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Li Li : «Pour Bagatelle Dam, c’est au consultant d’assumer sa part de responsabilité»
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Li Li : «Pour Bagatelle Dam, c’est au consultant d’assumer sa part de responsabilité»
Invité lors du lancement du partenariat Barclays-Union Pay jeudi, l’ambassadeur de la République de Chine revient sur le dossier Bagatelle Dam et le recul du marché touristique.
Une étude menée par un expert local fait ressortir que le Bagatelle Dam risque de se fissurer et de provoquer une inondation. Qu’en pensez-vous, d’autant plus que c’est une compagnie chinoise qui s’occupe de la construction ?
Il faut bien faire la distinction entre les tâches des parties concernées par ce projet. J’ai suivi la situation et je pense que l’on a tendance à mélanger tous ces rôles. À mon avis, ce n’est pas à la compagnie chinoise, qui est le constructeur, d’assumer toutes ces responsabilités car il y a en premier lieu les consultants. Cependant, en tant qu’ambassadeur, je ne peux commenter là-dessus car cela concerne nos amis français.
Rappelons aussi que lorsque les travaux ont pris du retard, ce sont surtout les compagnies chinoises qui ont dû assumer les pertes. Ce qui n’est pas juste pour elles. J’ai visité le chantier à plusieurs reprises et j’ai été le témoin de la qualité du travail de la compagnie chinoise. Je pense qu’il n’y a aucun problème au niveau de la construction. Cependant, nous parlons là de matériaux de construction. Et dans ce cas précis, je pense qu’il faudrait poser la question aux consultants.
La Banque de Chine devrait ouvrir ses portes incessamment à Maurice. Pouvez-vous nous donner plus de détails ?
Selon les informations que j’ai reçues de la direction de la Banque de Chine, l’inauguration devrait se faire ce jeudi. Il faut dire que nous avons tout un réseau mondial à travers la Banque de Chine. Mais le continent africain était toujours à la traine à ce niveau. Nous avons une branche en Afrique du Sud et, cette année, nous en ouvrons une au Maroc et une autre à Maurice. Cette démarche démontre déjà l’importance qu’accorde la Banque de Chine à ce pays. Pourquoi Maurice ? C’est parce que nous considérons le pays comme un véritable centre financier pour la région.
Quand les travaux à Jin Fei commenceront-ils ?
Le coup d’envoi des travaux à Jin Fei devrait, en principe, être donné le 28 septembre, mais la date n’a pas encore été confirmée. Il est bon de faire ressortir que quand le projet a été lancé il y a dix ans, les deux parties (la Chine et Maurice) voulaient développer la manufacture, mais avec le temps, nous n’avons hélas pas pu développer ce créneau.
En Chine, on a une économie de marché. Et lorsque les investisseurs chinois se déplacent vers un pays pour développer leurs affaires, ils essaient de voir si toutes les conditions sont réunies pour s’y implanter. Et jusqu’à maintenant, en ce qui concerne la manufacture dans le sens le plus large, ce n’est pas évident. Les principales conditions que recherchent les investisseurs ont surtout trait à la matière première, la main-d’œuvre ou encore l’énergie à des prix abordables. Malheureusement, les conditions géographiques de Maurice ne correspondaient pas à leurs besoins. Jin Fei n’était donc pas la zone préférée pour le développement de ce secteur.
«On a tendance à mélanger tous les rôles.»
Nous avons pris ces éléments en considération avec la partie mauricienne. Raison pour laquelle nous allons fonder le développement de Jin Fei sur les services, le tourisme ou encore la culture. La première phase de construction qu’est l’Eden Garden Culture and Entertainment Square, devrait attirer d’autres investissements dans le secteur touristique comme pour le mariage et le shopping.
Le gouvernement chinois avait alloué près de Rs 400 M pour la construction d’une «Culture House». Est-ce toujours d’actualité ?
C’est en bonne voie. La Chine est toujours prête à accompagner le développement de Maurice. Et depuis plusieurs années, nous avons fait pas mal de projets sur l’île, comme le bâtiment de la MBC par exemple, le Bagatelle Dam qui est actuellement en construction… tous réalisés par des sociétés chinoises. Il y a également des lignes de crédit accordées par le gouvernement chinois pour le financement de projets.
Il faudrait toutefois souligner que dans le passé, quand on parlait financement chinois pour le développement de Maurice, le gouvernement chinois se chargeait de la réalisation des projets. Mais cette fois, avec la Bibliothèque nationale (NdlR, qui inclut la Culture House), les deux parties ont décidé que la Chine donnera le financement, mais la compagnie chargée de la construction devra, elle, être sélectionnée à la suite d’un appel d’offres lancé par l’État mauricien. Ainsi, les travaux seront peutêtre entrepris par des compagnies locales, chinoises, voire de n’importe quel pays. En tout cas, la somme allouée par la Chine est déjà dans la bourse du ministère.
Quelle lecture faites-vous du recul du marché touristique chinois à Maurice depuis le début de cette année ? Y a-t-il des projets pour booster la croissance de ce marché ?
Il ne faut pas être pessimiste. Rappelons qu’il y a cinq ans, il n’y avait qu’environ 7 000 touristes chinois qui venaient à Maurice. Et l’année dernière, ils étaient entre 80 000 et 90 000, ce qui est une avancée considérable. Si au bout de cinq ans, il y a une diminution temporaire, cela reste raisonnable. Prenons le cas de La Réunion où il y a moins de 10 000 Chinois par an et des Seychelles, où nous n’avons actuellement que 7 000 à 8 000 touristes. Il y a près de 170 millions d’individus à l’extérieur de la Chine. Ce chiffre ne recule pas. Cela signifie donc que les possibilités au niveau du marché touristique chinois restent importantes.
Il faut donc continuer la promotion de Maurice auprès des touristes chinois. Dans les grandes métropoles, la promotion marche très bien mais il y a une grande population qui vit dans les moyennes et petites villes. Et c’est dans ces endroits qu’il faudrait plus de promotion. J’ai vu les efforts déployés par les tours opérateurs locaux pour attirer les touristes chinois. Je reste donc optimiste. D’ailleurs, cette semaine, nous lançons, en partenariat avec Mauritius Telecom et la Mauritius Tourism Promotion Authority, une carte SIM qui fournira des facilités d’accès à Wechat, une plateforme de messagerie très utilisée par les Chinois.
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