Publicité

Affaires: les raisons de la dégringolade de Maurice à la 49e place

25 octobre 2016, 09:15

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Affaires: les raisons de la dégringolade de Maurice à la 49e place

17. C’est le nombre de places que Maurice a perdu dans le classement mondial des pays pour faire des affaires. Une chute inattendue quand on sait que l’ancien ministre des Finances avait mis en place plusieurs mesures pour faire «grimper le pays dans le Top 15».

Faire des affaires à Maurice devient de plus en plus compliqué. C’est ce que l’on retient du rapport préliminaire Doing Business 2017 de la Banque mondiale, dont l’express s’est procuré une copie exclusive. Au tableau mondial, Maurice a perdu 17 places en un an, passant de la 32e à la 49e position sur 189 économies. C’est la Nouvelle-Zélande qui occupe la première marche du podium suivie de Singapour.

Qu’est-ce qui a provoqué la dégringolade de Maurice ? Selon le rapport, la Banque mondiale a changé les règles pour l’exercice 2017 et, de ce fait, de nouveaux indicateurs ont été comptabilisés. Ce qui ne serait pas en faveur du pays.

La baisse la plus importante est celle de l’indice qui parle du raccordement à l’électricité, où Maurice passe de la 41e à la 110e place. Et sur une échelle de zéro à huit, elle finit avec zéro point. Le rapport indique qu’il y a deux raisons à cette chute, soit la fourniture d’électricité 24 heures sur 24 n’est pas fiable, soit le tarif n’est pas suffisamment transparent. La Banque mondiale relève également le fait que les compagnies privées doivent payer pour avoir un transformateur.

Autre indice où Maurice fait piètre figure : la taxation. Le pays passe de la 13e à la 45e place, soit une descente de 32 places. Le rapport Doing Business 2017 parle aussi du classement starting business, un indicateur de la création d’entreprises. Maurice a perdu 11 places en un an. Le nombre de jours pour enregistrer son entreprise est long à Maurice, soit de six jours, comparé à la Nouvelle-Zélande, qui le fait en une demi-journée. Autre fait noté dans le rapport, le coût d’enregistrement des biens fonciers est plus cher au pays comparé aux pays de l’Organisation de coopération et développement économiques et des pays de l’Afrique subsaharienne.

Pourtant, en début d’année, l’ancien ministre des Finances ambitionnait de placer Maurice dans le Top 15 des pays propices à l’investissement. En effet, face à la presse, le 4 janvier, Vishnu Lutchmeenaraidoo avait souligné que Dev Manraj, le secrétaire financier et président du Fast -rack Committee, le Chief Executive Officer (CEO) de Business Mauritius Raj Makoond et le représentant de la Banque mondiale à Maurice travailleront de concert avec le Board of Investment pour pour débloquer les grands projets d’investissements.

Mieux encore, une délégation présidée par l’ex-grand argentier, comprenant Dev Manraj, le gouverneur de la Banque de Maurice Ramesh Basant Roi et l’ambassadeur de Maurice aux États-Unis Sooroojdev Phokeer, avait, lors d’une mission à Washington, en février, eu des séances de travail au siège de la Banque mondiale sur une assistance de l’institution mondiale pour améliorer les facilités dans la façon de faire des affaires.

De plus, le Conseil des ministres avait avalisé, le 2 octobre 2015, la mise sur pied d’un High-Powered Committee, présidé par le ministère des Finances, pour veiller à la mise en oeuvre des mesures pour faire de Maurice le pays le plus business friendly de la région et le numéro un parmi les pays à moyens revenus. Cette décision faisait suite aux propositions de la Banque mondiale pour rehausser le climat des affaires de même que la compétitivité internationale du pays.

L’express a sollicité Raj Makoond pour une réaction. Mais il n’a pas voulu faire de commentaire.Il dit souhaiter consulter le document d’abord. Selon nos recoupements d’informations, le rapport officiel devrait être publié aujourd’hui.