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Secteur théier: Kuanfu-Tea s’intéresse à des terrains à Curepipe et Bois-Chéri

13 octobre 2016, 19:25

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Secteur théier: Kuanfu-Tea s’intéresse à des terrains à Curepipe et Bois-Chéri

Elle ne compte pas se contenter de rénover et de relancer l’ancienne usine de thé de Dubreuil. L’entreprise chinoise Kuanfu-Tea a également pour ambition de créer de nouvelles plantations de thé dans les régions propices à cette culture, notamment à Bois-Chéri et à Curepipe. C’est ce que nous explique Julia Yin, la secretary of President de Kuanfu Investment (Mauritius) Co. Ltd.

Quant aux travaux de rénovation ainsi que le redémarrage de l’usine de thé de Dubreuil, ceux-ci devraient prendre plus de temps que prévu. La raison : Kuanfu Tea étant toujours en train de finaliser tous les permis en vue de mettre le projet sur les rails.

«Le temps que l’on finalise tous les permis et que l’on fasse venir tous les équipements, le projet devrait aboutir à l’horizon 2018 car nous avons 18 mois pour tout commencer», explique Julia Yin. Cela fait en effet deux mois que la reprise de l’usine de thé par la société chinoise a été annoncée dans le Budget 2016-17.

De plus, si pour l’heure la compagnie implantée à Maurice se spécialise dans la transformation de thé qu’elle rachète auprès de planteurs de Bois-Chéri et de Nouvelle-France, elle compte aussi introduire de nouvelles variétés de thé comme la variété Oolong. Julia Yin explique que la société compte notamment produire du thé vert et du thé noir. L’usine de Dubreuil aura également une composante touristique, nous explique-t-on.

Quid de la main d’œuvre ? Non seulement est-elle vieillissante mais elle se fait aussi de plus en plus rare à Maurice. Julia Yin fait ressortir que si l’objectif de Kuanfu-Tea est d’employer un maximum de personnes au niveau local, «nous n’écartons pas la possibilité de chercher de la main-d’œuvre étrangère si jamais nous ne trouvons pas assez de personnes à embaucher au niveau local. De plus, nous comptons également faire venir du personnel avec des expertises pointues pour le développement de nos projets».

La compagnie emploie pour l’heure une cinquantaine de personnes, dont plusieurs travaillent dans l’atelier de transformation et d’empaquetage. Avec l’ouverture de l’usine de Dubreuil, Kuanfu-Tea compte multiplier le nombre d’employés par six.

Craintes des opérateurs

Toutefois, si les ambitions de la compagnie chinoises semblent intéressantes pour la relance du secteur théier à Maurice, la reprise de l’usine de Dubreuil ne fait pas que des heureux. En effet, certains opérateurs ont émis des réserves par rapport à l’arrivée de ce nouveau concurrent sur le marché et par rapport à son expansion.

Dans un dossier consacré à la société Kuanfu-Tea paru dans l’édition du 31 août de Business Magazine, le président de la Chambre d’Agriculture, François Vitry Audibert, déclarait dans un entretien, que «la venue d’un nouvel acteur sème la pagaille parmi les producteurs locaux». Il s’agit en l’occurrence des trois opérateurs locaux Corson, Bois-Chéri et La Chartreuse. Dans le même dossier, Eric Guimbeau, Chief Operating Officer de Bois-Chéri plaidait pour la sauvegarde «des intérêts des producteurs locaux car cela fait des siècles que nous travaillons dans ce secteur et avons bâti une qualité de thé internationalement reconnue».

Interrogée sur ce sujet, Julia Yin souligne que c’est surtout le marché de l’exportation qui intéresse Kuanfu-Tea. «Nos productions seront surtout rivées vers l’exportation en Chine et en Europe, mais pas tant vers le marché local. Par conséquent, nous n’allons pas vraiment être en compétition avec les producteurs locaux», avance notre interlocutrice. Il n’empêche que Kuanfu-Tea opère déjà trois points de ventes à Maurice, soit à Grand-Baie La Croisette, au Caudan ainsi qu’à l’IKS Building à Port-Louis, dans la zone portuaire. C’est d’ailleurs à cet endroit que toute la préparation du thé se fait.

Pour ce qui est de la promotion de ses produits, Kuanfu-Tea mise surtout sur les revues touristiques. Elle gère aussi un point de vente à Shenzen, en Chine. La société n’écarte d’ailleurs pas la possibilité d’ouvrir d’autres points de vente à travers la Chine pour promouvoir le thé produit à Maurice. 

 

Des investissements chinois de Rs 200 millions

<p>Lors du lancement du Tea Support Scheme à Nouvelle-France le 6 octobre, le ministre de l&rsquo;Agro-industrie Mahen Seeruttun a annoncé que les Chinois ont investi pas moins de Rs 200 millions dans le secteur du thé à Maurice. Il a aussi ajouté que Maurice projetait d&rsquo;ouvrir une cinquantaine de boutiques dans une province chinoise. Le ministère avait également entrepris une étude pour répertorier les anciens champs de thé laissés à l&rsquo;abandon. Ce sont au total 600 arpents qui ont été identifiés avait-il souligné. Ces terrains devraient être mis à la disposition des planteurs, selon le ministre.</p>