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Patrimoine mondial de l’Unesco : dix ans pour l’Aapravasi Ghat
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Patrimoine mondial de l’Unesco : dix ans pour l’Aapravasi Ghat
Une cérémonie haute en émotion a eu lieu, ce samedi 16 juillet, à l’Aapravasi Ghat pour commémorer les dix ans de l’inscription de ce site sur la liste de patrimoine mondial de l’Unesco. Lors de la cérémonie, le ministre de la Culture, Dan Baboo, a procédé à la mise en terre d’une plante de canne à sucre. Un symbole fort, auquel est attaché le développement socio-économique du pays.
«Nous n’avons pas fait de cérémonie culturelle car nous voulions honorer l’Histoire. La canne à sucre symbolise le développement de Maurice. Les premiers travailleurs indiens ont grandement contribué à ce développement», a dit le ministre, non sans avoir été au préalable briefé par un de ses proches collaborateurs. Le lord-maire de la capitale, l’ambassadeur de l’Inde par intérim et le président du conseil d’administration de l’Aapravasi Ghat Trust Fund étaient présents à cette cérémonie.
Aapravasi Ghat : le patrimoine qui divise depuis dix ans
Les célébrations n’ont pas occulté les situations problématiques à gérer.
Point clé : respecter l’équilibre entre préservation du patrimoine et projets de développement dans la zone tampon (buffer zone). Il s’agit du périmètre délimité pour protéger le site classé patrimoine mondial.
Depuis 2011, le Planning Policy Guidance du ministère du Logement et des Terres stipule que toute construction dans la zone tampon de l’Aapravasi Ghat ne doit pas dépasser trois étages. Avec des spécifications précises pour le troisième étage qui doit être en retrait par rapport à la façade. La hauteur des bâtiments est également contrôlée. L’objectif : que les constructions ne dominent pas l’Aapravasi Ghat, qui est pratiquement au niveau de la mer.
Les autorisations pour tous les permis de développement dans cette zone doivent être visées par un comité technique comprenant les représentants de six ministères, de la mairie de Port-Louis et de l’Aapravasi Ghat Trust Fund. La démolition de bâtiments, la modification de bâtiments existants et les projets de regroupement de terrains se trouvant dans la zone sont soumis au feu vert préalable du comité technique et de la mairie de Port-Louis.
La zone tampon 1
La zone tampon de l’Aapravasi Ghat est divisée en deux parties. La zone 1 délimite les environs immédiats du site. Elle comprend des bâtiments et monuments nationaux qui représentent les premières constructions initiées par Mahé de La Bourdonnais à partir de 1735.
La zone tampon 2
La zone 2 s’étend de la Place d’Armes à la rue Sun Yat Sen (ex-Arsenal) et de la rue du Quai jusqu’à la rue Royale. Il s’agit d’une zone économique qui a témoigné des premières activités commerciales du port, à l’époque française et britannique.
La mairie traînée en cour
L’année dernière, Lalji Patel a décidé de se tourner vers la Cour suprême pour réclamer Rs 500 millions à la mairie de Port-Louis. Motif : le promoteur ne pouvait aller de l’avant avec son projet de 17 étages, Edinburgh Court. La mairie lui avait pourtant donné son accord en 2008. Avant que les règles du Planning Policy Guidance n’entrent en vigueur en 2011. Son bail pour le terrain est, lui, valable jusqu’en 2030.
Port-Louis, smart city en devenir ?
L’intention des autorités est de transformer la capitale en smart city. Le lord-maire Oumar Kholeegan affirme que le relooking des deux gares routières va démarrer «très bientôt», en commençant par la gare Victoria. Les travaux dureront 18 mois. Ensuite, ce sera au tour de la place de l’Immigration. La «modernisation» des deux gares inclut un espace pour les marchands ambulants et «environ 1 000 aires de stationnement dans les deux gares». Parmi les autres annonces concernant la smart city de la capitale : une plateforme aérienne reliant le Caudan à l’Aapravasi Ghat et la transformation de la zone tampon de l’Aapravasi Ghat en district culturel.
Chinatown affectée
La zone tampon comprend aussi une partie de Chinatown. Elle s’étend de la rue Royale et couvre les rues ex-Arsenal, Emmanuel-Anquetil et Joseph-Rivière. Selon Lloyd Lai Fak Yu, président de la Chambre de commerce chinoise (CCC), «avec trois étages, quels profits fera un promoteur ? La CCC a un terrain de 30 à 40 perches à la rue Joseph-Rivière. On avait le projet de construire un immeuble de sept étages. Mais quand on s’est retrouvé dans la zone tampon, après que l’Aapravasi Ghat est devenu patrimoine mondial, il a fallu reculer.»
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