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De bonnes pratiques agricoles pour assurer la sécurité alimentaire
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De bonnes pratiques agricoles pour assurer la sécurité alimentaire
Produire des fruits et légumes selon de bonnes pratiques agricoles et qui seraient bénéfiques aux consommateurs, c’est l’objectif du projet MauriGAP, lancé jeudi dernier à Ébène. Explications.
À travers le monde, les consommateurs sont de plus en plus exigeants. Ils accordent notamment une grande importance à une alimentation saine et aussi aux modes de production, soit aux bonnes pratiques agricoles, protégeant l’environnement et assurant la qualité des produits.
Pour répondre à cette demande de Good Agricultural Practices (GAP), bon nombre d’agriculteurs obtiennent leur label GLOBALG.A.P, qui est un organisme privé établissant des normes pour la certification des produits agricoles au niveau mondial. Kreepalloo Sunghoon, de la Small Planters’ Association, nous en parle.
«Comme Maurice se développe davantage», explique-t-il, «le ministère de l’Agro-industrie a décidé d’aider les planteurs à adhérer à ces normes internationales». Or, les autorités ont reconnu que cette tâche pourrait paraître compliquée pour nos producteurs locaux, d’où l’initiative de MauriGAP, qui agira comme tremplin pour accéder à la certification de GLOBALG.A.P, poursuit notre interlocuteur. «Les Mauriciens adopteront ainsi graduellement les nouvelles pratiques et pour recevoir le label, le processus se fera en trois étapes.»
Kreepalloo Sunghoon indique par ailleurs que «cette certification rassurera les consommateurs car toutes les procédures - de la mise en terre de la semence à la distribution en passant par la production - seront faites selon des normes». S’il souligne que c’est une longue liste de bonnes pratiques que les agriculteurs devront respecter, il livre un aperçu de certaines d’entre elles.
En achetant ces produits certifiés, vous serez d’abord certains qu’ils auront été cultivés sur des «terrains appropriés», note Kreepalloo Sunghoon. «Un sol qui aura autrefois été utilisé comme dépotoir par exemple, ne pourra être exploité pour la production de fruits et de légumes.»
Les agriculteurs devront aussi apprendre à gérer leur terre pour réduire les risques d’érosion afin que les produits soient semés dans un sol fertile et qui conserve ses éléments nutritifs. Des rotations de cultures seront aussi pratiquées dans le but de réduire les mauvaises herbes, les insectes et les maladies et préserver la santé du sol.
Un autre critère de bonnes pratiques agricoles, souligne notre interlocuteur, sera une meilleure gestion des eaux. D’ailleurs, pour la production de fruits et légumes certifiés, les planteurs feront usage d’eau qui ne compromettra pas la sécurité alimentaire. Ces eaux devront être propres et leur source identifiable. Celles usagées ou provenant d’égouts, traitées ou pas, ne pourront pas être utilisées.
Qualité contrôlée
Autre certitude avec cette norme, c’est de consommer des produits dont «la qualité des graines aura été contrôlée», fait ressortir Kreepalloo Sunghoon. Il sera primordial que la semence provienne d’une source fiable, conforme et qui ne comporte aucune maladie.
Une extraction, un nettoyage et un séchage des graines appropriées devront être effectués «pour maintenir leur pureté variétale et leur identité». Pour éviter leur perte ou qu’elles ne se mélangent, les semences utilisées devront avoir été convenablement récoltées et au bon moment.
L’usage des fertilisants et pesticides sera fait selon des normes spécifiques. «Le dosage dépendra de la quantité exacte dont la terre aura besoin pour éviter tout excès inutile», précise notre interlocuteur. Les fertilisants et pesticides les moins toxiques seront utilisés pour la culture des fruits et des légumes certifiés. De plus, lorsque vous achèterez ces produits agricoles, vous saurez également que leur production aura été préalablement analysée par les autorités afin de détecter tout résidu de pesticides.
La récolte des produits sera également effectuée selon de nouvelles pratiques. Il sera convenu que les agriculteurs procèdent à leur collecte très tôt le matin ou tard l’aprèsmidi. Cela pour réduire leur détérioration.
Ces produits certifiés que vous consommerez auront été récoltés en utilisant «des outils bien entretenus et nettoyés et ils auront été conservés dans des récipients propres», dit Kreepalloo Sunghoon. Lors de la récolte, des précautions seront aussi prises pour écarter les risques de danger microbien.
Plusieurs normes devront être respectées pour assurer une sécurité alimentaire, respecter l’environnement, de même que les droits des agriculteurs. Ainsi, en optant pour des produits certifiés, vous aurez «l’assurance qu’il n’y aura pas eu de child labour et que de bonnes conditions de travail pour les planteurs ou ouvriers auront été honorées, entre autres», précise Kreepalloo Sunghoon.
Ces normes susmentionnées ne sont toutefois qu’une petite partie des bonnes pratiques agricoles, rappelle notre interlocuteur. «Pour arriver à cette troisième étape, c’est-à-dire pour recevoir le label GLOBALG.A.P, cela prendra du temps.» Si Kreepalloo Sunghoon reconnaît que «les planteurs n’ont pas pour seul but de faire des profits mais aussi de vendre des produits de qualité», il dit penser «que les consommateurs devront probablement accepter de débourser un peu plus pour un produit certifié».
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