mais qu’en est-il des drogues dures ? Est-ce qu’elles partent en fumée aussi ? Surprise. En fait, elles sont «stockées» dans des coffres, dans l’enceinte des cours de justice. La raison étant que les colis de drogues dures mènent en général à la capture de suspects. Dès lors, dès qu’il y a une affaire en cour, qu’un suspect doit faire face à la justice, les drogues deviennent des pièces à conviction. «Enn fwa ki nou finn prézant bann ladrog-la lakour, li népli nou juridiction. Mazistra qui désidé ki pou fer ar li.»

Changeons donc de direction pour prendre celle de la cour. Un homme de loi nous éclaire. Les drogues saisies et qui sont des pièces à conviction dans une affaire sont gardées dans des coffres, dans l’enceinte des tribunaux ou de la cour intermédiaire, par exemple. Le magistrat, responsable de la «marchandise», a une des clés du coffre alors que l’autre exemplaire est entre les mains du Master & Registrar. «Kan case inn fini lerla mazistra désidé ki pou fer ar ladrog-la. Li ki donn lord pou bril li. Parfwa servi four lapolis…»

Retour donc chez les «cuisiniers» pour les cuisiner. Les propos de l’ASP Imambaccus et de la chef inspectrice Ramlochun rejoignent ceux de l’homme de loi. «Il arrive en effet que le magistrat demande la permission d’utiliser le four pour brûler de la drogue.» Cela, en présence d’un officier de la cour.

Et puis, poursuivent les enquêteurs, il y a bien certains cas où les drogues dures n’ont pas de «propriétaire», des affaires où il n’y a pas de suspect. Par exemple, celles qui ont atterri dans l’enceinte des prisons. «Éna balans sa par miray. Lerla nou rétrouv li dan prizon. Péna sispé. Answit Parquet donn nou permisyon détrir li. »

Il y a également des cas où le suspect est décédé avant que son affaire ne passe en cour et où la drogue saisie n’a pas encore été classée comme pièce à conviction. Dans ce cas également, il revient en général à la police de la détruire.

La drogue dure passe alors au four avec ses camarades, les plantes de cannabis. L’incinération, filmée, se fait sous la supervision des officiers de l’ADSU, de ceux du département de Forensic Science Laboratory, d’un officier de l’Helicopter Squadron, du Deputy Commissioner of Police, entre autres.