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Patricia Laverdure: de femme de ménage à responsable de guides
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Patricia Laverdure: de femme de ménage à responsable de guides
Faire preuve de bonne volonté peut vous mener loin. Patricia Laverdure en est consciente, elle qui a intégré La Vallée de Ferney comme femme de ménage en 2006 et qui est aujourd’hui responsable des guides.
Cette femme de 45 ans est ponctuelle au centre d’accueil. C’est ce sérieux et une dose de bonne volonté lui faisant accepter d’aider là où on manquait de bras qui l’ont menée là où elle est aujourd’hui.
Cette cadette de trois enfants vient d’un milieu modeste. Son père était laboureur sur la sucrerie de Le Vallon et sa mère femme de ménage. «Financièrement, c’était serré», reconnaît-elle. Elle fréquente l’école primaire de Ferney et opte pour les matières scientifiques au collège Hamilton de Mahébourg car elle pense faire carrière comme infirmière. Elle doit remiser son envie de poursuivre ses études au-delà de la Form V car elle sent bien qu’il lui faut travailler pour contribuer aux revenus du ménage.
Elle prend donc le premier emploi qui se présente à elle, soit machiniste à l’usine Floréal Knitwear de Mahébourg. Elle y reste 12 ans et apprécie non seulement les liens amicaux qu’elle noue mais aussi la nature du travail qui lui permet de rentrer chez elle dès qu’elle a terminé son quota de pièces. «Le maximum de pièces que j’ai pu faire était de 40. Ce qui était bien, c’est une fois que j’avais terminé, je pouvais rentrer à la maison. C’était souvent vers midi. Mais je faisais aussi des heures supplémentaires qui allaient jusqu’à 20 heures.»
À l’heure de la restructuration de cette entreprise, le personnel est redéployé à Réunion et Floréal. À la démolition du camp sucrier, les habitants de Le Vallon et de Ferney obtiennent un lopin de terre à Rivière-des-Créoles. Que faire? Effectuer de longs trajets en autobus pour aller travailler ou s’occuper de sa fille Laetitia, qui est en bas âge à l’époque? Elle opte pour les soins à son enfant et pendant deux ans, elle reste au foyer jusqu’à ce que le besoin se fasse sentir de contribuer aux revenus apportés par son mari David, décorateur dans une compagnie et aujourd’hui à son compte.
«Il n’y a pas de sot métier et j’avais besoin de travailler»
Lorsqu’elle apprend que La Vallée de Ferney va ouvrir ses portes, elle fait une demande d’emploi. Le seul poste disponible est celui de femme de ménage. «Il n’y a pas de sot métier et j’avais besoin de travailler», raconte-t-elle. Elle commence le 15 octobre 2006. Sa tâche consiste à nettoyer le centre d’accueil, le musée du café, les bureaux et même le restaurant qui se trouvait dans le chassé. «J’aimais ce que je faisais et j’étais surtout contente de pouvoir contribuer aux revenus du ménage.» Ce qui joue en sa faveur, c’est qu’elle accepte d’aider lorsqu’on fait appel à elle. «Lorsqu’ils avaient besoin d’aide au restaurant par exemple, on me demandait d’aider. Je n’hésitais pas. J’étais un peu la femme à tout faire.»
Sachant qu’elle a réussi son School Certificate et a une bonne maîtrise de l’anglais et du français, au bout d’un an, le General Manager d’alors, François Roussette, lui offre la possibilité d’apprendre pour devenir guide, d’autant plus que les clients sont nombreux et le personnel réduit, soit trois guides et un responsable de boutique. Patricia Laverdure accepte et pendant trois mois, elle accompagne les guides lors des visites des groupes du troisième âge et des écoles. Les guides Sandy, Christelle, Giovanni et Jean Claude Sevathian, qui travaille pour la Mauritius Wildlife Foundation, lui apprennent à identifier les plantes endémiques et indigènes, à reconnaître le merle mauricien, le pic-pic, la chauve-souris et les crécerelles. Et un beau jour, on l’incite à se jeter à l’eau, lui confiant un groupe d’élèves. Elle gribouille des notes sur sa main à toute vitesse et fait la visite guidée, ayant l’honnêteté de dire qu’elle est nouvelle. La visite se déroule comme un charme.
Au fur et à mesure qu’elle accompagne les groupes en balades, elle prend de l’assurance. Tant et plus qu’il y a deux ans, on la nomme responsable des guides. Si aujourd’hui, son temps est davantage pris par l’administration, elle se fait un devoir d’accompagner quelques groupes, histoire de ne pas perdre la main et de se ressourcer dans la nature. «Faire les parcours, c’est déstressant. On oublie tout lorsqu’on est dans la nature.»
Son plus grand plaisir est de voir des clients revenir régulièrement. «Nous avons beaucoup de Repeaters. Et puis, lorsque les clients vous remercient chaleureusement à la fin de la balade, on se dit qu’on a bien fait son travail.» Un de ses moments préférés à La Vallée de Ferney, c’est quand l’endroit grouille de monde lors du Trail annuel dont l’édition pour 2016 est pour le 10 septembre. «C’est très animé lors du Trail. J’invite les gens à participer en grand nombre à notre Trail du 10 septembre pour se faire du bien dans la nature, se détresser mais aussi pour contribuer à la conservation de La Vallée de Ferney. Car une partie des recettes de cette manifestation vont à la conservation du lieu.» Elle ne se voit pas quitter La Vallée de Ferney. «Je pense que je prendrai ma retraite ici, du moins si le groupe CIEL me le permet. Je remercie ce groupe pour la confiance placée en moi et si demain, La Vallée de Ferney se développe davantage et qu’il y a d’autres défis à relever, je serai prête à le faire.»
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