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La surbancarisation pousse vers des marchés de niche
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La surbancarisation pousse vers des marchés de niche
Vingt-trois. C’est le nombre de banques à Maurice depuis l’ouverture officielle de la Bank of China, le mardi 27 septembre. N’est-ce pas trop pour un marché dominé aujourd’hui par trois institutions bancaires, nommément MCB Group, SBM Holdings et la Barclays Bank, qui contrôlent 48% des actifs bancaires du pays. Ceux-ci se montaient, à la fin de 2015, à Rs 1,1 trillion.
Peut-on pour autant parler de surbancarisation ? Aux yeux d’Alain Law Min, Deputy Chief Executive du groupe MCB, l’on peut arguer qu’un trop grand nombre de banques limite les perspectives de développement des opérateurs dans un marché assez restreint. Toutefois, concède-t-il, une compétition grandissante dynamise le marché et incite les acteurs existants à innover davantage pour mieux répondre aux attentes de plus en plus sophistiquées de leurs clientèles.
Il faut aussi savoir qu’une bancarisation accrue s’inscrit dans le droit fil des ambitions affichées par les autorités pour permettre au pays de se positionner comme un International Financial Centre.
Certes, même si le nombre de banques autorisées à se livrer à des activités à Maurice s’élève, à ce jour, à 23, l’analyse du niveau de bancarisation de l’économie doit considérer le fait que toutes les banques ne s’adressent pas aux mêmes catégories de clients. Or, c’est surtout la clientèle individuelle qui est prise en compte pour le calcul du taux de bancarisation, explique-t-on dans certains milieux bancaires.
En fait, plusieurs banques étrangères installées à Maurice ciblent – largement ou exclusivement – des marchés de niche et/ou des marchés étrangers, notamment en Afrique et en Asie. Et ce, dans le but de tirer bénéfice de l’attrait que revêt le pays en tant que plateforme financière.
Le Chief Executive Officer de Standard Bank (Mauritius) Ltd, Lakshman Bheenick, insiste à ce titre sur le fait qu’il existe une douzaine de banques locales qui offrent des services destinés au marché intérieur, les autres opérant dans d’autres créneaux. «Nous avons suffisamment de banques pour répondre à tous types de clientèles», explique-t-il.
D’autre part, selon certains spécialistes, il serait pertinent que le niveau de bancarisation du pays puisse être comparé aux taux affichés ailleurs pour bien situer le positionnement du pays. «Selon l’édition 2015 du Global Findex de la Banque mondiale, notre pays enregistre un taux de bancarisation de l’ordre de 82,2%, en utilisant l’indicateur de la proportion d’adultes titulaires d’un compte dans une institution financière formelle», explique Alain Law Min. Et d’ajouter que même s’il paraît, à première vue, quelque peu élevé, ce ratio peut être perçu comme étant «relativement confortable» lorsqu’on constate que celui des pays à hauts revenus se situe à 90,6%.
Selon l’édition 2015 de Top 100 Companies, le secteur bancaire s’est livré à une rude compétition en 2014-2015 pour maintenir sa courbe de croissance au même niveau de celui du pays, qui tourne autour de 3,4% en dépit d’une volonté affirmée de franchir la barre psychologique des 4%.
Pour le moment, force est de constater que les deux principales banques desservant le marché intérieur, soit MCB Group et SBM Holdings, tiennent le haut du pavé en occupant près de 60% du marché.
La bancarisation en bref
La bancarisation désigne la pénétration du système bancaire au sein de la population. De ce fait, elle renseigne sur le niveau de développement de l’offre des services financiers dans une économie. Il existe plusieurs méthodes pour mesurer le taux de bancarisation. Les deux définitions les plus souvent utilisées sont: la proportion d’adultes titulaires d’un compte dans une institution financière formelle et la densité bancaire, en termes du nombre de guichets automatiques bancaires pour chaque 100 000 adultes.
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