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Salmonelle : une bactérie qui donne la chair de poule

18 septembre 2016, 22:00

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Salmonelle : une bactérie qui donne la chair de poule

 

On n’est pas sorti de l’auberge, ou du poulailler, dans ce cas précis. Après la fièvre aphteuse qui attaque boeufs, cabris, moutons et cochons, notamment, c’est au tour de la salmonelle de s’en prendre aux poulets et aux poussins. Mais d’où vient donc cette satanée bactérie ? De quel «oeuf» ?

Il y avait la fièvre aphteuse. Et depuis cette semaine, la salmonelle lui a volé la vedette. Résultat des courses : des dizaines de milliers de poulets et d’oeufs ont déjà été «détruits». Fermes et élevages sont passés au crible par les officiers du ministère de l’Agro-industrie, une campagne de désinfection est en cours. Oui, mais d’où vient la bactérie, pardi ?

Pour commencer, il faut savoir qu’elle peut élire domicile dans le système digestif. Et pas seulement celui des animaux. «Il est fort probable que ça soit l’homme qui ait contaminé les poulets», explique-t-on dans les milieux concernés. Et la bactérie se reproduirait beaucoup plus vite que les lapins. Tellement vite qu’il lui faut seulement 40 minutes pour qu’une nouvelle génération voie le jour. De quoi avoir la chair de poule.

Mais cela n’empêche pas le ministère d’être serein. Même si plusieurs petites fermes ont été contaminées (NdlR, environ 114 selon les derniers chiffres), la situation est «sous contrôle», nous dit-on. Pour rappel, les volières où la salmonelle a été détectée sont celles qui se sont approvisionnées auprès de la station du ministère, à Réduit. Les gros producteurs, eux, se sont empressés, à coups de communiqués, de rassurer le public quant à la consommation de leurs poulets.

Mais revenons-en à notre bactérie. Puisqu’on soupçonne l’homme d’être à l’origine de la contamination, que font les autorités pour remédier à la situation ? Le ministère a procédé à l’inspection des poulaillers et à la désinfection des lieux contaminés. Un travail facilité grâce à la chaîne de traçabilité mise en place. Est-ce suffisant ?

Le ministère a redoublé de vigilance sur le terrain, ajoute-t-on. Les contrôles sanitaires sont plus fréquents, notamment chez les marchands qui vendent de la nourriture dans la rue, souligne une autre source au ministère. Elle précise que des tests visant à identifier la salmonelle sont effectués tout au long de l’année.

«Le gouvernement a très bien géré ce problème en prenant les dispositions nécessaires. Cependant, il faudrait maintenant que la population en fasse de même, sinon les efforts seront vains», renchérit le Dr Radhakrishna Veerapa, président de l’Association des vétérinaires. Il tient à apporter une précision de taille : «Les plantes peuvent également véhiculer la salmonelle…» De ce fait, les planteurs doivent, eux aussi, faire attention. Souvent, ces derniers se procurent de la litière auprès des éleveurs de volaille pour fabriquer du compost. Une pratique qui ne doit pas perdurer car un légume contaminé, par exemple, peut être nocif pour la santé. Mais il y a pire. «Cette bactérie peut aussi infiltrer les terres et infecter les nappes phréatiques, ce qui serait une catastrophe…»

La salmonellose, qu’est-ce donc ?

La salmonellose est une infection causée par la salmonelle. Il s’agit de l’une des principales causes d’intoxication alimentaire dans bien des pays. Et si pour l’instant aucun cas n’a été détecté dans les hôpitaux, la vigilance est de mise.

La plupart des personnes infectées souffrent de crampes au ventre, de diarrhée et de fièvre. Ces symptômes apparaissent entre 12 et 72 heures après l’ingestion de l’aliment contaminé. La salmonelle se retrouve surtout dans les aliments crus ou insuffisamment cuits : la volaille, la viande, les fruits de mer et les oeufs. Elle peut aussi contaminer des légumes ou des aliments laissés sans réfrigération durant plusieurs heures. Les animaux domestiques (surtout les oiseaux et les reptiles) peuvent également transmettre une infection à la salmonelle. Habituellement, le rétablissement se produit en 4 à 7 jours, sans nécessiter de traitement. L’infection peut cependant être grave et même fatale pour les personnes âgées ou malades ainsi que pour les nourrissons.

Dans plus de 90 % des cas, c’est la consommation d’un aliment contaminé par des excréments animaux qui est en cause. Les aliments contaminés par la salmonelle ne présentent pas nécessairement d’altération visible ni d’odeur suspecte. Il s’agit principalement des oeufs (et les produits qui en contiennent), de la viande et de la volaille, consommés crus ou pas suffisamment cuits. Cependant, tout aliment – y compris les fruits et les légumes – est susceptible de véhiculer la salmonelle, notamment s’il est lavé avec de l’eau contaminée ou s’il entre en contact avec une viande crue contaminée. Même si une viande a été congelée adéquatement, elle peut présenter des risques. En fait, dès que la chaîne de froid est brisée, il y a des risques de contamination. C’est d’ailleurs pourquoi l’été est plus propice à la contamination par la salmonelle. Seule la cuisson peut avoir raison de la bactérie. Une hygiène impeccable lors de la préparation des repas est donc essentielle pour se prémunir contre la contamination.

(Source : passeportsante.net)