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Cambriolages: ce qu’il faut savoir
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Cambriolages: ce qu’il faut savoir
Une reconstitution des faits a eu lieu lundi au domicile de Rama Valayden. L’occasion de se pencher sur ces délits de plus en plus courants commis par des récidivistes, amateurs ou professionnels.
Quelles sont les régions les plus touchées par les vols avec effraction ? Quel est le modus operandi des cambrioleurs ? Qu’en est-il de leur profil ? Si la police n’est, pour l’heure, pas en mesure de communiquer des chiffres officiels y relatifs, ceux-ci n’ayant pas encore été compilés, la Crime Prevention Unit (CPU) nous partage son expérience sur le terrain.
Selon la CPU, les régions affectées par les cambriolages évoluent. «Si, par exemple, nous renforçons la sécurité dans le Nord ou dans le centre, les voleurs se déplacent vers d’autres régions.» De citer notamment Souillac et Surinam où les vols avec effraction étaient jadis quasi inexistants.
«Plusieurs fois, des habitants de Port-Louis (région Nord) se déplacent pour commettre des vols dans l’Ouest, notamment à Tamarin et à Rivière-Noire», souligne-t-on. Récemment, trois ex-détenus ont commis un vol dans l’Est alors qu’ils sont originaires de Port-Louis, du Nord et de l’Est.
Quid des régions côtières ? Selon la CPU, cela dépend des saisons. Pendant les vacances scolaires, par exemple, lorsque la majorité des campements sont loués, le nombre de cambriolages diminue de façon considérable. «Mais hors saison, les vols avec effraction sont fréquents. Surtout dans des campements en face des terrains en friche.»
Mais la surveillance a été renforcée partout. Certains axes, tels que la route reliant Grande-Rivière-Nord-Ouest à l’Ouest, sont surveillés de près, tout comme PortLouis Nord et Terre-Rouge. Qui plus est, fait-on valoir à la CPU, le Neighbourhood Watch (la surveillance des quartiers) et le Community Policing, comme il existe à Roches-Brunes et à Baie-du-Tombeau, ont contribué à faire chuter le nombre de cambriolages.
Comment les voleurs opèrent
Comment les voleurs parviennent-ils à entrer dans les maisons ? La façon la plus courante, c’est par la porte, répond-on à la CPU. «Les Mauriciens continuent, malgré tout, à garder leurs clés dans des endroits prévisibles, comme sous le paillasson ou encore sous un pot de fleurs.»
En outre, les vols avec effraction ont surtout lieu dans des maisons inhabitées ou dans des morcellements, loin du voisinage. «Les voleurs ne prendront pas le risque de briser un panneau de vitre s’il y a une maison habitée juste à côté», fait-on ressortir. Et d’ajouter que dans des quartiers tranquilles, c’est de 15 heures à 16 heures que les vols sont commis. «Nous essayons d’augmenter le nombre de patrouilles de l’Emergency Response Service pendant ces horaires, mais ce n’est pas possible d’être partout à la fois.»
La police concède par ailleurs que les caméras de surveillance ont un effet dissuasif sur les voleurs. Mais, ces derniers prennent des précautions et masquent leur visage. «Il y a eu des cas où les voleurs sont repartis avec l’enregistrement des caméras de surveillance. Voilà pourquoi il est important de préserver l’enregistrement dans un endroit sécurisé.»
En ce qui concerne les chiens, on laisse entendre que les empoisonner n’est pas chose courante chez les cambrioleurs. Cependant, les assommer est un phénomène assez nouveau. «On peut savoir quel produit est utilisé après des analyses. Nous pouvons aussi contrôler les pharmacies.»
Leur profil
La plupart des vols avec effraction sont commis par des récidivistes. «Ils se lient d’amitié en prison et complotent ensemble», affirme-t-on. Il ressort que «tous les Habitual Criminals ne peuvent s’en sortir» et rechutent dès qu’ils sont relâchés.
Un policier ayant mené plusieurs enquêtes sur des cambriolages explique qu’il y a deux types de cambrioleurs. Le premier, c’est le «professionnel solitaire» et le second, le «gang de jeunes amateurs». «Ils ont presque tous la même physionomie : minces, de taille moyenne ou de petite taille et surtout très rapides.»
Les voleurs de la première catégorie opèrent surtout encagoulés ; ils évitent de passer devant les caméras et sont très patients. «Ils peuvent mettre des semaines à observer une maison ou un entrepôt, pour savoir comment, où et quand entrer et sortir d’un bâtiment.» Ils gagnent leur vie en subtilisant des légumes dans les champs et en cambriolant des entrepôts.
L’autre type de cambrioleurs agit par instinct. Ils savent que les propriétaires d’une maison ne sont pas là et passent à l’acte. Ils pénètrent fréquemment en brisant une vitre et laissent beaucoup d’indices. Ce sont pour la majeure partie des adolescents. La CPU qui déplore d’ailleurs «un rajeunissement des criminels». Et à en croire la CPU, ce sont surtout ces jeunes qui sont les auteurs des cambriolages qui tournent mal. C’est pourquoi l’unité conseille aux Mauriciens de ne pas leur opposer de résistance. Car c’est justement cela qui déclenche l’agressivité chez les jeunes cambrioleurs. «Ils commenceront par donner des coups. Et après, ça dégénère.»
Vol chez Rama Valayden : le cerveau et son complice racontent leur parcours
<p>Plus de deux semaines après les faits, ils étaient de retour, lundi, sur les lieux. Jonathan Levaillant, 38 ans, le cerveau présumé du cambriolage perpétré au domicile de Rama Valayden, le 1er septembre, et son complice, Hans Emanuel Bissessur, 23 ans, ont participé à une reconstitution des faits. Le photographe et le dessinateur de la police étaient également présents.</p>
<p>C’est sous forte escorte des éléments de la <em>Special Supporting Unit</em> (SSU) et accompagnés des policiers de la <em>Criminal Investigation Division</em> (CID) de la Metropolitan Police de la division Sud que ces deux habitants de Ste-Croix, qui sont passés aux aveux, ont, à tour de rôle, expliqué comment ils ont franchi la grille d’entrée de la maison de l’avocat. Au tout début, ils ont indiqué un endroit à proximité de l’entreprise Mauvilac, à Pailles, où ils sont descendus d’un taxi marron aux alentours de minuit. Ils se sont ensuite dirigés à pied au domicile de l’avocat.</p>
<p>Peu avant d’arriver à la grille, les deux hommes ont montré l’endroit où ils s’étaient arrêtés pour mettre une perruque. Le suspect Levaillant a été le premier à pénétrer dans la cour. Il raconte qu’il a immédiatement changé la position d’une caméra de surveillance avant d’enfermer les chiens. C’est alors que Hans Emanuel Bissessur a franchi la grille à son tour. Tous deux ont enlevé leurs chaussures et sont passés à côté de la piscine. Ils se sont ensuite dirigés vers la maison et Jonathan Levaillant a forcé une porte coulissante. Les deux hommes ont commencé à fouiller le rez-de-chaussée, avant de se rendre à l’étage. Ils avaient, au préalable, coupé l’électricité.</p>
<p>Lorsque Rama Valayden s’est réveillé, il a pris en chasse l’un des voleurs, qui s’est enfermé dans une dépendance utilisée comme bureau, avant de s’enfuir par une fenêtre. L’autre suspect est reparti par là où il était passé.</p>
<h2>Butin pas retrouvé</h2>
<p>Jonathan Levaillant a été arrêté le samedi 10 septembre. La veille, Hans Emanuel Bissessur avait été appréhendé au cours d’une opération policière par les hommes du surintendant de police Sailesh Kumar Behary, responsable de la <em>CID Metropolitan Police</em> de la division Sud. Cette équipe de policiers s’était rendue au domicile d’Annie Jameer, une <em>Health Care Officer</em> de 54 ans, soupçonnée d’être impliquée dans un autre vol. Hans Emanuel Bissessur avait été coffré en possession de deux ordinateurs portables, dont un appartenant à l’avocat Valayden. Deux perruques avaient également été saisies.</p>
<p>Jusqu’ici, la majeure partie du butin, qu’ils disent avoir vendu à deux inconnus, n’a pas été retrouvée. Le jour du cambriolage, des bijoux d’une valeur de Rs 500 000, quatre montres estimées à Rs 200 000, une somme de plus de Rs 200 000, le dossier d’une ancienne affaire et des documents ayant trait à l’affaire Kailash Trilochun avaient été emportés.</p>
Les moyens ultra-sophistiqués pour se protéger
<p>Désormais ce sont des appareils dignes d’un film d’espionnage que des Mauriciens font installer pour sécuriser leurs propriétés. Certains investissent plus d’un demimillion de roupies à cette fin. La demande pour des équipements plus performants augmente d’année en année. Des compagnies de sécurité comme Brinks offrent des systèmes de surveillance à la fois pour le bâtiment et pour le périmètre. Incursion.</p>
<h3>Caméras et système d'alarme</h3>
<p>Ces caméras sont connectées au système d’alarme et au centre de surveillance de Brinks. Dès que l’alarme se déclenche, les images sont envoyées au centre de surveillance et les coordinateurs visionnent l’intérieur du bâtiment en temps réel.</p>
<h3>Détecteurs de mouvement </h3>
<p>Ce sont des faisceaux laser qui quadrillent une zone. La présence d’un corps dans la zone balayée déclenche l’alarme et les caméras reliées au centre de surveillance. Ces détecteurs de mouvement peuvent être placés entre les clôtures électriques sur les murs.</p>
<p>Ils sont aussi couplés aux caméras à haute définition qui prennent une dizaine de photos d’un objet en mouvement.</p>
<p>Ils sont également reliés aux caméras à infrarouges et le tout est connecté aux centres de surveillance.</p>
<h3>Détecteurs de vibration</h3>
<p>Ces appareils sont reliés aux portails, portes et fenêtres entre autres. L’alarme qui y est reliée se déclenche lorsqu’il y a un certain niveau de vibration.</p>
<h3>Patrouilles</h3>
<p>Les détecteurs et les caméras ne permettent que d’identifier et de constater un cambriolage alors qu’un système de sécurité doit aussi l’empêcher. C’est pour cela que les compagnies de sécurité ont un système d’alerte rapide. Les centres de surveillance sont ainsi en constante communication avec des patrouilles prêtes à intervenir.</p>
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