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Festival rasta: Movement of Jah people
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Festival rasta: Movement of Jah people
Jah Rastafari Haile Selassie. Les frères et les «sistas» ont convié les Mauriciens, vendredi et samedi, notamment, à venir découvrir leur culture. Non, pas celle de gandia. Car il n’y a pas que la consommation de la «plante sacrée» qui compte dans leur monde mystique.
Vendredi soir. L’exodus commence. Direction Mare-d’Australia. On suit le movement of Jah people. Bon, en route, on tombe d’abord sur des policiers, qui nous regardent de travers, avec des yeux en guise de revolver.
Ce n’est pas ça qui pose problème. Le chemin qui mène vers le terrain privé est sinueux, tortueux, boueux. Mais le jeu et les semelles bousillées en valaient la chandelle. Ou plutôt le superbe feu de camp, qui trône au milieu des tentes, des échoppes, fabriquées avec du bambou et des feuilles de palmier. L’atmosphère singulière, la quiétude des lieux vous prennent aux tripes. De la fumée s’élève vers la lune et vers les narines. Une cure pour les gens stressés. Le soul est satisfied.
Des battements de tambour, apaisants, émanent du tabernacle. Où un «autel» à la gloire de l’empereur a été érigé. À ses côtés, le lion, on est in zion. Le «set thunder» donne le la lors du nyabinghi. Enfants, hommes et femmes dansent en rythme, certains en transe. Les «Jah Rastafari Haile Selassie» fusent, ils viennent du coeur.
Parmi ceux qui sont venus prier, sista Jena, mère d’un petit Zion, 7 ans. Qui a décidé, dit-elle, de revendiquer son identité. «Depi mo tipti mo atiré ek Selassie. Kan mo ti pé trouv bann rasta, mo ti pé gagn enn bann feeling.» Mais ses dreads lui ont attiré bien des problèmes, à tel point qu’elle a dû les couper, par deux fois. Cette fois, cependant, elle compte se battre davantage. Il s’agit de montrer qui elle est, malgré les obstacles et les préjugés.
C’est le même sentiment qui anime sista Lioness qui s’occupe de la cuisine en bambou, où l’on propose du halim végétarien, du pain au zasar légim. Pour faire passer le tout, du jus. Le tout, 100 % bio. «Bann légim la sorti dan lakour sakenn inn amenn so kontribisyon.» Moyennant paiement, vous obtenez des billets, à l’effigie de Bob Marley, de Kaya ou de Marcus Garvey (NdlR, politicien jamaïcain), qui vous donnent accès aux victuailles. Pour que l’esprit puisse se nourrir sereinement, il ne faut pas oublier la panse (NdlR, c’était le proverbe du jour).
La question est peut-être terre à terre, elle «kass nissa» mais il faut la poser. Que fait-on de l’argent récolté ? «A financer les dépenses encourues pour le festival. Les marquises, les chaises, etc.», confie Empress Farah, les dreads enroulés dans un châle. Et d’ajouter, sur le ton de la confidence, qu’elle-même n’a pas de domicile fixe, qu’elle vit au gré du vent. «Ma maison, c’est la nature.»
Des gens très nature, on en croisera tout au long de cette nuit spéciale. Où le respect, le pacifisme prônent le retour aux roots. Où les idées reçues partent en fumée. Tout comme quelques cigarettes, çà et là…
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