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Pamplemousses: jardin où on cultive les problèmes
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Pamplemousses: jardin où on cultive les problèmes
Des cerfs qui ont la gale, des nénuphars qui ressemblent davantage à des feuilles de chou, des odeurs nauséabondes, entre autres. Les points négatifs se multiplient plus vite que la mauvaise herbe au jardin de Pamplemousses. Visite guidée.
C’est l’un des endroits les plus visités de Maurice, souligne un site dédié au tourisme. Il abrite une variété de plantes endémiques, rappelle un autre. Oui, mais voilà. La réalité est bien loin de cette image de carte postale. Car le Jardin de Pamplemousses n’a pas la pêche… Au grand dam des marchands installés à l’entrée et qui comptent sur l’affluence pour écouler leurs produits divers et variés. Les clients se font aussi rares que les kourpa ces jours-ci. «Touris mem pé dir malang. Pé dir zot pé vinn zet zot kas. Isi ki pou gété ? Zot dir préfer al enn plas prop mem si pey enn tigit pli ser», déplore un vendeur.
Un autre revient sur le triste sort réservé au bassin des nénuphars, qui devrait être rebaptisé «bassin mort», selon lui. Le jardin, dont on vante les mérites à l’étranger, n’est pas à la hauteur de sa réputation, insiste notre interlocuteur. «Personn pa pran kont bann problem-la.» Il suffit d’ailleurs d’aller faire un petit tour à l’intérieur pour se rendre compte que plusieurs nénuphars devraient être admis aux soins intensifs.
Un avis que partage cette expatriée qui dit avoir découvert, avec effroi, l’état du jardin botanique et de ses «1 000 attraits», lâche-t-elle ironiquement. Sa plus grande «surprise» était sans aucun doute le bassin des nénuphars. «Ils sont mal en point. Les photos qu’on voit ne reflètent pas la réalité.»
Autre problème : le parking est utilisé par certains jeunes pour «met pariaz», alors que d’autres l’utilisent pour apprendre à conduire les dimanches. Et puis, «avant, il y avait des gens qui faisaient leur jogging dans les allées du jardin. Mais maintenant on ne les voit plus…»
Sans doute est-ce dû en partie aux odeurs nauséabondes que dégage le canal, où coulent une eau boueuse et des ordures en tous genres. «Zot zet féyaz ek tou kalité zafer ladan. Li bousé. Pa netoyé sa kanal-la. Kot délo-la pou sirkilé ?» fait valoir un ancien habitué des lieux. «Gaspiyaz mo rantré aster. Get sa bann fey-la. Déor mem sal aster andan kouma pou été ?» La faute, selon cet amoureux des plantes, à un manque de personnel. «Ceux qui entretiennent le jardin ne sont pas nombreux, quand on connaît sa superficie. Il faudrait recruter plus de monde.» En attendant, pas question de conseiller à des étrangers de le visiter ou d’y emmener ses proches. «Mo fami mem pou get sa pou dir les tonbé.»
Ce guide, lui, n’est pas avare de critiques non plus. «Quand l’État s’occupait du jardin, l’entrée était gratuite. La flore était beaucoup plus variée. Vous voyez cet arbre qui est tombé là-bas ?» Selon lui, les touristes ont l’impression qu’ils se font arnaquer quand ils découvrent le jardin. «Isi éna pli boukou négatif ki pozitif. Li pa lozik.»
Ce qui gâche également l’image du jardin, c’est la prolifération d’«arnaqueurs» aux abords de l’entrée principale. «Zot dimann kas touris pu park zot loto alor ki éna parking gratis. Pu park enn loto ou pey Rs 200 ?» Tout ça pour aller voir des cerfs qui ont la gale… Nous avons tenté, en vain, d’obtenir une réaction des responsables des lieux, hier.
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