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Kreepalloo Sunghoon: «Un nouveau mécanisme pour le calcul du prix de la bagasse et la mélasse»
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Kreepalloo Sunghoon: «Un nouveau mécanisme pour le calcul du prix de la bagasse et la mélasse»
Il ne mâche pas ses mots. Kreepalloo Sunghoon, porte-voix de la communauté des petits planteurs et président du Syndicat des sucres, évoque les facteurs qui ont affecté le bon déroulement du projet de regroupement des planteurs de cannes mais aussi les amendements au Sugar Industry Efficiency Act. Selon lui, il est temps d’avoir une politique de prix pour la bagasse et la mélasse qui soit alignée sur celle du sucre.
Le projet de regroupement des planteurs de la canne, mis sur pied il y a une dizaine d’années, ne semble toujours pas devoir se réaliser. Que se passe-t-il vraiment au niveau des planteurs?
Le projet de regroupement des planteurs de la canne à sucre, le Field Operations Regrouping and Irrigation Project (FORIP), visait à réduire le coût de production de la canne et, en même temps, accroître la productivité. Au moment où on s’apprêtait à le mettre en place, on évoquait une baisse du coût de production et une croissance de la productivité d’au moins 20%. On avait ciblé quelque 12 000 arpents à travers le pays qui devaient être regroupés et cultivés sur une période de cinq ans. Mais il y a eu plusieurs obstacles. En l’espace de dix ans, le projet de regroupement a couvert seulement 9 000 arpents.
Quels sont les facteurs qui ont affecté le bon déroulement de ce projet?
On a essayé, à plusieurs reprises, d’en savoir plus. Il semble que les calculs faits auparavant n’ont pas pris en considération certains facteurs clés, dont le climat et les incendies, ce qui explique pourquoi le projet a pris plus de temps que prévu.
D’autre part, au fur et à mesure qu’on le mettait en place, nous avons rencontré d’autres problèmes. Une des observations majeures que nous avons faite est que la productivité a baissé, alors qu’on s’attendait qu’elle augmente. Ce, malgré une baisse du coût de production durant les première, deuxième et troisième récoltes. Comme je l’ai dit plus haut, le cli- mat a fortement influencé le projet alors que les incendies ont sévèrement affecté plusieurs champs. Dans plusieurs régions, la récolte a dû se faire avant la date prévue. Tous ces facteurs ont fait que la productivité a été en dessous de nos attentes.
Les planteurs sont-ils satisfaits des démarches faites auprès du gouvernement en vue de résoudre ces problèmes?
Les planteurs, dont les récoltes étaient déjà terminées sous le projet de regroupement, avaient formulé une demande auprès du gouvernement pour en faire à nouveau partie. Mais le gouvernement n’a pu agréer leur requête car il y avait des planteurs qui attendaient d’être acceptés dans ce programme pour la première fois.
Il faut également souligner que le coût des infrastructures et de la logistique, même sous le regroupement, est assez élevé. Par exemple, les tuyaux d’irrigation pour les champs sont onéreux. Les planteurs doivent débourser au moins Rs 50 000 pour ces travaux.
Plusieurs planteurs ne semblent plus intéressés par les activités cannières au vu de la hausse du coût de production et des recettes en baisse. Est-ce que l’abandon des terres agricoles, surtout celles sous culture cannière, vous préoccupe?
Il est vrai que plusieurs planteurs ont abandonné leurs activités et que beaucoup d’autres pensent à se retirer car les revenus canniers ne sont plus comme avant, malgré toutes les démarches afin d’offrir un meilleur prix aux planteurs. Nous avons essayé à plusieurs reprises d’alerter le gouvernement et de proposer des solutions pour renverser cette tendance. L’une des propositions était la création d’une Land Bank qui agirait comme une base de données des terres qui ne sont pas sous culture. Ces terres pourraient alors être mises à la disposition des planteurs et entrepreneurs qui souhaitent les développer.
Le gouvernement a annoncé, il y a quelque temps, des amendements au Sugar Industry Efficiency (SIE) Act. Vous, que souhaiteriez-vous voir comme changements?
Nous avons déjà soulevé cette question avec le ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun. Il faut que ces nouveaux amendements soient à l’avantage de la communauté des planteurs de la canne à sucre. Évidemment, nous avons demandé au ministre de nous éclairer davantage sur ces nouveaux amendements.
L’amendement au SIE Act devrait mettre l’accent sur la création d’un nouveau mécanisme dans le calcul et le partage des recettes de la vente de la bagasse et de la mélasse. Mais aussi une politique de prix pour ces deux sous-produits canniers qui soit alignée sur celle du sucre.
En tant que nouveau président du Mauritius Sugar Syndicate (MSS), quelles sont vos priorités?
La priorité reste la recherche de nouveaux marchés et, en même temps, avoir de meilleurs prix pour notre sucre local. Nous misons sur l’Afrique et l’Asie. Cependant, nous avons d’autres tâches, dont la recherche d’une solution concernant la sucrerie de Médine. Celle-ci ne peut pas exporter son sucre à travers le MSS. Elle doit le raffiner dans l’une des deux raffineries du pays. La réforme du secteur sucrier est également une priorité pour le MSS, surtout à la veille de la fin du quota sucrier sur le marché européen, prévue en octobre 2017.
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