Publicité

Mesure budgétaire : l’usine de thé de Dubreuil renaît de ses cendres

6 août 2016, 18:53

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Mesure budgétaire : l’usine de thé de Dubreuil renaît de ses cendres

 

Vêtements entachés de moisissure, chaussures abîmées, verre brisé, shampooing, cartons et autres débris ornent encore le sol délabré de l’ancienne usine de thé à Dubreuil. Celle-ci a notamment servi de domicile à une vingtaine de familles de squatters pendant plusieurs années avant qu’elles ne soient enfin relogées quelques mètres plus loin. L’express s’est rendu dans ce bâtiment chargé d’histoire, vendredi 5 août, à la suite de la mesure budgétaire de Pravind Jugnauth de rouvrir l’ancienne usine. Le bâtiment, au cœur de Dubreuil, et jadis connu comme le «vilaz dité», a été choisi par l’entreprise chinoise Kuanfu-Tea pour donner un nouveau souffle au secteur du thé à Maurice.

La fermeture de l’usine était intervenue le 31 mars 1999, suivant la hausse des coûts de production. Le thé avait alors été appelé à jouer un second rôle au profit de l’industrie sucrière. Sauf que le gouvernement mauricien s’est lancé le défi de redynamiser le secteur du thé. Une nouvelle qui réjouit les habitants de la région, dont George, la cinquantaine. Celui-ci a travaillé pendant 27 ans dans l’usine avant qu’elle ne ferme en 1999. Il avoue que «c’était une épreuve difficile», mais n’empêche qu’il est heureux d’apprendre que cette usine rouvrira ses portes.

Des beaux souvenirs, George en garde encore. C’est lui, malgré les difficultés qu’il éprouve à marcher, qui nous guidera à l’intérieur de l’ancienne usine. «Mo pa vini mem isi parski mo tann la voi mo bann kamarad ki ti pé travay ek mwa. Mo ankor rapel tou.» Il nous indiquera également les lieux où chaque machine avait été placée pour produire le thé «spécial» de Dubreuil. Véritable moment d’émotion.

Ranjun Appadoo, également habitant de Dubreuil, y a aussi travaillé à l’époque. Il s’occupe désormais des rares plantations de thé qui existent encore dans le village. «Plusieurs personnes se sont retrouvées sans emploi après la fermeture de cette usine qui employait plusieurs centaines d’habitants de la région. Il s’agit d’une bonne nouvelle, surtout si les habitants en bénéficient en termes d’emploi.» Pour Ranjun Appadoo, il n’y a nul doute que «dité ki sorti Dubreuil pli bon ki boukou landrwa», notamment avec les conditions humides, idéales pour la culture du thé.

 

Rs 100 millions  pour rouvrir l’usine

<p>Kuanfu-Tea est une entreprise chinoise qui a été créée il y quatre ans. En décembre dernier, lors de l&rsquo;inauguration du Kuanfu-Tea à Grand-Baie La Croisette, Mahen Seeruttun, ministre de l&rsquo;Agro-industrie, avait signifié son intention de faire revivre l&rsquo;industrie locale du thé. Selon le ministre, le pays ne produit que 1 500 tonnes de thé dans trois usines et seulement 50 à 60 tonnes sont exportées, rapportant Rs 13 millions, une somme qu&rsquo;il souhaite augmenter. L&rsquo;entrepreneur chinois, Kuanfu, avait, lui, qualifié Maurice comme étant un &laquo;paradis&raquo; pour la culture de thé. Une source officielle chez Kuanfu-Tea nous explique d&rsquo;ailleurs que les travaux à Dubreuil devraient démarrer d&rsquo;ici la fin de l&rsquo;année. Plus de Rs 100 millions seront déboursées pour redonner un coup de neuf à l&rsquo;ancienne usine.</p>

<p>&nbsp;</p>

<p>&nbsp;</p>